Mais, qu’est-ce ce tableau provençal expose en salle humide ?
En regardant de plus près, il y a bien des symboles, mais quelle a été la pensée du peintre?
L’auteur est feu notre frère Georges Marelli initié à la R .’.L .’. Mozart et Voltaire en 5995. Voici quelques explications et aussi les notes explicatives de Georges :
Suite à sa demande particulière, la Loge avait accepté le « challenge » et notre frère s’se mit au travail durant l’été 5996…
Il termine ce tableau en Provence, début août. Il rentre à Genève avec la toile pas tout à fait sèche dans sa voiture. A Genève, il doit subir une intervention cardiaque. Malheureusement il ne se réveillera pas. Le frère Georges passe à l’Or .’. Eternel le 15 août 1996. Son travail est présenté en Loge le 25 novembre 1996 par son Parrain.
Nous présentons ses notes explicatives, non retouchées, à la sagacité de tous.
L .’. L .’.passé VM .’. (5996-99)
Georges Marelli 1996
Pendant des années, comme certains de nos frères je suppose, j’ai cherché ce qui pouvait être le mieux pour moi. Les différentes directions que j’ai eu l’occasion de prendre, que ce soit dans les sociétés artistiques ou d’autres que je ne nommerais pas, par gentillesse, ne m’ont pas apporté ce qu’au fond de moi je recherchais.
Les années aidant, une question importante se posait à moi. Était-ce la faute des autres, ou la mienne, avec mon incapacité à m’adapter ?
Je me remis intérieurement en question sans vraiment trouver de réponse, ce qui me causa quelques inquiétudes.
Le destin fait parfois bien les choses car c’est à cette époque que je retrouvais cet ami de toujours qui deviendra plus tard mon parrain. Avec sa gentillesse et sa largesse d’esprit, il sut me parler de Maçonnerie. Il ne me fallut pas très longtemps pour comprendre que je venais probablement, enfin de trouver ce que je recherchais depuis des années.
Je me devais donc de faire figurer en premier lieu sur cette toile mon ami GUY, puisque c’est lui qui m’attendait au bout de ma quête.
La Maçonnerie est certainement une excellente chose, mais lorsque l’on est profane et que l’on ne connait pratiquement rien : Quelle maçonnerie adopter ? C’est pourquoi, tout en réfléchissant à ce que mon ami m’avait expliqué, je continuai mon petit bonhomme de chemin.
C’est alors que je rencontrai un personnage drôlement accoutré qui jouait de la flûte.
Cette musique m’enchanta positivement. (Air de la flûte enchantée). Je m’approchai de lui et lui demandai son nom.
« Je m’appelle PAPAGENO » me dit-il.
Et je continuai ma route…
Le destin faisant toujours bien les choses, je rencontrai quelques temps plus tard, un autre personnage qui, lui, s’occupait des fleurs. M’arrêtant à son niveau, à lui aussi, je demandai également son nom.
« On me nomme CANDIDE » fut sa réponse.
PAPAGENO, CANDIDE, mon choix était fait, je demanderai mon admission à la loge
*MOZART & VOLTAIRE*
La chance devait être de mon côté, car alors que j’attendais la réponse à mon admission, je me retrouvai au pied d’un magnifique olivier qui, comme chacun le sait est le symbole de la paix parmi les hommes, et qui, pour moi représente également la paix intérieure, donc j’avais fait le bon choix.
Les préliminaires étant terminés, le grand jour, celui de mon initiation, arriva. Je l’ai symbolisé sur ma toile par les deux grands arbres situés à gauche et à droite de la route, ils symbolisent les colonnes du Temple de Salomon. Comme vous pouvez le constater, les couleurs de ces deux arbres ne correspondent pas aux tentes de la réalité. Il faut savoir, que le spectre des couleurs, les teintes dites chaudes, telles que le rouge, le fuchsia, l’orange et le jaune sont les couleurs de l’amitié, c’est pourquoi je les ai peints ainsi.
Me voilà donc Apprenti.
La première chose que l’on m’a appris fut le silence, et croyez-moi, pour moi ce ne fut pas très facile.
On m’a demandé s’il était possible de représenter le silence. Après réflexion, il m’est apparu qu’un petit cimetière de village symbolisait assez bien cette demande.
On m’a également enseigné qu’un apprenti était une pierre brute qui devait se polir au fil du temps pour pouvoir finalement s’intégrer à la construction globale.
Vous voyez, au pied de cette petite chapelle, l’apprenti travaillant sa pierre brute à l’aide du maillet et du ciseau. Sur tout chantier qui se respecte, on ne peut pas laisser un apprenti travailler seul, c’est pourquoi, je me suis permis de joindre à celui-ci un compagnon qui, comme vous pouvez le constater, à l’aide d’une truelle, rebâtit un mur symbolisant le pavé mosaïque.
Est également présent, le Maître des apprentis, symbolisé par ce cyprès dont les couleurs représentent la sagesse, dans le spectre des couleurs. Comme vous pouvez le voir, il protège l’apprenti de son ombre (de son savoir) car celui-ci, sans cette protection, ne peut pas faire un bon travail.
La chapelle, sur laquelle travaillent ces personnages, symbolise les compagnons bâtisseurs du Moyen Âge dont nous perpétuons les traditions.
La révolution française ayant passé par là, il est assez drôle de lire sur le fronton de cet édifice, ces trois mots qui nous sont chers « LIBERTÉ, ÉGALITÉ, FRATERNITÉ ».
Remarquez sur la gauche de la chapelle, la cloche qui en soi n’a guère d’importance, mais cela m’a permis de symboliser le fil à plomb, représenté par la corde de la cloche.
Le regard étant fait pour regarder devant soi et non pas pour se regarder soi-même, nous continuons notre chemin pour arriver au village.
Dans mon esprit, ces quelques maisons regroupées, symbolisent la loge où la joie de vivre vient de ce que nous pouvons trouver en nous-même et surtout dans les rapports que nous avons avec les autres. C’est aussi pour cela que j’ai fais figurer, dans une des fenêtres, l’équerre et le compas qui sont les premiers symboles de la maçonnerie. Les tons employés pour peindre ce village écrasé de soleil, représentent pour moi la fraternité qui devrait exister entre les hommes.
Sur la droite du cimetière, j’ai peint un deuxième cyprès symbolisant le premier Surveillant, dont je ne parlerai pas n’étant pas compagnon.
A l’arrière du village, le chemin continue à grimper à travers les collines en accentuant sa pente symbolisant ainsi la voie de l’apprenti qui n’est pas toujours facile. Vous pouvez remarquer, sur la gauche de la colline, un hibou, symbole de la sagesse, à peine visible, car je pense que la sagesse n’est pas évidente de prime abord, et qu’il faut bien chercher pour la trouver.
Vous remarquerez que j’ai peint le ciel en dégradé, puisqu’il symbolise la luminosité au midi et va en s’assombrissant vers le nord.
Se détachant sur la colline, vous remarquerez un troisième cyprès symbolisant le Vénérable Maître et qui avec le premier et le second Surveillant forment un triangle parfait. Les tons employés pour ces trois arbres représentent la Sagesse dans le spectre des couleurs.
A la droite du Vénérable se trouve le livre de la LOI, que j’ai peint sous forme de monument, les pages ouvertes.
Celle de gauche étant celles que j’ai lues et apprises durant l’année écoulée, celle de droite étant absolument vierges puisque ce sont les pages que je pourrai peut-être lire plus tard si tel est votre bon vouloir…