"Ils viennent jusque dans vos bras..."
Le 16 octobre 2020 en ce 21e siècle, un égorgeur sans complexe a coupé la tête de Samuel Paty, professeur, coupable d’avoir enseigné la liberté d'expression. Pour attester que l'islamisme fait la loi. Devant nos yeux, on assassine l’héritage des Lumières. Si nous ne relevons pas le gant pour défendre la laïcité et la civilisation on aura pire, demain.
Parmi d’autres de nos RL indignées, les FF le la RL « Le Labyrinthe » ont réfléchi au rôle de la FM dans la lutte contre la terreur islamiste qui hante l’Europe. Le thème de réflexion de la Tenue virtuelle de la RL le Labyrinthe 3 nov 2020 a été:
Face à la montée de l'intégrisme religieux, quel rôle pourrait jouer la FM ?
Que peut faire le franc-maçon contre l’intégrisme ? À titre individuel, nous ne pouvons qu’avoir une action de rayonnement dans notre environnement immédiat. Mais c’est loin d’être négligeable. À notre échelle, il nous revient de défendre la laïcité, laïcité qui, comme cela a été rappelé, n’est « pas une opinion mais la liberté d’en avoir une », pas une religion mais la liberté d’en avoir une... ou pas. La laïcité protège la liberté de conscience et son expression et par là-même, elle garantit la liberté des cultes et empêche tout monopole d’un seul.
Il sera toujours nécessaire de contrer les malentendus qui ne peuvent qu’entraîner confusions et amalgames. Ainsi, nous respectons tous les croyants mais nous pensons que les croyances elles-mêmes peuvent être soumises à la critique de chacun, voire brocardées et caricaturées au passage. Cette manière de voir n’est, bien sûr, aucunement dirigée contre l’islam en particulier ni contre les musulmans, comme divers responsables politiques (et parfois des chefs d’état éloignés) essaient de le faire croire par ignorance, par calcul ou par mauvaise foi, et il est très important de le rappeler dans les discussions auxquelles nous serons éventuellement amenés à participer. En effet, au cours de l’histoire, les francs-maçons ont toujours défendu la liberté de pensée en luttant contre tous les fanatismes : le fanatisme déjà dénoncé par Voltaire, l’intégrisme catholique et, plus tard, le fondamentalisme protestant des églises évangéliques.
Aujourd’hui, c’est l’intégrisme islamiste qui est au devant de la scène et c’est incontestablement le nouvel ennemi des Lumières. Il ne s’agit pas ici de l’islam mais d’un projet politico-religieux que nous ne pouvons accepter ni même envisager et avec lequel il ne nous est pas possible de coexister. Les soi-disant « Frères musulmans » ne seront jamais nos Frères en tant que tels, tout simplement parce qu’ils se situent eux-mêmes dans une lutte perpétuelle et dogmatique contre nos valeurs et qu’ils refusent tout dialogue véritable dans un cadre tolérant et constructif.
Ils oublient, par là-même, l’éclat de la civilisation islamique des temps passés et interdisent, pour l’avenir, toute forme d’un « islam des Lumières ». En condamnant ceux qu’ils appellent les « mécréants », il ne cherchent pas à unir mais à séparer.
Par ailleurs, nous ne pouvons accepter mollement une vision selon laquelle notre société serait elle-même l’unique responsable d’un intégrisme qu’elle aurait nourri en son sein, un intégrisme qui se trouverait dès lors légitimé par une attitude, prétendument hostile par nature, qui serait la nôtre, en face de minorités ethniques ou religieuses. Il n’est pas question, pour nous, de nier les injustices et le racisme de certains mais, au contraire, de faire entendre que, pour notre part, nous participons à la lutte contre les injustices, le racisme et la violence, d’où qu’ils viennent.
C’est pourquoi il est primordial que le souci de l’égalité vienne en appui de notre amour de la liberté. Nous ne devons pas cautionner la persistance de ghettos qui fractionnent notre société et encouragent les sentiments de relégation et les rancœurs. Il s’agit là d’un vaste projet, complexe et de longue haleine, qui dépend des autorités publiques.
Alors, nous, que pouvons-nous faire ? Dans tous les cas et chaque fois que cela sera possible, rappeler les vertus du pluralisme et de la tolérance dans une société libre ; soutenir nos institutions démocratiques, et en particulier nos enseignants, car l’instruction et la culture sont les seuls remparts efficaces contre l’obscurantisme ; mettre en place, chez nos enfants, les références culturelles, scientifiques, philosophiques, historiques, indispensables à tout esprit éclairé et critique. Ainsi, comme le dit notre rituel : nous enrichirons notre chaîne d’union « de nombreux et solides anneaux de pur métal ».
Michel G