Mes FF.., malheur et bonheur ne désignent-ils pas d'autres choses selon qu'on a 20 ans, 40 ans, 60 ans...
Au lieu de reprendre le sempiternel refrain: "heureux sont les FF :. présents, malheureux sont les FF. . absents...", je vais, très égoïstement, vous parlez de moi, et des critères "heureux, malheureux" au long de ma propre vie.
Quelques années plus tard on m'a envoyé dans un camp de jeunes; nous dormions dans un local où il n'y avait pas de vitres aux fenêtres; nous étions alignés comme des sardines sur des sortes de lits, faits de planches recouvertes d'une mince couche de paille à l'air libre et qu'on n'a pas renouvelée pendant 6 semaines. Et bien dans ce camp j'ai été heureux. J'en suis rentré couvert de poux. Heureux... ma mère l’était peut-être moins... A cette même époque, la mort d'un homme ou d'une femme, c'est à dire d'un adulte, ne me touchait pas ; mais la mort qui pouvait me rendre malheureux était celle de la fleur qu'on avait oubliée et qui traînait au bord du chemin.
J'ai, aussi loin que je me souvienne, cherché ce qu'on nomme le bonheur. D'abord, parce qu’elle était là à chaque instant autour de moi, j'ai cherché la joie de vivre dans la nature, qui m'était peut-être la plus familière et aimable des présences. Etais-je heureux? Je me suis découvert plus heureux au contact des mouvements de la vie et de la mort dans la nature, qu'au contact des échanges entre les humains.
Sans me sentir heureux ni malheureux, je suivais mon parcours. Comment peser la part de bonheur, celle de malheur; j'ai comme tout un chacun entretenu un relatif équilibre entre les deux parts.
Illustrations:
Les vignettes : Inconnu, Almanach Oudot, Saisons cca 1750 Collections de la BM de Troyes, Domaine Public
Prudência, CC Attr-Share 3.0 Int Jaome Silva 2004