Pardon, absolution, grâce, indulgence, miséricorde, rémission, semblent des termes réservés aux religions. Amnistier, gracier, c'est surtout du domaine de la justice et du pouvoir souverain. Les sciences sociales hésitent s’y mêler.
En Maçonnerie, en devenant frère, sœur, on pardonne sans doute les offenses passées (mais sans excuser des futures). Dire que le sujet est majeur; à lire la philosophe Hannah Arendt, dans sa monumentale "Condition Humaine" pardonner est un acte humain exceptionnel, capable de commencer quelque chose de nouveau, indépendant de l'irreversible causalité de la punition et de la vengeance. Un acte capable de vaincre la nécessité qui nous est donnée et par cela de changer l'Histoire. Quelle promesse!
Est-il possible de discuter tel sujet de morale et de spiritualité dans la lumière froide de la rationalité?
Notre F:. Alain empoigne la gageure et nous en offre un décapage rationnel susceptible de lancer une bonne réflexion. (Réd)
Le Pardon Sans Limite ?
Le Pardon, tel que le prônent les religions monothéistes, s’entend sans précision de limite, ni aucune restriction.
Sujet ambitieux dans un temps aussi limité, car il en appelle à la morale, au bien et au mal, à la tolérance, aux droits de l’Homme, à la justice, etc.
Remarques critiques
Je partirai sur le refus de l’aporie avancée par Derrida : « le pardon pardonne seulement l'impardonnable » [1]. Aporie reprise à son compte par P. Ricœur : « le pardon s’adresse à l’impardonnable ou il n’est pas. Il est inconditionnel, il est sans exception. Il ne présuppose pas une demande de pardon » ([2]-605).
L’aporie est une « contradiction insoluble dans un raisonnement » [3], une impasse procédant d'une incompatibilité logique [4]. A mon sens, c’est plutôt une situation qui relève du raisonnement par l’absurde utilisé en mathématique : l’absurdité de la conclusion entraîne que la proposition initiale est fausse : la nature du pardon et la nature de la faute impardonnable ne sont pas conciliables. Je vais donc reprendre le raisonnement sur des bases logiques.
Il faut aussi relever une autre contradiction :
• Derrida : « à chaque fois que le pardon est au service d'une finalité, fût-elle noble et spirituelle […], à chaque fois qu'il tend à rétablir une normalité […] par un travail du deuil, par quelque thérapie ou écologie de la mémoire, alors le " pardon " n'est pas pur […]. Le pardon n'est, il ne devrait être ni normal, ni normatif, ni normalisant. Il devrait rester exceptionnel et extraordinaire, à l'épreuve de l'impossible »[1].
• Mais Ricœur après avoir pris à son compte cette citation de Derrida ([2], 607), fait un rapprochement entre don et pardon. Il note : « la mesure absolue du don, c’est l’amour des ennemis […] Ce qu’on attend de l’amour, c’est qu’il convertisse l’ennemi en ami » ([2]-625). Par conséquent le pardon aurait une finalité et perdrait ainsi sa pureté, même dans sa conception la plus élevée.
• Une remarque de Derrida met sur la piste d’une explication : « Chaque fois que le pardon est effectivement exercé, il semble supposer quelque pouvoir souverain » [1]. Qui peut détenir ce pouvoir moral souverain, à l’épreuve de l’impossible qui surmonterait l’aporie du pardon ? Dieu seul le pourrait. Là encore, il va falloir reprendre le raisonnement sur des bases logiques et non confessionnelles.
On est donc en présence de défenseurs Abrahamiques du pardon inconditionnel, qui ne sont pas impactés eux même par les barbaries des siècles derniers, comme Kant, Ricœur, et Derrida. Face à eux, d’autre penseurs victimes ou combattants de la barbarie absolue (Jankélévitch, P. Levi, S. Weil, tous juifs donc de religion Abrahamiques : que disent-ils ? Je ne citerai que Jankélévitch : « Le pardon est mort dans les camps de la mort » (J- [5]-50).
Tentative de logique
Tout d’abord, rappelons que le pardon est du domaine de la morale et de l’éthique.
Il est de mieux en mieux établi que l’éthique est un ensemble de concepts évolutifs, tout comme les espèces vivantes résultent de l’évolution. Je renvoie pour ce sujet à la thèse de Christine Clavien « L’éthique évolutionniste : de l’altruisme biologique à la morale » [6]. Des embryons d’éthiques ont clairement été mis en évidence dans le règne animal. Par conséquent, rien n’existe pour rien et l’éthique a une origine matérialiste en répondant à la préservation des espèces, et en particulier, des espèces sociales.
Je partirai donc du postulat que tout ce qui nuit à l’Homme et au lien social est moralement inacceptable, car cela créerait un risque pour la préservation de notre espèce. Dans ce contexte, quelles sont les justifications et limites du pardon ?
Santé de la victime
Des études statistiques récentes montrent que le pardon serait bénéfique au bien être des victimes. Les personnes qui pardonnent seraient moins affectées par l’anxiété, la dépression, le manque d’estime de soi [7]. Le pardon serait associé à la récupération suite au cancer et aurait un rôle protecteur des maladies coronariennes [8]; l’absence de pardon serait associé au risque de mortalité [9].
Je partage avec Paul Ricœur l’opinion que « quelque chose est dû au coupable », tout au moins pour les crimes de droit commun. « Leurs auteurs ont doit à la considération parce qu’ils restent des hommes comme leurs juges » ([2]-614).
Une fois la culpabilité établie et la peine purgée, il ne peut y avoir de retour à la condition d’Homme que dans le pardon. La condition d’Homme est dépendante de la reconnaissance en tant qu’Homme par le reste de la société. L’absence de reconnaissance signifie le mépris. Et nul ne peut vivre dans le mépris permanent sans vouloir se venger et être ainsi dangereux pour lui-même (dépression/suicide) et/ou pour la société. Il en va donc de l’intérêt collectif que cette réintégration dans la dignité d’Homme s’effectue.
Mais cette perte de dignité est aussi le cœur de la souffrance de la victime. De par l’acte du coupable, elle a été atteinte dans sa dignité d’Homme, elle a donc besoin de compassion, de reconnaissance en tant que victime. A l’inverse, l’auteur des faits ne veut pas être considéré comme coupable pour ne pas perdre sa considération / reconnaissance dans la société et en subir le mépris, voire la condamnation pénale.
Sans accord entre les parties, il y a donc nécessité d’une tierce partie investie par la société du rôle de désigner qui est coupable et qui est victime. Nous reviendrons plus loin sur l’instance capable de répondre à cette attente.
Nécessité de réconciliation
La réconciliation est un concept d’origine religieuse : « C’est l’acte gratuit par lequel Dieu pardonne au pécheur repentant» (Conférence des évêques de France [10]). Donc, l’acte n’est pas gratuit, et il n’est pas pur selon la conception de Derrida. Pour l’église, Dieu « monnaye » le pardon contre la repentance.
Nul Homme, nulle société ne peut vivre en permanence en situation de conflit, et la réconciliation est donc nécessaire. Est-ce pardonner ?
La réconciliation est la résolution des conflits, la restauration du lien brisé entre coupable(s) et victime(s). A priori, ceci n’exige pas le pardon, une mise entre parenthèse des griefs est suffisante, sachant que les griefs peuvent resurgir en cas de nouvelle tension entre les parties. Néanmoins, Vetlesen pense que la réconciliation ne peut réellement se réaliser « sans qu’une partie ne se repente […] et l’autre partie ne soit prête à répondre à cette repentance par le pardon » ([11]-274). Il ajoute que la réconciliation présuppose « la forme d’une reconnaissance mutuelle entre individus uniques, dans laquelle chacun est pleinement préparé à prendre ses responsabilités, à concéder sa culpabilité, à exprimer de la honte ou des remords » ([11]-273).
Nous retombons donc sur la même difficulté que pour restaurer la dignité :
Qui peut statuer sur la culpabilité ? Derrida dit, avec incrédulité, « Pour pardonner, il faut s'entendre, des deux côtés, sur la nature de la faute, savoir qui est coupable de quel mal envers qui, etc. » [1] . Mais c’est bien là le point de départ de grandes difficultés. Néanmoins, cette nécessité d’un constat préalable est confirmée par Loren Toussaint et Ellen Waldman, respectivement sociologue et juriste impliqués dans la réconciliation et la résolution des conflits :« le pardon de la victime ne devrait être encouragé qu’après que des étapes tangibles aient été franchies pour reconnaitre la souffrance et l’apaisement des blessures physiques, psychiques et matérielles de ces victimes » [12].
Par contre, lorsque l’acte a été perpétué volontairement, les choses se compliquent car « nul ne veut le mal comme un mal; celui qui croit vouloir le mal, c’est qu’il le prend pour un bien » (Jankélévitch, [13]-42). C’est le cas des idéologies totalitaires, qui « tordent » la morale existante pour la remodeler selon leur idéologie de façon à justifier leurs exactions.
Lorsque les actes représentent des atteintes au droit en vigueur, c’est bien sûr à la justice qu’il revient de déterminer qui est coupable et qui est victime. En raison de l’antériorité des règles de droit sur l’acte commis et de la détermination de ces règles par des représentants de la population, la justice se trouve investie de la crédibilité d’une tierce partie neutre face aux protagonistes.
Une alternative intéressante, utilisée en Afrique du Sud après l’apartheid, consiste en une commission de réconciliation ([4]- Commission de vérité et de réconciliation), visant à une amnistie complète des crimes commis par les membres des deux parties, en échange de leur confession publique. Bien sûr, certains ont dû accepter la règle du jeu par pur intérêt, de façon à obtenir une amnistie plutôt que d’être l’objet de poursuites judiciaires, mais cela permettait au moins de clarifier les rôles, en particulier de faire reconnaître les victimes en tant que telles.
Dans les deux cas, justice ou commission de réconciliation, il faut donc qu’une tierce partie investie d’une crédibilité reconnue, se prononce.
Néanmoins, chaque protagoniste peut se prétendre la victime devant de telles instances, au prix, si nécessaire, d’une récupération de la vérité historique (par ex Serbie victime de massacres lointains des musulmans à la lointaine bataille de Kosovo-Polje en 1389 [11]-15).
Pardon et justice
Tout d’abord, je voudrais préciser ce que j’entends par la justice : son rôle est de protéger la société et ses membres. Ceci ne consiste pas à punir, mais, mais soit à conduire à la réparation de la faute lorsque c’est possible, soit à isoler les coupables de la société pour prévenir d’autres exactions.
La justice n’est donc en rien la morale, bien qu’elle réglemente des concepts qui en sont issus. Mais, ce faisant, elle reste toujours en deçà de la morale.
Et il y a confusion entre les 2 domaines lorsque Jankélévitch écrit dans « L’imprescriptible » : « Lorsqu’un acte nie l’essence de l’homme, en tant qu’ homme, la prescription qui tendrait à l’absoudre au nom de la morale contredit elle-même la morale » ([5]-25). La prescription est un principe juridique, et le pardon qui absoudrait est un concept moral. Mais « pardonnons » à Jankélévitch, car au moment où il écrivait ces lignes, l’imprescriptibilité des crimes contre l’humanité n’existait pas, et c’est notamment grâce à son livre qu’elle est entrée dans le droit français.
Pardon et prescriptibilité n’ont donc rien à voir entre eux puisque morale et justice sont deux domaines différents, bien qu’ils ne soient pas dénués de lien entre eux.
Pardon et morale
Le risque associé au pardon serait que le coupable ne réitère ses exactions. Si la société a préalablement légiféré sur les exactions considérées, et après qu’elle ait pris les mesures nécessaires à prévenir leur réitération, la suite relève de la morale : pardon ou rancune ?
Le premier risque pour la victime est de tomber dans la haine et le désir de vengeance. Ce sont des sentiments pernicieux menant à l’aggravation du conflit.
Jankélévitch, dans son étude sur « l’innocence et la méchanceté » indique : « le seul vice véritable est de haïr […] le coupable invétéré a contracté durablement l’habitude de la haine » ([13]-98). Le fils de Martin Luther King demanda un jour à sa mère (Citation de mémoire): « dois-je haïr l’assassin de mon père ? Après un instant de réflexion, celle-ci répondit : « Je crois qu’il ne l’aurais pas voulu ».
De tous les anciens déportés des camps de concentrations que j’ai rencontrés, tous ont dit leur absence de haine. Toutefois, ne pas haïr ne signifie pas pardonner, même si c’en est le premier pas nécessaire.
Méfiance envers le fautif
Il serait illusoire et prétentieux de vouloir changer la nature profonde d’une personne si elle n’en fait pas elle-même la démarche. Si quelqu’un a déjà démontré qu’il peut faire preuve sciemment de fausseté, de méchanceté, de haine, il est peu probable qu’il puisse être sensible à ce qu’on lui accorde ou refuse le pardon. La plus élémentaire prudence commande, soit d’éviter tout contact avec une telle personne, sinon de rester sur ses gardes pour prévenir sa prochaine malfaisance. Garder une telle méfiance signifie-t-il ne pas pardonner ? Si on se réfère au dictionnaire philosophique de l’université de Standford, “le pardon est communément perçu comme incluant l’abandon de certaines émotions négatives envers le fautif, le renoncement aux réactions négatives, et si possible la restauration des relations avec lui” ([14]-forgiveness). La méfiance est-elle au nombre de ces « réactions négatives » ? Je laisse ceci à votre appréciation.
(Im)moralité du pardon inconditionnel.
La faute peut avoir été faite en vertu d’une morale, d’une idéologie qu’on réprouve, voire qu’on combat. Pardonner inconditionnellement dans ce cas, c’est accepter implicitement cette morale ou cette idéologie, car elle perdurera et sera à nouveau nuisible à d’autres que soi. C’est donc une faute morale que de pardonner aveuglément dans ce contexte : cette idéologie et ses partisans doivent être combattus, et le pardon éventuel est conditionné par l’abandon de cette idéologie. Comme illustration d’une telle situation, citons, parmi bien d’autres, les déclarations du capitaine SS Erich Priebke, condamné à perpétuité en Italie pour le massacre des Fosses ardéatines à Rome en mars 1944. Interrogé à presque 100 ans, il confirmait ne pas renier son passé et réfutait l’existence de chambres à gaz et de l’holocauste ([15]). Le pardon de ses crimes est-il envisageable dans ce cas sans devenir soi-même complice, sinon de ses actes, tout au moins de sa pensée perverse ? Il serait illusoire et coupable d’espérer, par la grandeur d’âme d’un pardon inconditionnel, de s’en faire un ami convaincu à l’altruisme, comme le rêve P. Ricœur.
Je voudrais terminer l’examen des dilemmes que pose le pardon face à la morale par la réflexion suivante. Les arguments en faveur du pardon inconditionnel, tels qu’avancés par P. Ricoeur, s’entendent pour des esprits sains, ou tout au moins capables d’un semblant de réflexion éthique. Des esprits sains chez des individus « normaux » au sens normatif de la morale, et mus par une logique de la responsabilité. Qu’en est-il donc des « anormaux », donc ceux qui ne se sont pas intégrés dans la norme morale ? Prenons deux exemples :
1. Tous d’abord les violeurs. Ils sont déclarés juridiquement coupables, expriment éventuellement de la repentance, mais demeurent souvent des récidivistes potentiels. Nombre d’entre eux sont libérés après avis favorable des psychiatres et récidivent. Dans ce cas, il n’y a donc pas eu de « guérison » durant leur incarcération, car la pulsion est restée incontrôlable. Pardonner ou ne pas pardonner a-t-il alors un sens puisque l’acte échappe à la raison ?
2. Second exemple, Eichmann, l’organisateur zélé de la déportation dans les camps de concentration du Reich. Une anormalité due à une recherche effrénée de la reconnaissance qu’il ne semblait pas avoir reçu de ses parents, d’où une incapacité empathique. Aucun remord ou remise en cause de son idéologie durant son procès. Eût-il pu y avoir quelque pardon ou condamnation morale en mesure d’obtenir sa rédemption ?
Pour beaucoup, ces deux exemples représentent l'impardonnable, celui qui seul mériterait d’être pardonné selon Derrida et Ricoeur (voir plus haut). Que les victimes accordent ou refusent le pardon aux coupables n’a pas de prise sur leur conscience. Dans le cas du mal « impardonnable », la notion de pardon pourrait bien n’avoir aucun sens, et la seule question est de prémunir la société contre tout risque de récidive de leurs auteurs, ce qui relève de la justice.
A partir les réflexions qui précèdent tentons d’élaborer une approche logique du pardon :
1) Si la demande de pardon est sincère, le refuser serait une faute morale majeure :
a. Jankélévitch en définit ainsi les conditions en ce qui concerne les crimes nazis : « Il faudrait, pour prétendre au pardon, s’avouer coupable, sans réserve ni circonstances atténuantes » ([5]-51). P. Levi renchérit : « Je n’ai pardonné à aucun des coupables, et jamais […] je leur pardonnerai, à moins qu’il ne s’agisse de quelqu’un qui ait prouvé […] qu’il est aujourd’hui conscient des fautes et des erreurs du fascisme » ([16]-277). Mais il ajoute : « un ennemi qui se repend n’est plus un ennemi » ([16]-178)
b. Le démarche initiale du pardon a besoin de pouvoir se consolider à travers l’attitude ultérieure du fautif. Pour que sa sincérité soit convaincante aux yeux de la victime, sa démarche de pensée et son comportement ne devront pas démentir le contingent de confiance que lui a conféré celui qui pardonne.
2) En l’absence de demande, il ne peut y avoir de pardon qu’après qu’une tierce partie reconnue ait pu définir qui est coupable et qui est victime, tant aux yeux des protagonistes que de la société. Ce rôle peut être dévolu :
a. A la justice.
Une fois qu’elle s’est prononcée, le coupable sait comment l’opinion générale le considère, et le pardon devient possible, sans qu’il soit demandé. C’est ce qui s’est produit lorsque Jean-Paul II a rendu visite en prison à son agresseur, Ali Agca, et lui a donné son pardon. Il semble que le pape le lui avait déjà accordé dès son hospitalisation, mais les circonstances étant claires et le tireur déjà aux mains de la police, l’incrimination ne faisait aucun doute.
b. Une tierce partie investie d’une autorité morale reconnue.
C’est le cas d’une commission de réconciliation comme en Afrique du Sud, laquelle était présidée par Mgr Tutu, prix Nobel de la paix. Ceci aurait dû être aussi le rôle des autorités religieuses au cours des siècles, mais on en connait les dérives désastreuses, comme au temps de l’inquisition, ou les silences coupables du Vatican durant la seconde guerre mondiale.
3) En l’absence de demande, de repentance ou d’une opinion établie par une tierce partie représentative, le pardon reste hypothétique, voire immoral, comme développé plus haut.
4) Dans le cas du mal absolu, la question du pardon pourrait être vide de sens.
Conclusion
Comme vous l’aurez constaté il ne s’agissait, dans cette réflexion, ni de contester l’importance du pardon, ni d’adhérer à un pardon universel et inconditionnel. Il faut sortir des conceptions religieuses qui encombrent l’abondante littérature philosophique autour du pardon, et ne plus le dépeindre tout en blanc, pas plus qui ne faudrait le noircir. J’espère que ce travail aura permis de montrer qu’il doit être abordé tout en nuances. Il demande à être reconsidéré en tenant compte des autres principes moraux avec lesquels il est en interaction, et des enseignements que nous ont laissés les crimes contre l’Humanité du XXième siècle.
Alain Chain:. Planche donnée le 20-10-2017 à la RL la Chaine d’Union, Droit Humain
1. Derrida, J., Le siecle et le pardon. Le Monde des Debats, 1999. Décembre.
2. Ricoeur, P., La mémoire, l'histoire, l'oubli. 2000, Paris: Points.
3. Larousse. Larousse. Available from: http://www.larousse.fr/dictionnaires/francais-monolingue.
4. Wikipedia. Available from:
http://fr.wikipedia.org/wiki/Wikip%C3%A9dia:Accueil_principal.
5. Jankelevitch, V., L'Imprescriptible. 1986, Paris: Points.
6. Clavien, C., L’éthique évolutionniste : de l’altruisme biologique à la morale. 2008: Neuchatel.
7. McCullough, M.E. and C. van Oyen Wifvliet, The Psychology of Forgiveness>, in Handbook of Positive Psychology 2001, Oxford: New York. p. 446-458.
8. Toussaint, L.L., et al., Forgiveness and Health: Age Differences in a U.S. Probability Sample. Journal of Adult Development, 2001. 8: p. 249-257.
9. Toussaint, L.L., A.D. Owen, and A. Cheadle, Forgive to live: forgiveness, health, and longevity. 2012. 35: p. 375-388.
10. évèques_de_France, C.d. Reconciliation. September 6th, 2017]; Available from: http://www.eglise.catholique.fr/glossaire/reconciliation/.
11. Vetlesen, A.J., Evil and Human Agency. 2005, Cambridge: Cambridge University Press.
12. Toussaint, L.L. and E. Waldman, Forgiveness & Reconciliation: Processes and Outcomes, in The negotiator’s desk reference, C. Honeyman and A. Kupfer Schneider, Editors. 2017, Dri Press
13. Jankelevitch, V., L'innocence et la méchanceté. 1986, Paris: Flammarion.
14. Standford Encyclopedia of Philosophy, E.N. Zalta, Editor. 2015, Stanford University: Standford.
15. Priebke, E. L’ex-officier, le nazi Erich Priebke nous livre son message post-mortem…. sur un site ouvertement revisioniste (NDLR)
https://archivemillenairesmondiales.wordpress.com/2013/11/9/2900/ 2013;
16. Levi, P., Si c'est un homme. 1987, Paris: Pocket.