En me décrivant, ma propre position devient implicitement celle d’un observateur et je ne peux, par définition, que décrire une vue extérieure que je porte sur le moi-même et donc subjective. Ainsi, cette réflexion que j’ai portée sur le moi-même ne peux être que partielle par assemblage de segments, puisque qu’elle est une expression de mon individuation.
Cet exercice de fond se veut par conséquent être le fruit d’une recherche en profondeur de la cohérence d’un schéma reproductible, dans l’esprit de la doctrine hermétique trismégiste :
Derrière l’apparente simplicité de cette affirmation se cache néanmoins une règle universelle reliant le micro au macrocosme, celle par laquelle, tout est Un et Un est dans tout. La tentative de compréhension d’un tel mécanisme ne peut s’effectuer que par un Etat d’immersion profond, et dont le mental n’est qu’un élément de périphérie, à l’image des applications greffées sur le système d’exploitation d’un ordinateur.
Poussé par une curiosité inexorable et porté par cette quête de recherche de la Vérité, je me suis engagé sur la voie maçonnique afin de retourner, une par une, les pierres jalonnant un parcours dont je ne connais pas l’aboutissant, tout en sachant que chaque endroit cache un envers, couleur des mystères. Force est de constater que ma progression dans ce cheminement s’accompagne parallèlement d’une lente mutation alchimique de ma personne, dévoilant pas à pas les facettes cachées et insoupçonnées de mes capacités tel un brouillard qui se lève pour laisser traverser les rayons au soleil.
Ce langage est celui du Cœur et plus précisément de l’Âme, véritable ligature du corps et de l’esprit dont l’intelligence et les sentiments, outils complémentaires mais de nature différenciée, en sont la manifestation consciente à l’image de soleil et de la lune. Au même titre que le Symbole, l’intelligence pourrait se définir comme la compréhension plurielle de toute chose, afin de conceptualiser une solution cohérente par l’assemblage des informations acquises ou innées dans le cadre d’un processus cognitif. Le sentiment pour sa part, pourrait être assimilé à une émotion durable et maîtrisée qui s’inscrit dans le temps. Alors que l’émotion se régule par la mécanique respiratoire, l’empreinte du sentiment est plus profonde puisqu’elle est assimilée au foie et agit sur notre chimie corporelle par l’acidité.
Cette joie fut néanmoins de courte durée. L’automne fut propice à la descente progressive de cette nouvelle énergie en moi, révélant simultanément la signification profonde du mot « Rectificando ». Le répit de la trêve hivernale fut bienvenu et une occasion toute donnée de méditer sur ce parcours et sur l’étape symbolique de l’équerre et du compas ou l’intersection de deux forces dans ce voyage du compagnon.
Ayant forgé mes premières armes et avec l’apparition du printemps, les conditions sont désormais réunies pour entamer la deuxième partie de ce voyage pour laquelle je ne trouve pas de mot plus approprié que la Renaissance. Véritable transition depuis un monde intérieur révélé et passif vers une ouverture sur le monde extérieur, le coq perché sur sa branche de chêne se mit à chanter. En effet, quelle ne fut pas ma surprise de me trouver soudainement investi de cette force dont je ne soupçonnais même pas l’existence ! J’ai cette impression unique d’émettre un rayonnement invisible qui attire les regards, accompagné d’une sensation de « marcher sur la lune »… Plus incroyable encore, je réalise que j’influe sur tout ce qui entre en contact direct avec ma sphère personnelle, mais également tout ce qui est à portée de vue sans aucune limite de distance. Mon esprit ouvert, mais néanmoins cartésien, a besoin de réponses et je me lance à corps perdu dans la recherche d’explications un tant soit peu rationnelles de ce phénomène.
Cette métaphore reflète bien cette relation entre la raison et la passion comme étant la forme évolutive du couple intelligence et sentiment vers un plan supérieur. Le niveau devient alors un allié indispensable afin de trouver l’équilibrage permettant à ces deux éléments de cohabiter harmonieusement.
Par analogie au principe du Symbole, nous retrouvons cette triangulation qui, de la beauté et de la force, abouti à la Sagesse comme la révélation de l’Être entier qui sommeille en nous. A ce titre, je considère la Sagesse comme un idéal, fruit d’une quête d’amélioration perpétuelle jalonnée par des objectifs intermédiaires.
Je m’aventure désormais sur le chemin de la cinquième étape du voyage. Successivement, je me retrouve confronté à mon passé, je perçois des messagers du futur, j’éprouve cette sensation que mon esprit est connecté à quelque chose de supérieur telle une source d’inspiration. Mon quotidien est rythmé par un véritable déluge de coïncidences, plus étranges les unes que les autres, comme si mes pensées sont étalées dans un grand livre ouvert. Déboussolé par une telle déferlante métaphysique, je réalise de surcroît que je projette mon état d’esprit sur tout mon entourage comme une forme de réplique immédiate ; ce qui ne laisse plus la moindre place au doute sur cette réalité du Tout Un. Vue ainsi, la truelle me sera bien utile afin de rassembler ce qui est épars avec le ciment de cette reconstruction.
A ce stade de ma connaissance et conscient qu’il ne s’agit là que d’une étape dans un processus sans limites, ma réflexion basée sur l’observation m’a permis de dresser un certain nombre de conclusions personnelles dont les principales sont les suivantes :
- La vraie place de l’Ego est au service de l’Âme
- La propriété est un point d’ancrage pour l’Ego
- Le mécanisme de la peur est l’essence de l’Ego
- Dogmes et religions se construisent sur la peur
- Le doute est le pire ennemi de la volonté
- Faire du bien à autrui revient à se faire du bien
- La remise en question permet de progresser
- L’immobilité est plus dangereuse que l’erreur
- L’espace-temps est un phénomène de dilution
- Le principe christique repose sur la transmutation
- Dur labeur et connaissance sont indispensables
- Le positivisme est un levier puissant d’élévation
Fort de ces opinions, je suis convaincu que les principes de respect et de tolérance sont des éléments culturels fondamentaux et le ciment de toute vie sociétale. Je pense également que le rôle du Franc-Maçon est de promouvoir une certaine exemplarité à ce sujet.
Un autre volet de cette synthèse s’inscrit dans celui du développement d’une conscience sociale qui vise à ressentir les sensibilités d’autrui et à les comprendre, et ainsi devenir soi-même une source d’inspiration et d’influence. Vu sous cet angle fédérateur, je perçois la Sagesse comme le plan supérieur d’harmonisation à travers la recherche du dénominateur commun en vue de la création de nouveaux paradigmes.
Je vous remercie tous pour m’avoir transmis cette lumière qui a véritablement bouleversé ma vie au plus profond de moi-même et je vous adresse en retour mon amour le plus fraternel !
Tor:. S:.