" En 1541, Genève, en proie aux troubles, rappelle Jean Chauvin, dit Calvinus ou Calvin, qui devient le maître d'un état théologique, un peu à la manière d'un Khomeiny.
Dans les conseils, la magistrature et les tribunaux de la république, les calvinistes, majoritaires, réduisent les opposants au silence, les chassent, les condamnent à la prison ou à la mort. Le consistoire, organe de surveillance tatillon et rigide, regroupe pasteurs et laïcs, choisis pour la pureté de leur foi. (Résumé du récit de Michel Duchein, dans " Calvin et le calvinisme", 2003)
Calvin est un théologien remarquable, mais un despote intolérant et vindicatif. De Michel Onfray, dans "christianisme hédoniste": "Bien qu’il soit à l'origine d'un traité sur la clémence, Calvin ne s'embarrasse pas de l'amour du prochain".
Citant la bible (Exode 22,17 : "Tu n'accepteras pas de laisser vivre une sorcière "), Calvin l'ordonne, après des aveux obtenus sous la torture, une torture que Calvin justifie aussi par la Bible...
Jacques Gruet est décapité en juillet 1547, pour une affiche en cathédrale St Pierre. En 1557, un fils du conseiller Berthelier est torturé puis décapité, son frère y échappe en s'évadant.
En 1602, un pasteur calviniste, Anton Pretorius, au service du prince électeur de Birstein, fait condamner et obtient l'abolition de la torture, mais l'idée ne semble pas avoir effleuré Calvin l’humaniste.
Au XVIème siècle, la Réforme condamne souvent à la décapitation, pour hérésie, le simple affichage d'un point de vue plus nuancé que l'orthodoxie de l'époque.
Ce 26 octobre 1553, à Champel, dans l'actuel jardin de la clinique de La Colline, un bûcher est dressé, où un homme sera brûlé vif avec ses œuvres, notamment la "Restitution chrétienne". Il va mourir courageusement, au milieu des flammes.