Veuillez accepter cette planche à thème musical en l’honneur de notre bien-aimé frère Mozart et de la Franc-Maçonnerie en général.
La pièce (titre original Maurerische Trauermusik) a été écrite pour un service maçonnique célébré le 17 novembre 1785 en mémoire de deux frères maçons de Mozart, le duc George-Auguste de Mecklembourg et le comte Franz Esterházy von Galántha, membres de l’aristocratie viennoise, tous deux décédés au début de novembre 1785.
Elle fait partie d'un ensemble d'œuvres variées de caractère maçonnique que Mozart a composé tout au long de sa vie depuis son initiation à cet ordre. C'est incontestablement une œuvre d'une grande beauté et maîtrise.
La Maurerische Trauermusik illustre les aspects « quasi religieux » du mouvement maçonnique exprimés par la solennité majestueuse de la musique.
L’appellation « funèbre » pourrait être entendue avec trois interprétations, une profane et deux maçonniques: du côté profane, la marche funèbre exalte la célébration des deux frères décédés, mais du côté maçonnique, elle pourrait être vue tant comme la mort dans la chambre de retraite avant la cérémonie d’initiation, que comme rappel à la cérémonie de la mort du maître Hiram.
En ce qui concerne des aspects particuliers, qui à mon avis peuvent rappeler les thèmes maçonniques, nous voyons la répétition du numéro 3.
Au niveau chromatique (du grec Kromos, soit couleur), les tonalités de Do mineur et de Mi bémol majeur font alterner l’obscurité à la lumière: la distance des notes à l’intérieur de chaque tonalité confirme les caractères absolument spéculaires des deux accords. Il est intéressant que l’accord final soit en Do majeur et donc finalement symbole de lumière et de paix (la tonalité majeure donne toujours une sensation d’harmonie joyeuse pour l’oreille et l’âme de l’écouteur, au contraire de la tonalité mineure qui donne une sensation de couleur sombre et triste).
Trois sont les numéros de bémols présents dans les tonalités tant de Do mineur que de Mi bémol.
Trois sont les cors de bassets que Mozart utilise dans ce morceau: le cor de basset fait partie de la famille des clarinettes, instrument à vent de la famille des bois à anche simple. Basset signifie « petite basse », le cor de basset ayant un son plus grave que la clarinette classique.
Mais le plus important réside dans la symbolique : le cor de basset est en effet l'instrument maçonnique par excellence, et Mozart, qui avait pour frère de loge le facteur Theodor Lortz, écrivit ces œuvres pour les cérémonies de sa loge, « Zur gekrönten Hoffnung » (A l'espérance couronnée). Ce sont ces cors de basset qu'il introduira simultanément en 1791 dans la fosse d'opéra (La Clémence de Titus) et dans l'église (Requiem).
Elle est inhabituelle par d'autres aspects, dont son emploi du Tonus peregrinus ou autrement dit ton errant, une formule mélodique du chant grégorien.
J’aimerais envisager que cette façon « errante » soit le caractère cherchant du profane avant son initiation.
YouTube pour écouter l’œuvre: https://youtube.com/watch?v=VdGqIEqZhFU&feature=share
J’ai dit VM!
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T. C., RL Le Amis de St-Jean Or :. de Genève
Claveciniste et Directeur
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