PARMÉNIDE
Être initié semble à bien des titres impliquer une distanciation vis-à-vis de tout ce qui est périssable: les passions, les honneurs, les richesses… Laisser les métaux à la porte du temple, c’est reconnaître que tout ce qui nous divise, tout ce qui renforce nos égos, tout ce qui nous rend “important” dans le monde profane, est vain et futile. Mais une fois ôté ses oripeaux, l’initié apparaît en pleine Lumière, dans son humanité la plus profonde, prêt à embrasser l’Orient éternel avec sérénité, prenant conscience qu’au delà du caractère éphémère de tout ce qui est de l’ordre du paraître, l’être est un et éternel. En un sens, il est passé de l’univers instable héraclitéen que nous abordions dans le dernier numéro au monisme parménidien.
Philosophe pré-socratique majeur, Parménide est né à la fin du VIème siècle avant J-C et nous a quitté au milieu du Vème. Né à Elée, cité grecque de la côte ouest de l’actuelle botte italienne, il a sans doute rencontré le jeune Socrate lors de sa venue à Athènes et Platon lui consacra alors un de ses dialogues.
Avec cette citation de Parménide, "L'être est, le non-être n'est pas...", à première vue, on enfonce une porte ouverte. Cette formule ressemble à une équation du type: a=a et non a = non a.
Pourtant, ces mots sont beaucoup plus riches de sens qu’il n’y parait.