Ceci est un exemple de "Planche" c'est à dire de présentation faite dans les occasions ou les Loges décident d'admettre des visiteurs curieux de voire l'intérieur d'une Loge Maçonnique et d’apprécier ce qu'y font les frères (ou sœurs). C'est une occasion d'avoir un aperçu de la Maçonnerie et de ses préoccupations si diverses, mais toutes réunies par la recherche commune de ce qui qui réunit les valeurs morales de l'Humanité pour nous rendre meilleurs.
Je vous salue, vous tous mes SS et FF, et vous mes chers amis qui nous faites le grand plaisir de nous rendre visite pour mieux connaître la franc-maçonnerie.
Nous Franc-maçons, avons une façon de parler dans nos loges, un jargon pour dire certaines choses. Nous appelons «une planche», le type de conférence que je suis en train de vous présenter.
Vous avez déjà entendu le terme «plancher» sur un projet ou sur un travail. C’est une de nos principales activités dans nos loges que de réfléchir à toutes sortes de sujets quasiment sans limite, et d’en faire des «planches». Ce sont des sujets de société, ou des sujets historiques, politique, philosophique, éthique, même artistique et aussi des sujets ésotériques.
Ces sujets sont présentés par l’un d’entre nous comme je le fais ce soir. Ensuite nous en discutons avec des questions, des commentaires ou des prises de positions.
Un certain nombre des idées qui ont été émises en loge ou écrites par des frères, ont trouvé une application dans la vie civile. Entre autres, les déclarations des droits de l’homme, ou la constitution américaine sont nées dans des loges maçonniques.
La planche de ce soir a pour titre: « La Fraternité notre seule issue ? »
Mais avant de vous la livrer, je voudrais vous parler brièvement de la Franc-maçonnerie pour que vous puissiez mieux situer le contexte dans lequel vous vous trouvez aujourd’hui.
Notre loge est une des 18 loges du Grand Orient de Suisse – le GOS – qui compte environ 300 membres, uniquement masculins, qui lui-même est une des 6 obédiences faîtières de Suisse. Les autres obédiences sont:
La Grande Loge Suisse Alpina - GLSA - et ses 4000 membres uniquement masculins, et répartis dans 65 loges,
La Fédération Suisse le Droit Humain - DHL - avec 150 femmes et hommes dans 7 loges
La Grande Loge Féminine Suisse - GLFS - avec 350 sœurs dans 21 loges
La Grande Loge Symbolique Suisse avec 250 membres hommes dont 3 loges à Genève,
La Grande Loge Mixte de Suisse - GLMS - 300 membres dans 8 loges
Il y a donc environ 5500 Franc-maçons en Suisse, répartis dans 140 loges.
La France compte 150'000 maçons,
l’Angleterre 280'000,
L’Europe 650'000,
l’Australie 100'000,
l’Amérique du sud 230'000,
l’Afrique 10'000
l’Asie environ 20'000 dont 15'000 en Inde
les États Unis comptent 2Mo de maçons soit les 2/3 des frères des 3 Mo de frères et de sœurs dans le monde.
J’aimerais vous donner maintenant quelques jalons de l’Histoire de la Franc-maçonnerie :
Au moyen âge, les métiers étaient organisées en corporations de pour protéger la profession et transmettre les savoir-faire.
La ville moyenâgeuse de Sighisoara en Transylvanie / Szegesvár en hongrois, est un patrimoine de l’UNESCO. La ville est entourée d’une muraille avec une quinzaine de tourelles qui étaient chacune, le lieu de réunion d’une corporation de métier.
Il y a entre autres la tour des cordeliers, celle des bouchers, des charpentiers, des chapeliers, des horlogers, des tailleurs de pierre et des maçons, des couturiers, des aubergistes, etc.
Lorsqu’une famille souhaitait que son adolescent apprenne le métier de charpentier, les parents allaient voir le chef, le Grand Maître de la corporation et demandaient si son enfant pouvait être reçu apprenti.
Après avoir vu le candidat, les Maîtres de la corporation décidaient s’ils acceptaient le jeune homme dans leurs rangs. Dans ce cas, celui-ci était reçu apprenti lors d’une cérémonie de réception. Il devait promettre sous peine de mort de ne jamais révéler les secrets du métier qui lui seront enseignés.
L’origine de la franc-maçonnerie est controversée. D’après les dernières recherches, la franc-maçonnerie date du 16ème siècle et sa naissance se situe en Angleterre.
Sur les grands chantiers de construction des cathédrales, un pavillon en bois était posée contre un des murs de la cathédrale en construction. Ce pavillon s’appelait une loge et c’est là que se réunissaient les maçons du chantier pour parler, manger, dormir, et programmer l’avancement du chantier. C’est aussi là qu’ils recevaient et instruisaient les nouveaux apprentis.
Ces constructions duraient souvent plus longtemps que la vie des ouvriers du chantier. Un système de caisse de solidarité a été imaginé pour les vieux ouvriers ne pouvant plus travailler. Comme les maçons n’avaient pas de gros revenus, on a imaginé d’accueillir des bourgeois n’exerçant pas le métier de maçon mais reçus lors d’une cérémonie identique à la réception des jeunes apprentis. C’était une réception honorifique où ces Franc-maçons non opératifs recevaient les «secrets» de la profession en échange de quoi ils alimentaient la caisse de solidarité des vieux maçons.
C’est en 1717 que ces Franc-maçons non opératifs, qu’on appelle encore aujourd’hui «spéculatifs», réunis entre eux dans des loges, se sont réunis dans une première obédience de 4 loges. Ceci se passe dans l’auberge «L’oie et le grill», dans l’arrière salle où se tenaient ces premières réunions.
La Franc Maçonnerie était officiellement né.
En 1723 le pasteur et franc-maçon James Anderson, écrit les Constitutions de la Franc-maçonnerie. Ce sont encore ces textes qui sont admis par une majorité des loges du monde, comme le texte sur lequel l’ordre est construit.
Par ailleurs il existe une filiation mythologique ou fantasmatique, mais sans réalité historique entre la Franc Maçonnerie et les deux mouvements du moyen-âge que sont les Templiers et la fraternité de la Rose Croix.
Pour faire simple, bien que cette filiation ne soit pas réelle du point de vue historique, les éléments qui la composent ont été inclus au XVIII siècle dans les rituels de la maçonnerie des Hauts Grades qui s’en inspire encore aujourd’hui dans son symbolisme relativement compliqué.
J’ajouterais encore un élément en relation avec la sortie il y a quelques temps du dernier livre de Dan Brown, le Symbole Perdu.
Il y a une grande différence entre la maçonnerie américaine et européenne.
Pour des raisons principalement historiques, en Europe où être franc maçon au 19e siècle pouvait conduire à l’excommunication et durant la 2ème guerre au peloton d’exécution ou dans les camps de concentration, la Franc-maçonnerie est beaucoup plus discrète qu’en Amérique. Très ouvertement, George Washington, et 14 présidents des États Unis sur 44 ont étaient Franc Maçons dont le dernier est Gérald Ford président jusqu’en 1977. Aujourd’hui une partie importante du Sénat américain et de la Chambre des représentants sont composées de franc-maçons.
Aux États Unis il est coutume d’indiquer sur sa carte de visite sa qualité de Franc-maçon et la loge à laquelle on appartient. En Europe, pour les raisons que je vous ai indiquées, nous sommes beaucoup plus discrets.
Mais venons-en à notre sujet de ce soir: « La Fraternité notre seule issue ? »… Avec un point d’interrogation ?… Non. Je dirais plutôt un point d’exclamation.
Comme vous le savez certainement, la devise de nos loges, dans le monde entier est aussi celle de la France : Liberté, Égalité, Fraternité.
L’INTELLECTUEL ET PENSEUR POLITIQUE FRANÇAIS, RÉVOLUTIONNAIRE DE GAUCHE EN ‘68 ET FRANC-MAÇON REGIS DEBRAY QUI A CONSACRE UN DE SES LIVRES A LA FRATERNITÉ, DIT :
Qu’il ne faut pas réduire la fraternité à la consanguinité
Que la fraternité, c’est faire famille avec ceux qui ne sont pas de la famille.
Que la fraternité ne se décrète pas ; qu’elle s’éprouve !
Que pour passer du JE au NOUS, le NOUS doit se nouer :
Et que pour nouer le NOUS de la Fraternité, il faut
Faire la fête ensemble,
Chanter ensemble,
Marcher ensemble,
Manger ensemble.
Que la tablée, les agapes, le banquet créé le NOUS
Mais il rappelle aussi que la notion de fraternité sent plutôt la poudre que l’eau de rose. Qu’elle est née sur les barricades, et qu’elle est re-née dans les maquis de la Résistance
Et donc que combattre ensemble aussi créé ce NOUS de la fraternité.
LA DÉFINITION DE «FRATERNITÉ» EST LA SUIVANTE :
La fraternité est l'expression du lien moral qui unit une fratrie.
La fraternité désigne le sentiment profond du lien et comporte une dimension affective.
La fraternité peut avoir un sens plus ou moins large, on peut parler de fraternité pour une fratrie, pour aller jusqu'au sens le plus large de «Fraternité universelle».
LE TERME FRATERNITÉ EST INTIMEMENT ET HISTORIQUEMENT LIE AUX TERMES LIBERTÉ, ET ÉGALITÉ:
DANS LA PREMIÈRE DES GRANDES DÉCLARATIONS DÉMOCRATIQUES, LA «DÉCLARATION DES DROITS DE L’HOMME» DE 1789, CES TROIS TERMES SONT PRÉSENTS DANS LE 1ER ARTICLE :
« Tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits. Ils sont doués de raison et de conscience et doivent agir les uns envers les autres dans un esprit de fraternité. »
Cependant Régis Debré le souligne avec un trait d’humour corrosif :
La liberté toute seule … c’est le bordel
L’égalité seule … c’est la caserne,
Et la fraternité sans la liberté et l’égalité, … c’est la secte.
DANS LES RELIGIONS, LA NOTION DE FRATERNITÉ EST ÉVIDEMMENT AUSSI TRÈS PRÉSENTE:
Nous sommes «frères en Christ», disait St Paul.
Les hommes d’église se reconnaissent en «Fraternité sacerdotale». «Mes frères», dit le pasteur au début de son sermon.
Dans l’islam, les pratiquants se reconnaissent comme «Frères musulmans».
Cependant un des dangers majeurs d’une vision restreinte de la fraternité, c’est la consanguinité. C’est, lorsque pour se garder des risques dus à l’évolution, dus aux changements, on ferme le cercle ; on se marie entre soi. On s’isole par crainte du métissage. Ce danger peut également être présent en franc-maçonnerie ainsi que dans les sectes.
D’ailleurs les sectes les plus radicales des États Unis ne s’en cachent pas et l’affirment dans leurs dénominations: La «fraternité aryenne», la «fraternité blanche».
Mais je voudrais à ce point de ma réflexion entrer dans des pistes d’exploration transversales, les stratégies obliques de la réflexion, afin d’essayer de construire de nouvelles passerelles de pensée.
Depuis la déclaration des «Droits de l’Homme» de 1789, 220 ans se sont écoulés. Ces 220 ans ont vu plus de transformations sur la Terre que les 20'000 ans qui les ont précédés.
Qu’il s’agisse des sciences, de l’ère de l’industrie, des découvertes sur le cerveau et le psychisme de l’homme, les technologies de l’informatique, les inventions chimique ou moléculaires, chacune de ces transformations ont amené leur plein de bienfaits quelque fois quasi miraculeux en même temps que leur lot de dangers extrêmes.
Il faut cependant noter les signes d’une évolution majeure des prises de conscience des hommes depuis 50 ans. Ces changements de conscience sont reflétés dans les grands textes fondateurs qui ont suivi celui de la Déclaration des droits de l’Homme.
Il faut pourtant savoir décoder ces évolutions dans les textes et je vais essayer d’en donner un éclairage personnel.
TOUT D’ABORD, DANS LE COMPLÉMENT A LA DÉCLARATION DES DROITS DE L’HOMME ET DU CITOYEN, DE 1936 ON PEUT LIRE A L’ARTICLE 1ER
« Les droits de l’être humain s’entendent sans distinction de sexe, de race, de nation, de religion ou d’opinions.
On voit ici l’attention particulière qui a été mise sur les changements de la Conscience concernant l’égalité des sexes et des races.
Il faut se souvenir que l’esclavage a été aboli aux États Unis en 1863, soit plus de 80 ans après la 1ère Déclaration des droits de l’Homme. Que cette 1ère déclaration de 1789 concernait les hommes de sexe mâle et de couleur blanche et non les noirs ni les femmes.
Il faut également se rappeler que le droit de vote a été accordé aux femmes en Suisse en 1971, soit 35 ans après ce Complément de Déclaration, après que l’Iran, l’Algérie, l’Inde et la Birmanie aient déjà donné ce doit aux femmes.
Ceci éclaire également sur le décalage de temps qu’il y a entre une déclaration d’intention et sa mise en application.
Je voudrais plus particulièrement insister sur les deux textes suivants.
En 1978 on peut lire dans la «Déclaration des droits des animaux» les concepts suivants :
« Considérant que la Vie est une, tous les êtres vivants ayant une origine commune et s’étant différenciés au cours de l’évolution des espèces,
Considérant que tout être vivant possède des droits naturels et que tout animal doté d’un système nerveux possède des droits particuliers,
Considérant que le mépris, voire la simple méconnaissance de ces droits naturels provoquent de graves atteintes à la Nature et conduisent l’homme à commettre des crimes envers les animaux,
Considérant que la coexistence des espèces dans le monde implique la reconnaissance par l’espèce humaine du droit à l’existence des autres espèces animales,
Considérant que le respect des animaux par l’homme est inséparable du respect des hommes entre eux,
IL EST PROCLAME CE QUI SUIT :
Article premier
«Tous les animaux ont des droits égaux à l’existence dans le cadre des équilibres biologiques. Cette égalité n’occulte pas la diversité des espèces et des individus»
Mon commentaire sur ce point est le suivant :
Il ne s’agit évidemment pas de mettre les «toutous» et les moineaux au même niveau que les humains, cependant il faut lire dans cette déclaration une prise de conscience élargie sur la vie et qui tente de dissuader l’homme de penser qu’il a tous les droits sur le règne animal.
C’est ce type de prise de conscience qui sera probablement à même d’empêcher que ne disparaisse définitivement une espèce animale par semaine de la surface de la Terre, comme c’est le cas depuis les dernières décennies.
D’après l’IUCN (International Union for Conservation of Nature), 16000 des 41 000 espèces, sont menacées d’extinction et sont sur la liste rouge de cette organisation mondiale. Aujourd’hui, le nombre total des espèces connues disparues définitivement s’élève à 785.
Le dernier en date de ces textes éclairants sur l’évolution du niveau de conscience universelle des hommes est La «Déclaration des droits de la Terre et des espèces» du 27 novembre 2007.
On peut y lire à l’article 1er :
«La Terre est première et mère de toute vie.
Le sol, l’eau, l’air, les plantes et les animaux la composent et y vivent en étroite dépendance. Ils forment une communauté.
L’Homme, en tant qu’espèce, est membre parmi d’autres de cette communauté. »
Bien que n’étant pas encore appliqués rigoureusement, ces textes, ces déclarations reflètent une prise de conscience importante.
Comment cette prise de conscience s’est elle opérée ?
Pour moi, seule une prise de conscience individuelle de chacun d’entre nous peut y contribuer.
Mais «la prise de conscience» passe par «l’élévation du niveau de conscience». Cette élévation du niveau de conscience, c’est ce que nous faisons en maçonnerie, mais également dans la plupart des pratiques spirituelles.
NOTONS D’ABORD LES PASSERELLES ENTRE LES PRATIQUES CHRÉTIENNES ET LE YOGA
La pratique des différentes formes du Yoga visent explicitement à l’ouverture pour le pratiquant à des niveaux de consciences supérieurs.
Le chercheur y parvient par une pratique quotidienne d’exercices souvent dans le repli et le calme d’un ashram et sous la conduite d’un guide spirituel.
La pratique du yoga passe par l’activation de centres spirituels sur le corps, appelés Chakras.
Il y aurait sept chakras principaux sur le corps et l’ouverture de chacun de ces Chakras marque un état de conscience supérieur. L’ouverture des Chakra s’accompagne de pouvoirs spirituels particuliers qui en sont comme le signal avertisseur.
L’ouverture du chakra du nombril s’accompagne selon les maîtres de yoga par un rayonnement, une attirance forte et visible des animaux et des oiseaux, ceux-ci venant se poser sur les épaules et les genoux de celui qui a ouvert ce chakra.
Il faut se rappeler à ce propos, que c’était le signe du niveau spirituel atteint par St François d’Assises et d’autres chrétiens retirés dans des monastères.
A noter aussi que le «Cœur Sacré» de Marie et de Jésus sont représentés sur les images pieuses et les icônes religieuses au milieu de leur poitrine, à l’endroit où les yogis placent le chakra du cœur, celui de l’Amour Universel.
LES ÉVEILLÉS MODERNES OU L’EXPÉRIENCE DE LA CONSCIENCE DE LA FRATERNITÉ.
Durant ces 30 dernières années, un certain nombre de chercheurs spirituels occidentaux sont arrivés à un état de conscience supérieur par des pratiques spirituelles et vivent le moment présent ICI et MAINTENANT. Ils forment une communauté se connaissant et se reconnaissant entre eux et partageant leurs expériences avec d’autres chercheurs spirituels.
J’ai eu l’occasion de rencontrer quelque uns d’entre eux dont Ivan Amar qui est maintenant décédé il y a quelques années et Jean Bouchard d’Orval, lors de réunions de lectures et de méditations conduits par eux.
C’est lors d’une réunion de personnes ayant connu Ivan Amar et se réunissant quelques temps après sa disparition, que j’ai fait une expérience spirituelle de Conscience de la Fraternité que je voudrais partager avec vous.
Les consignes de Ivan Amar étaient des plus simples : Il demandait que l’on se réunisse autour d’une bougie allumée symbolisant la Vie ou le Divin et que l’on médite en laissant se calmer son mental afin d’entrer dans la conscience de vivre ce moment dans le présent, ici et maintenant.
Nous étions 7 ou 8, assis par terre autour de cette bougie, en nous donnant la main.
J’ai peu à peu eu la conscience d’une Chaîne d’Union avec celui qui était assis là à côté de moi et qui me donnait la main. Conscients ICI et Maintenant. Nous étions liés parce que nous étions vivants. Que le Grand Miracle c’était Cela. Nous étions vivants et conscients d’être vivants. Ce qui nous reliait était cette chose miraculeuse : la Vie que celui qui me donnait la main a reçu et que j’ai reçu en dépôt pour que nous la transmettions. Nous continuions la chaine d’Union, la Chaîne de la Vie. J’ai eu cette certitude absolue ce jour là, que la vie nous reliait en une Fraternité de tous les vivants.
Nous étions frères d’un même père ancestral avec tous les vivants de la Terre, parce que nous étions vivants et dépositaires du plus grand des trésors et des mystères de tous les temps: la Vie.
Si nous tournons maintenant nos yeux vers l’avenir, nous pouvons faire ce rêve éveillé d’imaginer comme Jacques Attali dans son ouvrage «Fraternités, une nouvelle utopie», la suite de l’humanité :
Le monde futur doit entrer dans une période de paix pour ensemble gérer le patrimoine de l’humanité et faire respecter la Constitution universelle s’il ne veut pas aller au suicide collectif.
L’homme doit prendre conscience que seul la Fraternité peut le conduire vers le bonheur plutôt que vers sa perte.
La Fraternité, c’est prendre plaisir au bonheur des autres. C’est aider les autres à être heureux.
Alors il faut se lancer sans attendre, sans espérer qu’une action politique ouvre la voie, sans escompter recevoir. Se lancer et pratiquer soi-même la Fraternité. Et comment ?
En donnant sans espoir de retour,
en souriant à l’inconnu dans la rue,
en prenant plaisir à faire plaisir,
en aidant sans attendre un merci,
en recevant les amis de ses amis
en suscitant un sourire par jour
En comprenant que la Fraternité n’est pas un rêve naïf, ni un discours de secte mais la seule voie réaliste de survie de l’espèce à laquelle nous appartenons : l’humanité.
Mes T.•. C.•. F.•. en vos grades et qualités, mes chers amis visiteurs, j’ai dit.
G.K.
Planche donnée en 2009 et modifiée pour la publication en novembre 2016
Référence:
Regis Debré, Le Moment fraternité, éditions Gallimard, 2009, (ISBN 978-2-07-012462-6)
*Statue de la fraternité par Léopold Maurice, CC 2.0 Teofilo 2010