S’ouvrir à la société civile pour rechercher ensemble des solutions vertueuses capables d’améliorer le « Vivre Ensemble »
Francs-Maçons, Templiers, Illuminati, suivis de tous les personnages du Seigneur des Anneaux et de Harry Potter, forment une nuée qui vient envelopper la conscience humaine dans une formidable épaisseur de mystère. Ainsi, voici quelques semaines, un profane est venu frapper à la porte d’une loge du G:.O:.S:. et a demandé à un enquêteur si après son initiation nous allions lui confier des secrets chargés de pouvoirs ésotériques.
De plus, lorsque les Francs-Maçons s’investissent en tant que tels dans la politique comme il l’ont fait dans le passé, on leur reproche de manipuler la démocratie à l’avantage de leur « confrérie » et de ne pas servir l’intérêt général et lorsqu’ils se retirent en tant que Francs-Maçons du champ politique on les soupçonne de tirer les fils dans l’ombre.
Nous savons bien que tout ceci ne correspond en rien à ce que nous sommes et à ce que nous faisons. Les Francs-Maçons savent qu’ils travaillent modestement, mais sérieusement, au « perfectionnement de l’individu et de l’humanité » et qu’ils « doivent aide et assistance à tous les hommes et en particulier à leurs Frères » (Constitution du Grand Orient de Suisse : La Franc-Maçonnerie et ses principes). Il n’y a rien dans les buts recherchés d’inavouable, bien au contraire.
Nous avons donc un réel problème de communication, non pas sur nos pratiques et nos méthodes, mais sur nos sujets de réflexion et sur les fruits de nos travaux.
Nous devons donc sortir de notre enfermement volontaire après nous être posé la question de ce qu’il nous semble souhaitable de dire et de ne pas dire de nous-mêmes.
Quelles explications pouvons-nous donner au monde profane sur nos méthodes ritualisées ?
Espace 2, 23 février 2015 à 16h30 « A vue d’esprit »
Pascal Vezin prêtre et F.’.M.’.
« Je cherchais un engagement plus social que l’Église, un lieu où trouver des outils pour lire le Monde et être en phase avec notre société. J’avais un désir de travail sur des questions de société. J’ai trouvé dans la F.’.M.’. un lieu de grande écoute, de grand respect, un lieu de pensée plus libre.
Notre engagement est profondément ancré dans l’histoire
La FM c’est d’abord une relation à l’histoire, nous nous revendiquons comme les héritiers de très anciennes traditions, celles des maçons bâtisseurs de cathédrales.
Ces maçons se rassemblaient sur les grands chantiers des cathédrales, rapportant de leurs précédentes expériences des méthodes de travail, des techniques, des savoir-faire, des secrets de fabrication, qu’il était de tradition de partager. Pourquoi devaient-ils partager leurs secrets professionnels ? Parce qu’ils considéraient que des connaissances qui ne sont pas soumises à la vérification et à l’amendement sont destinées à s’épuiser et à mourir. Ils veillaient à ce que le transfert de ces connaissances s’effectue progressivement, en franchissant des degrés de compétence, apprentis, compagnons, maîtres, le passage d’un degré à l’autre s’effectuant par la présentation d’un travail attestant des compétences acquises.
Afin de mettre ces moments de libres échanges à l’abri de leur propre compétition professionnelle et de leurs passions profanes, ces maçons-bâtisseurs ont élaboré un ensemble de procédures et de principes qui marquaient le passage entre la dureté du monde opératif et la paix du monde spéculatif où ils se livraient au commerce de leurs connaissances. Ils se réunissaient dans un lieu réservé exclusivement à cette noble activité, fermé et protégé des oreilles indiscrètes, qu’ils appelaient une Loge. Ce lieu était tout simplement décoré de leurs outils professionnels, équerre, compas, règle, fil à plomb, niveau, maillet, ciseau, qui leur rappelaient la rigueur de leur travail mais qui, dans cet espace singulier de la Loge, leur adressait aussi des messages symboliques de droiture, rigueur, adaptabilité, équilibre, etc. Dans ce décor ils organisèrent leurs travaux selon un rituel qui devait leur permettre de développer des qualités de patience, de tolérance, de respect, de discipline, qualités qui les menaient vers une meilleure écoute de l’autre. Le caractère religieux de l’Œuvre qui les rassemblait amena certains de ces maçons à s’engager dans une recherche mystique. Cette activité particulière, initiatique, symbolique, permit aussi à ces hommes de développer des réseaux de solidarité professionnelle et sociale.
L’appellation Franc-Maçon (Franc signifiant Libre) témoigne donc de cet héritage. Mais aujourd’hui, après de nombreux travaux d’historiens sérieux, on peut clairement affirmer que cet héritage n’est soutenu par aucun fait historique et qu’il est simplement symbolique. Au tout début du 18ème siècle, en Angleterre dès le 24 juin 1717 et en France en 1725, des savants (Isaac Newton et ses amis de la Royal Society), des hommes d’église, des hommes inspirés par la philosophie des Lumières, tous imprégnés d’une exigence humaniste, ont manifesté le désir de se rassembler pour échanger et débattre avec pour objectif le perfectionnement des individus rassemblés qui, en répandant les vertus acquises iraient perfectionner l’Humanité. Ils ont décidé d’emprunter à la corporation des Maçons des rituels, des symboles, dont ils ont constaté qu’ils permettaient la libre parole et la démocratie tout en modérant les passions et les désordres trop souvent constatés à l’époque dans les multiples académies locales, clubs, cercles de la conversation, etc.
Les Francs-Maçons sont des citoyens engagés
Depuis le 18ème siècle, la Franc-Maçonnerie s’est développée dans le monde entier et, soit en tant qu’institution soit par l’engagement individuel de ses membres, a pris une part active aux grands événements politiques et sociaux comme la Révolution Américaine, la Révolution Française, la formation de la Suisse moderne et de la rédaction de sa Constitution, le développement du concept de sécurité collective et la création de la Société des Nations, la décolonisation en Amérique Latine, en Asie, en Afrique et en Océanie, ainsi qu’aux grandes questions éthiques que sont la contraception et la dépénalisation de l’avortement, la fin de vie, l’abolition de la peine de mort, etc.
Les Francs-Maçons n’ont pas l’outrecuidance de revendiquer la paternité de ces grands événements, mais ils ont l’honneur d’y avoir participé et d’en avoir anticipé certains par les sujets traités dans les Loges ou les Convents de leurs Obédiences.
Le Grand Orient de Suisse, une obédience libérale et adogmatique
Le Grand Orient de Suisse appartient à un courant de la Franc-Maçonnerie qui se désigne comme libéral et adogmatique, il accueille croyants et non-croyants et laisse donc à ses membres une absolue liberté de conscience et de recherche.
Sur son site internet (http://www.g-o-s.org) on trouve la déclaration suivante :
« Soyez curieux de tout; c'est une qualité humaine. Nous n'avons rien à cacher. »
« Le Grand Orient de Suisse (ci-après le G.O.S.) est une Fédération de Loges maçonniques installées sur le territoire de la Confédération Helvétique. Il est constitué en une association selon l'article 60 du Code Civil Suisse. Le G.O.S. coordonne, rassemble et informe les loges qui le composent et entretient des relations fraternelles et constructives avec les autres Obédiences suisses et étrangères.
Le G.O.S. est une Obédience masculine, d'autres sont féminines ou mixtes, regroupant des Loges pratiquant plusieurs Rites. Il rassemble ainsi des hommes, par nature différents, qui travaillent dans des Loges de sensibilités différentes. Il y a lieu de relever que la grande majorité de ses loges reçoit avec plaisir les Sœurs des autres Obédiences comme visiteuses.
Le but du Grand Orient de Suisse est de promouvoir la Franc-maçonnerie en tant qu’Ordre initiatique traditionnel libéral et adogmatique. En d’autres termes, le G.O.S., signataire de l’Appel de Strasbourg et défenseur des droits de l’Homme, laisse à ses Loges et, par voie de conséquence à ses membres, une totale liberté de conscience. Ainsi, il accueille en son sein tous les hommes, quels que soient leur race, leur religion, leur situation sociale, leurs idéaux philosophiques et politiques, pour autant qu’ils sont compatibles avec l’honneur et les lois suisses.
Le Grand Orient de Suisse d'aujourd'hui se veut à la fois traditionnel et évolutif. Traditionnel dans le Rite et dans la pérennité des valeurs humanistes et confraternelles de l’Art Royal, évolutif parce que les Maçons du Grand Orient de Suisse sont à l'écoute du monde et qu'ils ne restent pas insensibles aux événements de l'actualité qui trop souvent écrasent les plus démunis. Le Franc-Maçon du Grand Orient de Suisse doit être vu comme un homme moderne et responsable, à l'esprit citoyen engagé, et qui s'implique constamment dans des actions humanistes, pour le bien du plus grand nombre.
Si cette façon de vivre notre vie est proche de vos convictions personnelles, n'hésitez pas à prendre contact avec l'une de nos Loges ou avec le Grand Orient de Suisse. Et si cette démarche se concrétise un jour par votre entrée en Maçonnerie, j'aurais sans doute le plaisir et l'honneur de vous rencontrer dans l'un de nos ateliers maçonniques.
P. Lang Grand Maître du Grand Orient de Suisse 10/11/2012 »
Le Grand Orient de Suisse, partenaire de la société civile, agit en faveur d’une plus forte cohésion sociale et culturelle
Aujourd’hui nos sociétés sont confrontées à de vives tensions, sociales, ethniques, linguistiques, religieuses. Alors que chaque jour des flots de migrants viennent s’échouer sur les frontières méridionales et orientales de l’Europe, que la guerre est de retour sur notre continent, que des assauts sont menés contre nos valeurs de liberté de conscience, de parole, de critique, notre société civile semble être en panne de débats éthiques. Les Francs-Maçons du Grand-Orient de Suisse, du fait du caractère adogmatique et libéral de leur engagement, sont les plus à même de tendre la main à tous partenaires de la société civile pour rechercher ensemble des solutions vertueuses capables d’améliorer le « Vivre Ensemble ».
Est-il envisageable que le TRGM et les Grands Officiers qui en auront accepté le principe puissent rencontrer la presse après le Convent pour présenter le programme d’action du GOS ?
2. Rencontre avec des partenaires de la Société Civile :
• organisations faîtières des villes Suisses, services municipaux actifs dans le domaine de la réduction des inégalités, l’éducation des migrants,
• organisations promouvant les Droits de l’Homme, les Droits des Femmes, les Droits des Immigrés, la diversité culturelle,
• organisations internationales,
3. Rencontres avec le monde universitaire, enseignants et étudiants.
Serge Sobczynski Grand Chancelier du G :.O :.S
12 mars 2015
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* Concerto_Málaga_-_Berlin_Philarmonie VictorNeff cc Attr 4.0 Vikipedia