A l’origine, cette planche était prévue d’être présentée plus tôt. Des évènements dans ma vie m’ont empêché de tenir cet engagement et j’en suis resté quelque peu frustré, tant son écriture m’avait fait plaisir et tant j’avais le sentiment d’avoir traduit en quelques lignes ce que je ressentais, et comment je commençais doucement à comprendre ce rituel.
Mais depuis, de l’eau est passée sous les ponts, et le jeune apprenti que je suis a commencé timidement à dégrossir sa pierre. Tout en regardant toujours avec circonspection ses outils.
Reste néanmoins que parler d’un rituel répété des millions de fois de par les siècles est un exercice de style hautement périlleux pour un apprenti balbutiant encore sa Mise à l’Ordre, et ce dans une loge et devant ses Frères qui cumulent des dizaines d’années de Maçonnerie.
Comment le faire sans blesser les esprits de mes Frères ?
C’est pour cela que je vais commencer cette planche de manière « académique », avec une description de la Mise à l’Ordre, des symboles que j’ai cru déceler dans ce rituel, ce qu’elle transmet. J’essaierai dans un deuxième temps de répondre à cette question, pourquoi se mettre à l’ordre, de manière générale, presqu’institutionnelle.
Et dans une troisième partie, que j’ai enrichi depuis quelques semaines, je vais me libérer du côté académique et vous dire sans détour comment je vis ce rite, ce que je ressens, comment je le traduis et toutes les questions qu’il soulève dans mon esprit.
J’ai parlé de posture qui concentre symbole et messages. Nous nous mettons à l’ordre aux débuts et à la fin de nos travaux, pour prendre la parole. Elle s’applique à tous, sans aucun discernement. C’est donc un acte essentiel dans notre vie de Maçons en loge, qui marque toutes nos prises de paroles.
Chaque mise à l’ordre nous fait exprimer 3 symboles fondamentaux :
• L’équerre avec nos pieds en angles droits et notre main sur notre gorge.
• Le niveau avec notre bras droit horizontal
• La perpendiculaire de notre bras gauche
Les équerres opposées de nos pieds et de notre main s’entrelacent, à l’identique de l’équerre et du compas posés sur le Livre de la Foi.
En un geste, le Maçon porte ainsi sur lui les symboles fondamentaux de la Maçonnerie :
• Droiture, rectitude de l’équerre. Symbole de la discipline, elle montre ce qui est droit ou ne l’est pas.
• La recherche de stabilité et d’équilibre par le niveau.
• La perpendiculaire du bras gauche, qui nous rappelle l’attrait incessant de l’esprit pour la matière.
Et ceci, en permanence dans sa vie maçonnique.
Le geste de la main sur la gorge nous amène à la confidentialité des travaux maçonniques. Plutôt me faire trancher la gorge que de dévoiler ce que j’ai entendu dans ce temple. N’est pas maçon qui veut, mais est Maçon qui porte en lui nos valeurs.
Mais cette main sur notre carotide symbolise aussi la frontière entre le corps et l’esprit. Elle représente une barrière, une protection de l’esprit qui ne doit pas être débordée par les gesticulations corporelles, et par là même, par le matérialisme. Par cette équerre, l’esprit se met ainsi sous la protection de la mise à l’ordre.
« Se trancher la gorge », « libérer l’esprit du physique » : on touche ici un autre symbole dans la mise à l’ordre. Dans sa dernière planche sur le soleil, notre Frère Aurélien citait l’entrée dans le temple comme « un passage vers la lumière Maçonnique ». Nous avons tous connu lors de nos initiations le passage dans le cabinet de réflexion, et la rédaction d’un testament. L’entrée en loge ne serait donc qu’une éternelle renaissance. Une redécouverte permanente du temple, une remise en question sans cesse renouvelée, un enrichissement sans fin aux contacts de ses Frères. Qui dit renaissance dit mort. Dans nos sociétés, la mort peut être conçue de deux manières, comme le monde.
• Une vision linéaire : le Monde a un début, une vie et potentiellement une fin. L’homme s’intègre dans cette vision, et sa mort est une fin. Les rites funéraires accompagnent le défunt, lui permettant de passer au stade d’Ancêtre, et aux vivants, de faire leur deuil et de continuer leur vie.
• Une vision cyclique : le Monde a toujours existé, et il existera toujours. Il se détruit puis renaît. L’être humain a une importance relative, et s’inscrit également dans ce cycle de départ-renaissance sous diverses formes. Les rituels accompagnent les défunts et les préparent à une nouvelle vie, sous une autre forme. L’être humain est alors un élément d’un grand ensemble : il grandit, participe à cet ensemble puis disparaît momentanément.
Le Maçon est l’élément de base de la Franc Maçonnerie. Le profane meurt symboliquement lors de son initiation pour mieux renaître et s’élever spirituellement dans sa loge. Chaque Maçon est un grain de sable dans une dune. La dune existe sans lui, mais la dune ne peut se passer de ces éléments. Chaque Maçon au fil du temps apporte sa contribution. Dans ce sens, nous sommes dans un cycle permanent d’évolution. La Franc Maçonnerie existe et existera toujours, nous apportons et apporterons toujours un petit plus. Et elle continuera bien après nous à diffuser ses valeurs. Dans ce sens, chaque entrée et sortie de la loge peut s’entendre comme une renaissance et une mort. Nous entrons dans notre univers Maçonnique, nous participons à des travaux, nous profitons de ces échanges pour nous élever encore un peu plus, et nous en ressortons pour réintégrer le monde des profanes. La mise à l’ordre est le rituel qui nous rappelle cet état de fait.
2) Pourquoi se mettre à l’ordre :
En entrant dans notre temple, nous recherchons cette lumière Maçonnique, nous souhaitons nous en approcher et l’acquérir, puisqu’elle ne se reçoit pas. Chacun fait le chemin nécessaire pour s’en rapprocher, à sa manière et à son rythme.
Par la mise à l’ordre, le Franc Maçon traduit sur son propre corps, sur son physique, les symboles de la Franc Maçonnerie : la droiture, la recherche de l’équilibre. Ainsi, il montre son appartenance à sa loge, à sa confrérie. Il déclare solennellement et silencieusement son investissement personnel et son humilité.
Un Maçon qui entre en loge doit laisser ses fers à l’entrée. Il s’engage à travailler sur lui-même, à dégrossir sa pierre dans le cas d’un apprenti, à persévérer, à transmettre et faire partager à ses Frères sa spiritualité, sa propre évolution.
Bien au-delà d’un simple signe d’appartenance, la mise à l’ordre symbolise les luttes permanentes auxquelles est confronté tout être humain : cette main sur la gorge est là pour nous rappeler de protéger notre esprit du tumulte physique de nos sociétés. Elle est là aussi pour maintenir au silence un apprenti qui chercherait à prendre la parole trop vite… Le bras tendu le long du corps exprime l’ambivalence de l’esprit humain, tiraillé entre matérialisme, et recherche d’élévation.
A chaque mise à l’ordre, nous nous imprégnons un peu plus de ses enseignements.
La mise à l’ordre nous prépare à cette lutte incessante entre esprit et physique. Elle nous met dans une posture peu confortable : les pieds en équerre, une main sur la gorge et un bras à l’horizontale. Se faisant, nous ne pouvons plus nous exprimer qu’avec nos paroles. Cette communication non verbale que tous nous traduisons inconsciemment dans nos vies hors du temple, ces gestes, mouvements du corps qui nous en disent tellement sur les non dits de notre interlocuteur, tout ceci est réduit presque à néant. Reste l’essentiel : la parole entièrement nue.
Alors, à ce stade de mon exposé, suis-je capable de répondre à la question « pourquoi se mettre à l’ordre » ?
Je vais répondre humblement.
La mise à l’ordre est un signe d’appartenance à la Franc Maçonnerie, d’acceptation d’un rite et de respect d’un lieu: dans cette posture universelle, chaque Maçon est au même niveau et fait les mêmes promesses à ses Frères. Par ses angles et lignes droites, elle s’impose à tous et impose l’ordre.
Elle marque le corps du Maçon des Trois symboles fondamentaux. Elle rappelle l’humilité nécessaire et l’indispensable ouverture d’esprit dont un Maçon doit faire preuve.
Mais elle est surtout une posture qui met le Maçon en condition pour laisser son esprit libre : elle ordonne le corps, libère l’esprit. Se mettre à l’ordre, c’est unir le corps, l’âme et l’esprit
Enfin, la mise à l’ordre qui clôt les travaux nous rappelle qu’un Maçon, même anonyme dans le monde des profanes, doit porter les valeurs de la Franc Maçonnerie, accorder son comportement à son statut d’initié, et faire partager à l’ensemble de la société ses progrès dans sa recherche d’élévation.
La mise à l’ordre nous rend humble en entrant dans le temple, et nous rappelle cette humilité en le quittant.
J’avoue en rédigeant cette planche avoir pris beaucoup de plaisir à rechercher le pourquoi d’un tel geste. Plus je fouillais, plus je soulevais de nouvelles perspectives. Nul doute que nous pourrions encore développer ce sujet. Et en même temps, j’ai ressenti encore plus fortement l’immense travail qui se présente à moi. Trouver autant de symboles dans un geste qui dure à peine quelques secondes me fait encore plus prendre conscience de l’extraordinaire recherche qu’il me reste à faire, simplement pour appréhender les symboles essentiels de la Franc Maçonnerie.
Mais je voulais terminer sur une note plus personnelle.
3) En tant qu’apprenti, comment je vis cette mise à l’ordre, et quels enseignements dans mon quotidien ?
Pour moi, la mise à l’ordre est encore une épreuve, peu éprouvante je vous rassure, même si elle le sera sans doute un peu plus encore quelques temps après cet exposé. A chaque entrée dans le temple, j’hésite. J’ai le sentiment d’entrer dans un triangle, une pyramide. A la base de ce triangle, il y a d’un côté les hésitations d’un apprenti : suis-je à ma place, ma mise à l’ordre est elle correcte? Mon esprit est encore dans le détail, le balbutiement dont je parlais en introduction. Et dans les secondes qui précèdent, je suis encore dans la mémorisation de l’entrée dans le temple, et de ce qui va s’y passer. Mon esprit est occupé par la recherche du détail.
De l’autre côté, vient une petite appréhension : serais je à la hauteur des débats, même si je ne participe pas ? Comment s’élever, quitter ce monde profane ?
Le troisième point de ce triangle est la lumière maçonnique, celle vers laquelle je tends. Celle que vous m’apportez. C’est le point haut du triangle. Celui vers lequel je tends.
La mise à l’ordre se situe pour moi dans ce triangle. A quel endroit ? Toujours entre la base et le sommet.
Quand notre Frère Chris m’a pour la première fois parlé de la Franc Maçonnerie, j’étais à un tournant dans ma vie. Jusqu’alors, je mettais toute mon énergie dans le monde professionnel, à développer des activités lucratives sur du court-moyen terme, et avec des notions et valeurs humaines assez superficielles. Mais j’en étais à un point où je ressentais le besoin de passer à autre chose, de prendre du recul pour approfondir ces relations humaines, et sans doute mieux me connaître et appréhender les autres.
Depuis, vous m’avez accepté parmi vous, et vous avez sans doute constaté que je suis dans l’observation, avec très peu d’intervention. Je prends mon temps pour vous connaître. Mais, je suis encore très marqué par une vie quotidienne où la vitesse et les tensions sont très présentes, et il m’arrive régulièrement d’avoir du mal à m’en libérer.
C’est en cela que je vis la mise à l’ordre comme un passage, une porte pour accéder au calme et à la sérénité, avec des marches plus ou moins hautes à franchir. Elle m’ordonne, me structure. Elle est le point de passage obligatoire où, pendant quelques secondes, je me ressource, me pose et m’apaise, et me tourne, autant que possible, en direction de cette lumière. Elle me prépare, me libère des tensions du quotidien. Et, j’ose l’espérer, m’ouvre suffisamment l’esprit pour m’imprégner humblement de vos échanges.
En écrivant cette planche, j’ai compris d’où venait le malaise très passager que je ressentais en me mettant à l’ordre. Au-delà de la posture peu confortable, je n’étais pas à l’aise tout simplement parce que je ne comprenais pas, je n’appréhendais pas tous les symboles que je portai sur moi. N’ayant pas cette lecture, inconsciemment, je me trouvais dans la position du jeune apprenti à qui l’on donne des outils, mais qui ne sait comment les utiliser.
Mais je dois dire qu’entre la première écriture de cette planche, et la présentation de ce soir, j’ai continué à enrichir ma réflexion, et j’ai commencé à voir poindre dans mon esprit non pas des doutes, mais des questions, un début de lecture légèrement différente, et aussi une ouverture, très mince mais simplement passionnante, sur la place de l’Humain dans l’Univers.
Ainsi, cette main à l’équerre, posée sur notre gorge, est elle seulement une barrière : protèges ta parole de ton tumulte interne, laisses ton esprit libre ? Pourquoi ainsi opposer une partie « animale », instinctive, soit disant difficile à contrôler, d’une partie « raisonnée », sensée, source de réflexion et de spiritualité ? La gorge n’est pas qu’un lieu de passage d’éléments physiques vitaux (la respiration, le sang, la nourriture), une limite entre l’esprit et le physique, entre le raisonné et la fonction inconsciente. C’est aussi le lieu où se construit une autre fonction essentielle, quasi vitale pour l’humain. Vitale, mais immatérielle : la Parole. Les mots que j’utilise, le ton, l’accentuation, tout vient de la gorge. La gorge est un lieu de rencontre, de construction. L’air que mon corps expire est travaillé, modelé, sculpté par mon esprit, véritable architecte, et le lieu de création, de fusion entre un élément basique, l’air, et une pensée. Cette lecture provient sans doute du fait que je suis naturellement quelqu’un qui unit, qui cherche à créer des liens, qui cherche à rapprocher plutôt qu’à diviser. Alors cette équerre, je ne la vis pas comme une frontière. La Mise à l’Ordre contraint le corps, le physique, à s’effacer pour laisser place à la parole. L’équerre sur la gorge est pour moi le symbole de la rectitude, de la droiture qui doit nous guider et se traduire dans nos paroles.
Au-delà de cette relecture, la Mise à l’Ordre et le croisement de l’équerre et du compas qu’elle implique m’ont inconsciemment amené à me poser une question : porter sur moi l’équerre et le compas fait il de moi un livre sacré, une partie de ce livre, ou me ramène t’il à cette énigme permanente qu’est pour moi le Grand Architecte De L’Univers? Est il UN, Unique, une seule entité, ou la conjonction d’une multitude de force ?
Je suis Athée, non dans le sens d’une opposition à Dieu, mais simplement dans le sens d’une personne sans Dieu. Dans l’horizon de la Vie, l’existence d’un Dieu est une hypothèse qui n’est pas essentielle dans la recherche de spiritualité, dans l’élévation humaine. Mais, il n’en reste pas moins que je suis extrêmement sensible, en permanence admiratif et dans le questionnement quand je vois certains groupes humains se dépasser, atteindre des sommets dans la réalisation de leurs propres objectifs, qu’ils soient matériels, professionnels, ou spirituels. Et dans le même ordre d’idées, quand je regarde le monde dans lequel nous vivons, cet univers mystérieux et en même temps ordonné, ces milliards d’êtres vivants, je ne peux pas croire que cela soit le fruit d’un pur hasard, le résultat d’une symbiose qui a trouvé un équilibre au cours de milliards d’années.
Pour moi, il existe autre chose. Une force, un ensemble. J’ai beaucoup de mal à traduire ce que je ressens, et mon esprit est en permanence en recherche pour comprendre et traduire ces sentiments. Qui n’a jamais été touché par la capacité des êtres humains à se surpasser ? Quel est ce flux d’énergie, ce catalyseur qui fait que quelques personnes banales peuvent réaliser des merveilles simplement en se retrouvant, physiquement ou par la pensée ? En faisant converger leur force mentale dans une même direction ? On le retrouve dans le sport, dans l’art, mais aussi dans la politique, la gestion d’entreprise, l’humanitaire. Et dans nos loges.
Dans les années septante, s’est développé l’hypothèse Gaïa, lancé par un chercheur Anglais, James Lovelock. Pour faire court, cette hypothèse propose l’idée que notre planète est un être vivant à part entière, dont nous faisons partie, et qui se régule de manière autonome, un peu comme un corps humain est composé de milliards de cellules qui s’auto gère. Et entre chaque composante, des liens, des échanges existent.
Pour le scientifique que je suis, cette idée pourrait sembler difficile à concevoir. Et pourtant. Je n’en suis pas encore à adhérer à cette vision du monde, mais l’idée que des liens intangibles, immatériels, invisibles, puissent unir des êtres vivants, les amener à cette convergence d’esprit, cette idée fait son chemin en moi. Mais, dans l’état actuel de mes réflexions, je me demande à quel niveau se fait cette convergence. Au niveau de quelques hommes ou d’une planète entière ? Et d’ailleurs, comment se déclenche cette convergence ?
Et pour aller plus loin, et être le plus authentique possible, je commence à entrevoir la Franc Maçonnerie sous cet angle. Une convergence d’esprit sur des valeurs séculaires, partagée par des êtres humains tous très différents. Une force qui se ressent même dans la solitude. Lors des funérailles de ma Mère en mai, nos Frères Chris et Eric sont venus me soutenir. Pour diverses raisons, nous n’étions que 7 présents. Dont trois Frères. Mais, au-delà de ce geste très fort, j’ai ressenti quelque chose de beaucoup plus profond. Nos Frères Chris et Eric n’étaient pas deux, mais des dizaines, et la salle s’est subitement remplie d’une plénitude, d’une bienveillance apaisante. Alors, ce sentiment que j’ai ressenti au plus profond de moi était il simplement l’expression d’une certaine tristesse, un effet placebo ? Ou au contraire, le bienfait des sentiments de Fraternité qui nous lient ?
Pour en revenir à la Mise à l’Ordre, le croisement de l’équerre et du compas, au travers de ce rituel, pose à moi en permanence de nombreuses questions : quelle est ta place dans l’univers ? Et dans la Franc Maçonnerie ? Es tu capable toi aussi de te transcender et de participer à cette élévation spirituelle ? Et es-tu de ceux qui sont capables de transmettre autour d’eux ce qu’ils apprennent et vivent avec leur Frères Maçons ?
Pour terminer cette planche, et peut être vous faire comprendre ce que je veux dire par la capacité des humains à se transcender, je voulais partager avec vous un moment très fort que j’ai vécu récemment. Je suis parti en vacances avec mon épouse une semaine à New York en février. Le premier jour, nous avons souhaité assister à une messe en Gospel à Harlem. Sans être croyant, je voulais vivre de l’intérieur ce moment de partage qui nous semblait tellement sincère.
Je ne vais pas détailler le déroulement de cette messe, mais je dois vous dire que j’ai vécu un moment très fort en émotions diverses, contrastées. L’accueil de plus de 400 personnes était juste exceptionnel. Et j’ai ressenti une sincérité extraordinaire. J’ai compris leur foi, sans la partager, et leur enthousiasme dans l’expression de cette foi. Et comment ai-je fait ?
Mentalement, je me suis mis à l’ordre.
J’ai tenté de libérer mon esprit de mes à-priori sur la religion et le mysticisme qui parfois apparaît dans ces messes. J’ai regardé, écouté. J’ai ressenti cette force qui est allée crescendo pendant plus de deux heures. Sans jugement, simplement en essayant de me mettre au diapason de leur passion. J’ai ressenti cet Égrégore dont nous parlons parfois.
Et, en même temps que j’écris, je prends conscience que c’est sans doute ce jour là que j’ai commencé à dégrossir ma pierre…
C.F., Atelier Évolution