On s’est senti tous – incluant les Illustres dignitaires d‘Ordres amis qui nous ont honoré de leur présence – authentiquement ensemble dans une chaîne d’union des bonnes volontés, riches de nos différences et de nos possibilités. Les salutations de nos invités sont venues du fond du cœur.
On ne va pas oublier– entre l’Hymne National Suisse, et, L’Hymne à la Joie Européen - le délice d’une colonne musicale vivante, un vrai concert assuré par nos FF.·. musiciens, P.·. KR.·. – violoncelle et G.·. KR.·. piano et guitare.
Les discours du Grand Maître Christophe R :. et du Grand Orateur Jacques H :. ont appelé au grand travail d’amélioration qui nous attend :
« Au moment où nous entamons ensemble un nouveau cycle maçonnique pour notre obédience, il nous faut comprendre, mes FF.’., que notre monde a évolué, particulièrement ces derniers temps. Nous sommes certes pleinement dans l’ère du numérique et de l’instantanéité, mais aussi dans une période de remise en cause des droits de l’homme et du retour des tentations nationalistes sur nos propres territoires. Les canons se font entendre à l’est et les équilibres entre puissances étatiques se modifient sur le vieux continent ».
« Oui, on est tous d’accord : le rôle de la Franc-maçonnerie est partout d’améliorer la condition humaine, la dignité et la concorde. Nous nous levons, tous comme un, pour défendre les démocraties, pour endiguer la contagion de la nouvelle bête totalitaire qui attise les fanatismes et la violence. »
« Il nous revient de faire les trois pas vers une nouvelle dynamique pour que la question « Veux tu connaître la Lumière ? » ait du sens pour les profanes mais toujours aussi pour nous autres francs-maçons. »
Le Gr :. Or :. a rappelé les faiblesses que nous devons vaincre dans la Franc-Maçonnerie actuelle : l’absentéisme, le repli de l’entre soi dans le cocon de la Loge, la difficulté de voir constamment large, pour œuvrer au niveau de l’Ordre tout entier et de la Franc-Maçonnerie Universelle.
Allocution du Grand Maitre Christophe Ravel
Très Illustres Frères et Sœurs de toutes les Obédiences représentées,
Vénérables Maîtres,
Meine sehr lieben Brüder, Miei carissimi fratelli, mis muy queridos hermanos,
Et vous tous, mes TTCCSS et TTCCFF en vos grades et qualités,
J’aimerais commencer cette intervention à titre liminaire par remercier mon prédécesseur Richard ainsi que les membres de son Grand collège pour leurs engagements et pour avoir assuré la continuité de nos traditions dans une période Covid bien difficile pour nous tous.
J’aimerais également saluer chaleureusement l’ensemble de nos SS.’. et FF.’. visiteurs. Votre présence ce midi à Genève est le symbole de la qualité de nos liens et de la force de nos valeurs communes.
« Veux-tu connaître la Lumière ? »
C’est par ces mots que j’ai eu mon premier contact avec la FM.’.
Alors en voyage à Djibouti, mon oncle se dévoila et m’indiqua le chemin vers la porte basse.
Une fois celle-ci passée, impressionné par le décorum et les qualités de mes nouveaux FF.’., il m’a fallu du temps pour prendre un peu de distance et comprendre que le plus important était simplement de faire de son mieux.
Faire de son mieux, c’est évidemment lorsque cela est possible d’aller régulièrement en Tenue et visiter à minima les différentes loges du GOS.’..
Faire de son mieux, c’est aussi faire tomber les distances, les appréhensions et les barrières linguistiques qui existent.
Enfin faire de son mieux, en somme, c’est tout simplement ne pas se cacher derrière des prétextes et assumer ses engagements maçonniques.
Nous ne sommes pas une simple association, nous sommes un Grand Orient, riche de ses différences, riche de l’ensemble de ses membres et surtout riche de ses possibilités.
Mes FF.’. qui travaillent en Suisse allemand, en italien et même en espagnol, je suis un romand. Mais un romand qui se sent très proche de vous et qui va travailler au rapprochement de tous nos ateliers.
Soyez assurés que je suis là pour construire avec vous des ponts et non des murs.
Ces fameuses possibilités qui se cachent dans la pénombre du renoncement, nous allons ensemble tenter de les mettre en œuvre.
La fraternité… La fraternité sera pour nous tous le premier des outils. Souvent nous entendons parler en Franc maçonnerie de grands noms, de personnages, voire de célébrités. Certains ont plus de facilités que d’autres, sans doute. Mais personne d’autre que vous-même ne peut prétendre savoir la force avec laquelle vous travaillez sur votre pierre.
Quel est le réel chemin parcouru par chacun d’entre-nous ? Ne préjugeons pas, mes FF.’., et accompagnons les efforts de tous nos apprentis, compagnons, maitres, VVMM, TTIIFF et TRGM. J’aimerais donc saluer ceux qui essayent simplement de faire de leur mieux, et je crois que nous sommes l’immense majorité, notre présence ici en témoigne encore.
Ce midi, alors que je prends la parole pour la première fois en tant que TRGM.’., c’est cet engagement que j’aimerais réitérer devant vous tous. Faire de mon mieux.
Au moment où nous entamons ensemble un nouveau cycle maçonnique pour notre obédience, il nous faut comprendre, mes FF.’., que notre monde a évolué, particulièrement ces derniers temps. Nous sommes certes pleinement dans l’ère du numérique et de l’instantanéité, mais aussi dans une période de remise en cause des droits de l’homme et du retour des tentations nationalistes sur nos propres territoires. Les canons se font entendre à l’est et les équilibres entre puissances étatiques se modifient sur le vieux continent.
Dans ces conditions, quel avenir nous préparons-nous, alors que la baisse de nos effectifs est une tendance forte dans la plupart des loges et obédiences ?
Aujourd’hui encore plus qu’hier, nous avons besoin de toutes les bonnes volontés pour faire entendre si ce n’est respecter les valeurs défendues par la FM.’.. Il s’agirait pour cela, en premier lieu, de se poser les bonnes questions, d’y apporter réponse et d’implémenter des actions efficaces.
Or, force est de constater que nous n’en sommes, dans nos rangs, encore qu’aux interrogations et, malheureusement, celles-ci sont bien souvent guidées par nos propres frilosités.
Il nous revient de faire les trois pas vers une nouvelle dynamique pour que la question « Veux-tu connaître la Lumière ? » ait du sens pour les profanes mais toujours aussi pour nous autres francs-maçons.
Travaillons sur nous-même, mettons en commun nos énergies positives, et concentrons-nous sur la beauté de nos actes afin de continuer à faire rayonner l’esprit des Lumières.
Le nouveau Grand Collège va s’engager dans cet esprit au service de tous les membres du GOS. Alain, Michel, Pierre, Rémi, André, Luigi, Serge, Thomas, Jacques, Roger et moi-même.
Voilà une belle équipe qui œuvrera main dans la main, avec pour objectif de réunir ce qui est épars et de construire un avenir solide au GOS.’..
J’ai dit.
Christophe Ravel
Discours du Grand Orateur
Très Respectable Grand Maître,
Très Illustres Frères et Sœurs de toutes les Obédiences représentées,
Vénérables Maîtres,
Et vous tous, mes TTCCFF et SS,
Il m’appartient en ce midi de conclure cette Tenue de Convent et, comme le veut la tradition, j’aborderai un thème spécifique. Aujourd’hui j’aborderai le thème de la frilosité.
La frilosité n’est de loin pas une de ces grandes peurs que suscitent les guerres, les épidémies, ou le dérèglement climatique. Non, la frilosité s’apparente plutôt à une crainte qu’à un effroi. Une crainte un peu sourde parfois mais qui s’insinue souvent dans le paysage maçonnique, parfois à notre corps défendant.
Certes, en Maçonnerie, la frilosité se décline à des degrés divers mais elle peut concerner plusieurs domaines d’activités.
L’un des secteurs concernés se situe dans la crainte qu’ont bon nombre de Maçons d’afficher leur appartenance à notre Ordre. Mais il est vrai qu’il se trouve des régimes politiques où se cacher est salutaire pour le Maçon. On l’a vu dans les régimes fascistes et communistes certes, mais même en démocratie, nous savons qu’il n’est pas nécessairement de bon augure d’annoncer son appartenance maçonnique dans des cantons catholiques.
Il va de soi que, dans ce cas de figure, la frilosité peut être confondue avec une mesure de prudence du Maçon à l’égard de lui-même mais aussi à l’égard de ses proches.
En revanche, il se trouve d’autres types de frilosité maçonnique et ceux-ci, à mon avis, ne suscitent aucune excuse.
Je limiterai mon propos à trois secteurs bien distincts quoique pas totalement étrangers les uns aux autres.
Le premier consiste dans la frilosité des Frères et des Sœurs à participer aux Tenues. C’est ce que nous appelons l’absentéisme. Un Loge de 60 membres dont la présence moyenne avoisine la trentaine n’est certes pas dans une situation brillante mais que dire d’une Loge de 12 membres avec la même proportion d’absents sinon que les Travaux ne peuvent pas même être ouverts. Cette frilosité consiste à préférer à la Loge le cocon familial ou les joies de la solitude au point de reléguer dans le tiroir des souvenirs désuets les termes de l’obligation que nous avons tous prêtée au cours de notre initiation.
Attention, mes Frères et mes Sœurs, je ne parle pas seulement de notre Obédience, ni de notre pays: l’accroissement de l’absentéisme affecte toutes les Obédiences et tous les pays sans distinction. L’absentéisme, c’est un peu la figure d’Attila: là où son cheval passe, l’herbe ne repousse pas. La frilosité à participer à des Tenues est le premier pas en direction de la froideur de la mort.
Le deuxième secteur de la frilosité concerne l’entre-soi. C’est la loge-cocon, le petit nid douillet où ronronner rassure et où toute idée nouvelle risque de bousculer le confort mental des participants. Or, nous le savons, la Maçonnerie n’a cessé d’évoluer depuis 1717, elle s’est adaptée à l’évolution de la société, à l’évolution des mœurs et des idées. Aurait-elle perdu cette dynamique qui l’a toujours caractérisée? Sera-it elle devenue une société de la pensée bloquée où ne subsisterait que le plaisir de se retrouver entre soi comme dans un club de convivialité? Visitons, autant que possible d’autres Loges, d’autres Obédiences, et apprenons à nous connaître, à échanger, à apprécier nos ressemblances et nos différences.
Enfin, une troisième frilosité concerne l’aspect relationnel au-delà de la Loge et au-delà de l’Obédience. La Franc-Maçonnerie est universelle et ses activités, par leur nature propre, ne se limitent pas au cadre étroit de la Loge ou de l’Obédience. La communication est essentielle. Il est vital que les membres aient une vision qui s’étend au-delà de leurs activités locales. Le siècle des Lumières dont nous nous réclamons si souvent n’aurait jamais vu le jour sans la dynamique qui a engendré sa propagation au 18e siècle.
Et c’est bien une dynamique maçonnique forte et nouvelle que les fondateurs du Grand Orient de Suisse, en 1959, ont souhaité apporter à l’Ordre maçonnique en Suisse. Ce fut du reste déjà le cas lors de l’implantation du Droit Humain en Suisse septante ans plus tôt. Ces deux Obédiences ont réussi à introduire dans notre pays un courant maçonnique libéral, humaniste et progressiste rejetant toute inféodation aux landmarks imposés par la Grande Loge Unie d’Angleterre à la Grande Loge Suisse Alpina.
Permettez-moi de formuler ici mon vœu de voir s’effacer nos frilosités et s’épanouir les caractères fondamentaux de la Maçonnerie libérale et adogmatique reposant sur la liberté absolue de conscience et travaillant au progrès de l’humanité.
Jacques Herman
Grand Orateur