En attente de la synthèse des travaux des RL du GOS au sujet de l’année 2020-21 « Le Monde Demain », nous gardons ici telle-quelle, la collection des contributions reçues qui continue à s'accroitre.
Le sujet initial, Le Monde apres...le Covid... a déjà glissé, par une série de malentendus. Il est devenu "LE MONDE, DEMAIN" L'intention du sujet est pourtant d'inviter les pensées de chacun sur l'après pandémie: en quoi notre monde, atteint par la pandémie, s’annonce diffèrent de notre monde maçonnique habituel?
Une grande crise menaçait de remettre en cause tant de choses! Notre vie de citoyens et maçons sera-t-elle changée ?
Avec les mois vides qui ont passé, les travaux qui avançaient un peu au printemps 2020 sur « Le Monde de demain » ont tari. Ils semblaient aussi un peu naïfs dans ce «Monde avec…» qui persistait (et persiste) à n’en plus finir. Il apparaît même qu’il est trop tôt pour discuter du «Monde après le Covid». Surtout, avant de refaire le Monde-en général, comme d’autres Orients qui pensent, visionnaires, à la société du futur, il nous faut déjà repenser notre travail en Loge et reconstruire notre chantier intérieur de maçons. La charité commence à la maison.
Au printemps 2021, le thème réel qui s’impose-t encore pour toute l’année maçonnique semble être le ¨Monde avec¨ plutôt que celui d’après le Covid.
Quelques contributions nouvelles ont été reçues, l'une après l'autre, nous les enregistrons en mémoire ici, elles sont des témoignages précieux. D'autres contributions de reflexion continuent à nous parvenir, elles sont bienvenues. Les préoccupations du printemps 2020 étaient focalisées sur les conséquences ressenties et un avenir imaginé, un peu utopique ; les reflexions récentes rajoutent à ces documents qui seront une référence intéressante.
Maintenant on voit qu’il ne faut pas se dépêcher, le changement est en cours. De plus on commence à voir une perspective positive.
A la fin de l’année 6020, le GOS était devant une situation assez dramatique dans ce « Monde avec le Covid » qui qui confinait tout. Il est peut-être temps, avec l'été 2021, de continuer une réflexion – individuellement, dans les Loges et au niveau de l’Or :., entier - sur ce que nous devons faire et changer pour que notre GOS revive et fleurisse ...
Nous avons consigné ce que nous avons reçu. Bien entendu les envois ultérieurs seront bienvenus et inclus. (Red.)
Note préliminaire
Le Monde après, déjà en marche, et nous, les maçons?
La meilleure façon pour prévoir l'avenir est de le créer soi-même. Et de savoir ce qu’on veut. Ceci est mon attitude préférée en crise, l’approche d’un homme libre. Tout en gardant un bon sens des faits, des forces en présence et des limites. Et l’œil ouvert à l’imprévu.
Je pense à nous M :., car la charité commence à la maison, le respect - avec soi-même, et la vie meilleure avec notre propre vie; le changement qui a surgi ces jours, est tout d’abord celui de notre vie privée, de famille, de citoyens. Le péril affecte les contacts en L :. et avec notre Or:., le GOS, sans la légitimité duquel nous serions des LL sauvages, éphémères groupuscules de rêveurs isolés.
Par conséquent, ce qui me préoccupe, confronté à ce lendemain, sont nos bijoux de famille ; ce que je tiens juste, bon et beau, ce que peux et dois faire, ce que nous, maçons sommes initiés à faire dans ce monde qu’on entrevoit. Pourquoi faire? Pour le rendre plus solidaire, vivable, civilisé et si possible meilleur, c’est je crois le but fondateur et la raison d’être de la FM moderne.
Ainsi, notre monde d’après, doit sauvegarder notre Méthode qui est notre mode de vie. Notre tradition initiatique nous élève et nous rend meilleurs. Notre initiation à la fraternité, est une vision du monde devenue une conduite exemplaire en L. et dans la vie, qui réunit ce qui resterait épars entre humains. C’est ma définition de ce qui est le cœur de notre méthode maçonnique. De ce fonds commun, une pluralité de rites incarne les magnifiques formes historiques de « mise en mythe, en scène et en symboles » de notre grande méthode de progrès humain par la fraternité.
A MV notre devise, est « LIBERTE EGALITE FRATERNITE », sans elle on perdrait notre identité et justification d’exister et tant que Loge du Rite Français. La RL MV n’a pas été fondé pour servir une foi religieuse, pour la gloire d’un rite ou pour exécuter un rituel. Ni pour créer une hiérarchie ou une soumission. Toutes ces choses sacrées sont des moyens pour réunir ce qui est épars, les bonnes volontés plurielles qui ne se rencontreraient jamais sans nous. Les fondateurs de Mozart et Voltaire ont choisi librement un Rite démocratique, une spiritualité ouverte aux croyants et non croyants, pour incarner la poursuite du Progrès par la Fraternité et l’humanisme.
Je vais plus loin. Après l’Initiation, dire les mots et exécuter les attouchements justes du Rite Français, se réunir, s’embrasser, se tenir par les mains nues, l’égrégore de notre chaine d’union, sont nos symboles de reconnaissance réciproque, notre fête et joie, mais pas notre but final de devenir meilleurs. De même que passer d’apprentis à compagnons et puis à maitres sont des symboles de l’amélioration de soi et pas ses garanties. Pour ne pas parler des « grades » encore plus hauts. Celui qui ne vit pas dans son âme qu’il est devenu meilleur, plus sage, plus éduqué et civilisé, plus ouvert, à tristement gaspillé ses années sur les colonnes. L’identité de Maçon ne garantit pas en soi une élévation, elle la promet.
Pourquoi j’affirme maintenant ces choses assez graves ? Parce qu’il me semble y avoir opposition futile dans la précipitation du changement en temps de crise. Danger pour certains de tout vouloir défaire et pour d’autres de confondre des formes, et outils précieux à nous, avec le cœur même de notre mission : maintenir et répandre dans le Monde la Fraternité, qui rend vivable pour l’Humanité la contradiction entre les extrêmes de l’égalité qui nivèle les gens et de la liberté qui sans limite responsable devient sauvage.
Pouvons-nous pratique la maçonnerie en temps de la peste et de l’isolation? Je crois que qui, on peut réfléchir et apprendre dans notre « cabinet de réflexion », agir en maçon dans le monde troublé autour de nous, garder contact entre nous et travailler ensemble de mille manières novatrices en attendant la fin de cette longue crise.
Si nous suivons fermement notre vœu de fraternité, il peut s’adapter aux conditions les plus inattendues que l’avenir immédiat et à moyen et long terme nous imposerait ; par contre, un déni dogmatique de toute adaptation, même temporaire, risque de nous pousser en marge de la Maçonnerie … et de notre époque.
Voici mes FF un petit début de réflexion, que je pense développer par la suite.
IT
Le Monde, demain…
En ce qui concerne la Maç∴, le thème de ma planche qui suit : « Quelle maçonnerie pour le XXIème siècle datant de 6014 ? » reste pour ma part d’actualité.
Le « net » permettra de faire de la maç∴ d’une autre manière, mais certainement pas selon les coutumes traditionnelles qui ne se remplacent pas par des simulacres électroniques. Cela n’engage que moi.
Pour le monde en général, quelques habitudes resteront comme le port du masque en hiver dans les transports publics par exemple. Par contre, quand un vaccin ou un remède à ce virus seront disponibles, j’ai bien peur que la vie reprenne son cours comme avant.
J’aimerais bien pour mes petits-enfants que le monde change : moins d’inégalités, un équilibre pour la nature, un air plus pur. Cependant, on n’arrête pas le cours des choses comme ça d’un coup de « virus » ; un pétrolier de 300m de longueur met environ 15 km pour changer de direction ou pour s’arrêter !
Après la boulimie de papier toilette, de nouilles, de masques, de chloroquine, de What’apps et de mails plus ou moins « gentils », la vie reprend en se déconfinant avec des discours d’économistes, psychologues ou autres, comme par exemple « Je vous l’avais dit, on aurait dû faire comme ça… » C’est sûr on est bien plus intelligents après ! Alors le monde, demain…
Demain c’est aujourd’hui, et j’exprime fortement le souhait que les esprits se calment et que la sagesse reprenne le dessus, pour le monde en général et la Maçonnerie en particulier.
Quelle maçonnerie pour le 21ème siècle ?
N’étant pas Madame Soleil, ni Elisabeth Tessier et encore moins Nostradamus, il m’est difficile de faire des « plans sur la comète », mais je pense que la Maç∴ a de grandes chances de perdurer et rester, grâce à sa méthode, un outil efficace pour l’amélioration personnelle en particulier et de surcroît, l’amélioration de l’Homme en général.
Actuellement, il est vrai que beaucoup d’éléments poussent à penser le contraire.
En effet, la désaffection de certains, le manque d’engagement d’autres et le manque de nouveaux membres, font qu’actuellement, et notre L∴ en a pris conscience, le problème d’existence même des ateliers est à l’ordre du jour !
La société évolue, change, devient multiculturelle et de par la vitesse du numérique, éloigne les gens plutôt que de les rapprocher.
La société actuelle perd ses liens sociaux physiques. On constate que les gens passent un temps énorme sur leur ordinateur et utilise les nouveaux types de relations électroniques, que l’on appelle réseaux sociaux mais ne ils sont pas dans un même lieu géographique. Ils travaillent maintenant depuis la maison et perdent le lien avec leurs collègues. Ils deviennent de plus en plus individualistes. On constate également un manque de spiritualité, ils recherchent dans d’autres expériences et souvent du « précuit », genre secte et autre gourou ou dans le meilleur des cas le « bouddhisme », qui d’ailleurs est aussi une quête d’amélioration de soi, comparable à notre voie maç∴.
Mais comment allier, la famille, le travail et les loisirs ?
Après ce constat, non exhaustif bien sûr, revenons quelques instants sur l’histoire de notre institution.
Quelles sont en fait, les origines de la franc-maçonnerie ?
Selon Luc Nefontaine : « La naissance de la Franc-maçonnerie commence comme une histoire sans nom, à l’origine ni déclaration, ni traité »
Remonterait-elle à Noé ? A la construction du Temple de Salomon ? A l’Ordre des Templiers ? Ou alors aux groupements professionnels romains, qui suivent à cette époque les légions, les « collegia » qui sont des artisans qui possèdent leurs propres maisons.
Au Moyen-Âge, ces groupements d’artisans réapparaissent après la chute de l’Empire romain et sont liés au système féodal et, privés de liberté de travail. Ce sont les « métiers réglés ». Puis avec l’aide de l’église, ceux-ci obtiennent une plus grande liberté : ce sont les « francs mestiers », dirigés par un Maître d’œuvre qui transmet les connaissances professionnelles ainsi que les secrets de fabrication, en quelque sorte. Au 15ème siècle c’est ce qu’on appelle la FM∴ opérative.
C’est pendant le 17ème siècle que la pensée évolue et que Newton, Priestley et Laplace soutiennent qu’il n’est pas nécessaire de faire figurer Dieu parmi les hypothèses de la création du monde. On nomme cette période la FM∴ éclairée.
Puis conséquence de la révocation de « l’Edit de Nantes (1685), Desaguliers, fils d’un pasteur huguenot, émigre à Guernesey, puis Londres. Physicien plus que théologien, ami de Newton, il est aussi membre de la « Royal Society ». Il joue un rôle capital dans la rédaction et l’adoption des Constitutions de son ami Andersen.
C’est vers 1703 que la Loge St Paul de Londres décide que les privilèges de la maçonnerie ne sont plus désormais réservés seulement aux ouvriers constructeurs, mais étendus aux personnes de tous les états qui veulent y prendre part, en 1717 c’est la création de la Grande Loge de Londres et Westminster, par 4 Loges : L’Oie et le Grill – La Couronne – Le Pommier – Le Gobelet et le Raisin
C’est en 1723 que les fameuses constitutions voient leur publication par le Duc de Wharton, alors G∴M∴. Depuis cette date la FM:. devient spéculative.
C’est en 1726 que se crée à Paris, la loge St Thomas et que lasse de la tutelle anglaise, la Grande Loge anglaise de France devient la Grande Loge de France en 1738.
Le siècle des Lumières a apporté aussi une évolution significative de la Pensée par différents protagonistes tels que Montesquieu. Diderot, Voltaire, Rousseau dont les principaux axes de revendication sont :
« Les Parlements composés de bourgeois ne voulaient pas être seulement consultés, mais ils voulaient aussi gouverner, Cette mise en cause de la monarchie absolue débuta en Angleterre, puis en France »
« Plus d’inégalités sociales. Plus d’intolérances religieuses, chaque citoyen peut choisir sa religion et non pas la religion d’état, Refus des traditions et de l’esprit d’examen, Il faut innover. »
« La morale n’est pas absolue. Le bon et le mauvais sont changés en bien et en mal »
En 1895 se crée la GLF, en 1894 le DH, en 1899 Memphis Misraïm, en 1913 la Grande Loge Nationale indépendante et régulière qui deviendra la GLNF en 1948 et enfin en 1958 la GL Opéra.
En ce qui concerne la Suisse, quelques Anglais et Genevois fondent à Genève la « société des Maçons Libres » en 1736, suivit de LL∴ à Lausanne 1739, Zürich 1740, Neuchâtel 1743 et Bâle en 1744. Ce n’est qu’en 1844 que se crée la GLSA.
Qu’en est-il aujourd’hui ?
Face à la « régularité » des LL∴ anglaises, on découvre un contrepoids, les LL∴ dites « adogmatiques » se référant à l’« Appel de Strasbourg » et une quantité non négligeable de micro obédience.
On remarque que tout au long de son histoire la F∴M∴a survécu malgré les schismes, les querelles et autres problèmes, de personnes souvent.
« L’histoire de la FM montre que cette institution a traversé les siècles sans perdre son caractère initiatique et fraternel. Malgré les dissensions et l’écart qui se creuse entre maçons reconnus et maçons progressistes, la pratique induit une forme d’humanisme et d’altruisme, Cela augure bien
L’avenir de la maç∴. Sauf à renier son passé, elle devrait rester une société résolument tournée vers le bonheur de l’homme et s’employer à construire un monde jamais achevé » (Histoire de la F:.M:. - approche d’une chronologie/ Edition TSH)
La F:.M:. reste un Ordre initiatique qui s’appuie sur la tradition et conduit à mieux se connaître, à se construire et à se fortifier et ceci au moyen des rituels et des symboles, comme le dit si bien Georges Komar G:.M:. GLF :
« Le regard dans les étoiles, mais aussi les pieds bien sur terre, le f:.m:.qui frappe à la porte du XXIème siècle est aujourd’hui plus que jamais un constructeur de cathédrale »
Nous devons continuer de transmettre notre méthode, initier des vrais f:.m:., engagés et responsables, ne plus prendre des membres uniquement pour les « cotisations ». Nous devons être des remparts contre tous les intégrismes et les extrémismes qui représentent les véritables dangers pour notre civilisation. Nous battre pour les Droits de l’Homme et pour la Liberté absolue de Conscience.
Soyons malgré tout dans l’air du temps, comme disait Darwin à propos de l’évolution :
« Ce ne sont pas les plus forts qui sont restés, mais ceux qui ont su s’adapter »
Adaptons-nous à cette nouvelle société, transmettons nos valeurs.
Mais il faut constater quand même que le Monde change plus vite que l’être humain, mais paradoxalement c’est l’être humain qui change le Monde, au fond l’Homme reste ce qu’il est….. un loup !
Et si l’on veut que cela perdure, mettons en pratique ce précepte bouddhiste :
« Partager notre savoir est une manière d’atteindre l’immortalité »
Si la Maç :. a traversé bientôt 3 siècles, il n’y a pas de raison que ça ne continue pas !
Même si l’unité maç:. n’existe pas … encore, la démarche maç:. personnelle est effective et permet aux FF:.et SS:.de se reconnaître au-delà des clivages des obédiences.
Pensons que les choses changent toujours et comme le Dalaï Lama qui croit au départ des Chinois du Tibet… un jour… dans d’autres Vies!
Croyons qu’un jour ce sera la fin de l’impérialisme anglo-saxon.
En effet, toutes les civilisations hégémoniques ont disparu un jour ou l’autre, on peut toujours rêver !
Alors quelle maç∴ pour le 21ème siècle ? Surtout pour M&V !
En s’appuyant sur un passé de près de trois siècles, en s’adaptant aux nouveaux moyens de communication, un site internet différent, plus vivant, cette idée d’Atelier pré-maç:., si on le faisait sur le site avec un Forum ouvert, pourquoi pas une page « Facebook », en expliquant sans relâche ce que nous sommes et ce que nous ne sommes pas, en expliquant aussi le besoin de se réunir et fraterniser car rien de vaut un contact « en VRAI ».
Extériorisons nos idées, en continuant de transmettre, sans être trop pressé d’initier, car il faut prendre le temps et entourer les nouveaux FF∴ pour qu’ils puissent à leur tour s’épanouir dans leur vie maç∴ comme dans leur vie profane.
C’est à votre tour, mes FF:. jeunes maç:., de prendre vos responsabilités et de coopter vos proches, famille ou amis, afin de renforcer nos rangs et d’enrichir la Chaîne d’UNION UNIVERSELLE de la Maç:..
En conclusion, et pour répondre de manière définitive… si faire ce peut !
Et en plagiant André Malraux : « Le 21ème siècle sera maçonnique ou ne le sera pas ! »
L. L:. MV 13 juin 6014
Le Monde demain ? - L. D.
Personne ne peut prétendre savoir à quoi ressemblera le monde d’après, si tant est qu’il ne ressemble pas furieusement à celui d’avant la pandémie, mais chacun peut librement imaginer le monde de demain.
Certains l'attendent, d'autres le redoutent : le "monde de demain", c'est-à-dire celui de l'après crise sanitaire, semble être ce vaste territoire où l'on vient déposer nos imaginaires et nos peurs.
Mais est-on sûrs qu'il marquera une rupture ? Tout doit être repensé.
Y aurait-il une « Génération Covid » À l’issue de ces semaines de confinement, serons-nous lassés de la « camisole numérique » dans laquelle nous avons vécu, voire survécus.
Le télétravail, cette solution de facilité, réservé à une minorité, qui sera de courte durée.
De héros de nos sociétés, les créateurs de startups, les codeurs de ligne et autres « talents » sont désormais relégués en « dernière position ».
Les promesses de la révolution numérique ne semblent être que de lointains mirages.
Privée de données pertinentes, l’intelligence artificielle n’est d’aucune aide pour guider la politique sanitaire ou la continuité d’activité, alors qu’il y a quelques semaines encore, on nous présentait ces outils comme décisifs pour gérer les aléas. Néanmoins, nous tenons à rappeler certains des revers et dangers de ce « tout numérique »
Mais en fait qu'avons-nous besoin en cet instant: De la matière, de la sueur, celle des soignants, hôtes de caisses ou éboueurs, mais aussi de la peur qui est loin d’être virtuelle. Depuis la crise, les médias et ses fameux experts nous abreuvent de prédictions, dont la redondance nous fait perdre nos repères, nous noyant dans un flot d'informations, et tout ceci sous la bienveillance des politiques.
Nous avons besoin de temps, pour comprendre, réaliser.
Repenser : rester un acteur éveillé et créatif, agir, en termes d’écologie, d’économie sociale et solidaire, de nouvelles approches en perspectives.
Comment poursuivra-t-on nos actions demain ?
Cette période va-t-elle modifier les rythmes de production, les comportements économiques prédateurs et dévastateurs des pays « du Nord » notamment ?
Bienfait de cette crise sanitaire ?
Cette crise ne serait-elle pas bienfaitrice, qui va nous permettre de repenser un nouvel avenir ?
En résumé sommes-nous prêt ? Le problème est posé.
Les besoins essentiels:
La crise sanitaire, sociale et économique pourrait au contraire marquer un coup d’arrêt à son développement.
De quoi l’humanité a-t-elle besoin aujourd’hui :
Des équipements de protection, de respirateurs, de nourriture et des services assurés par les travailleuses et travailleurs « essentiels ».
S’il y a une guerre, elle est entre Etats pour s’approvisionner en masques, en réactifs et en anesthésiques, voire plus tard de vaccins.
Cela prendra peut-être un peu de temps, et beaucoup de sang, car de furieuses réactions sont déjà visibles. Mais on le sait déjà, ceux qui travaillent le plus, ceux qui progressent le plus, ceux qui “émergent”, ce sont les peuples qui ont été les plus exploités, les plus pillés et les plus massacrés au cours des derniers siècles.
L’idée de “crise sanitaire ” est assez commode pour donner une apparence d’explication scientifique au retournement de tendance qui s’est manifesté une fois encore par de spectaculaires phénomènes boursiers, financiers, puis industriels sans que la météorologie économique ait diffusé le moindre avis de coup de vent
Après coup, de gigantesques faillites, des disparitions d’entreprises fameuses, un chômage qui a atteint des scores stratosphérique , tous ces symptômes de “crise sanitaire” et de ralentissement économique dans les pays de l’Europe en particulier et du monde riche en général, ont été beaucoup plus analysés et commentés par les experts imprévoyants que n’est décrite la profonde misère de l’Afrique, et autre pays dit "émergents".
Pourtant, celle-ci fait beaucoup plus de victimes que la “crise sanitaire”, et depuis beaucoup plus longtemps.
Après cette pandémie, en Europe, il faut s’attendre à une immigration de masse, incontrôlable des pays pauvre vers les pays dits riches.
En résumé c'est la revanche de l'hémisphère sud sur l'hémisphère nord.
La vaste opinion publique de l’Occident prospère ne s’est jamais émue des massacres engendrés par les “conquêtes coloniales”, elle devra subir une armée de personne, désarmée envahir et conquérir, nos terres, et tout cela sans coups férir.
Après la crise sanitaire, imaginons et allons : « Vers une société du commun »
Les nombreux appels à un changement profond de modèle économique ne doivent pas nous faire oublier que les mea culpa prononcés lors de la crise financière de 2008 n’ont abouti qu’à des changements mineurs et à la mise au pas des mauvais élèves du néolibéralisme comme la Grèce.
Que faire pour que ces annonces de rupture se traduisent effectivement ?
Depuis des années, les Etats occidentaux ont choisi de mettre en œuvre les directives néolibérales en généralisant la privatisation, et la précarisation des emplois, n’épargnant aucun secteur, des hôpitaux à l’éducation. En poursuivant, les politiques de consommation à outrance, y compris énergétiques, tous ont contribué à détériorer durablement la Terre et à mettre en péril la vie des très nombreuses espèces.
Un retour à un état -providence, est-il envisageable ?
Assez de mensonges, assez de discours trompeurs laissant croire qu’il n’y avait pas d’alternative possible et que nous étions condamnés à vivre dans un monde tel qu’il est. Nous ne pouvons rester prisonniers des promesses régulièrement renouvelées et jamais réalisées d’un système dont la logique empêche la prise en compte des exigences d’une transition digne de ce nom.
Si celle-ci est sans cesse renvoyée à plus tard, c’est que les lobbies exercent une influence continue auprès des responsables politiques sous prétexte d’une prétendue nécessité économique, voire de chantage à l’emploi.
Or, cette financiarisation et cette mondialisation se voyant inexorables et toutes-puissantes révèlent aujourd’hui leur fragilité autant que leurs méfaits. Il n’est pas concevable de rester tétanisés par l’effondrement et d’écouter dans la peur les nouvelles du désastre.
Il serait possible de rassembler les forces critiques qui s’opposent aux courants dominants pour réaffirmer le refus de cet ordre du monde qui nous amène tout droit à la catastrophe
Il est temps d’agir et de réfléchir ensemble, en associant tous les projets et contre-propositions qui ont été faites par les professionnels de santé, les climatologues, et bien d’autres acteurs qui depuis des mois informent sur les risques encourus liés aux orientations irresponsables que suivent les gouvernements en matière de climat et de santé.
Il est temps d’agir et de réfléchir ensemble à un autre monde possible, de se concerter en construisant une véritable alternative, à l’échelle locale en particulier, afin de reconsidérer entièrement nos pratiques et de réinterroger nos références traditionnelles.
Il est temps de lire les nombreux ouvrages qui depuis des lustres nous éclairent sur tout ce qui menace la planète et de reprendre les contre-projets de réformes dans l’éducation nationale, les hôpitaux, d’imaginer d’autres formes de production de repenser entièrement la subsistance et le bien-vivre de tous au quotidien.
Il est temps enfin d’écouter tous ceux et toutes celles qui depuis des années montrent l’exemple, d’une vie différente, d’une société sans domination. Des initiatives collectives existent de par le monde, «petites» inventions méprisées jusqu’ici par les «grands» décideurs. Sur tous les continents, des associations sont en plein essor, les voies d’une autre forme d’économie coopérative sont explorées ; l’heure est à l’essor de ces expériences.
Contre les positions de surplomb, il importe de rassembler, de discuter, de synthétiser tous ces efforts qui contribuent à construire le monde d’après-demain et à ne pas se morfondre dans la contemplation du naufrage de celui d’hier.
La croyance en une technologie mythifiée a conduit à l’homme falsifié.
Le retour d’une vie réellement humaine est possible à condition de rompre avec l’individualisme en réhabilitant la solidarité comme la fraternité.
Résistons non pas individuellement mais collectivement par l’entraide et la réflexion à plusieurs, en particulier dans cette période de confinement.
Bâtir la concorde sociale, l’autre urgence contre le coronavirus et crise sanitaire.
Ce n'est pas dans une descente aux enfers que l'on est le plus combattant. Il va falloir s'entraîner, s'entraider les uns les autres, pour créer une chaîne de solidarité dans le combat face à des capitalistes qui vont transformer cette pandémie en une aubaine pour faire rebondir leurs profits, comme en 2008.
Après la crise, le temps de la monnaie verte
L’arrêt économique devrait être mis à profit pour réfléchir à une relance par des investissements dans des secteurs comme la santé et l’environnement, avec une réduction des activités les plus carbonées.
La crise engendrée par le Covid-19 peut-elle précipiter l’adoption d’un nouveau modèle de développement, plus équitable et plus durable ? Oui, mais à condition d’assumer un changement clair des priorités et de remettre en cause un certain nombre de tabous dans la sphère monétaire et fiscale, qui doit enfin être mise au service de l’économie réelle et d’objectifs sociaux et écologiques.
Il faut d’abord mettre à profit cet arrêt économique forcé pour redémarrer autrement. Après une telle récession, la puissance publique va devoir jouer un rôle central pour relancer l’activité et l’emploi. Mais il faut le faire en investissant dans de nouveaux secteurs (santé, innovation, environnement), et en décidant une réduction graduelle et durable des activités les plus carbonées.
Concrètement, il faut créer des millions d’emplois et augmenter les salaires dans les hôpitaux, les écoles et universités, la rénovation thermique des bâtiments, les services de proximité.
L’urgence absolue est de prendre la mesure de la crise sanitaire en cours et de tout faire pour éviter le pire
Dans l’immédiat, le financement ne pourra se faire que par la dette, et avec le soutien actif des banques centrales.
Face à la crise sanitaire due au coronavirus, l’urgence est de créer une fiscalité plus juste afin de pouvoir mettre à contribution les plus riches et les grandes entreprises autant que nécessaire.
La crise épidémique Covid-19 va-t-elle précipiter la fin de la mondialisation marchande et libérale et l’émergence d’un nouveau modèle de développement, plus équitable et plus durable?
C’est possible, mais rien n’est gagné.
A ce stade, l’urgence absolue est surtout de prendre la mesure de la crise en cours, et de tout faire pour éviter le pire, c’est-à-dire l’hécatombe de masse.
Il faut assumer le fait que la création monétaire serve à financer la relance verte et sociale, et non à doper les cours de bourse
Repensons au revenu universel ? Ou revenu de base ?
Cette mesure, jusqu’à présent cantonnée au rang des utopies, et défendue par quelques formations politiques de gauche, pourrait-elle se concrétiser ?
La crise sanitaire a révélé, voire accentuée les inégalités sociales et économiques. « On voit notre fragilité incroyable, on s’aperçoit que le filet de sécurité de notre Etat n’est pas parfait, mais plutôt lacunaire ».
Des travailleurs journaliers, précaires, des intermittents ou des autoentrepreneurs dépendants de plateformes se sont retrouvés sans revenus, à cause du confinement.
Derrière le revenu universel, il y a l’idée de déconnecter les revenus du travail, à travers la reconnaissance de besoins minimaux financiers pour vivre. Un revenu de base est la fusion des diverses allocations
Il est temps de rompre avec l'individualisme néolibéral et de réhabiliter la solidarité comme la fraternité.
En cette période de confinement, résistons collectivement.
Tout plaquer pour une vie plus simple : le confinement, peut-être un déclic d’un changement de vie
Pour certains, la « trêve » imposée par le confinement a agi comme un puissant révélateur des insatisfactions de leur vie d’avant, et leur a permis d’impulser un changement.
Profitons du confinement, pour prendre conscience à quel point nous sommes t emprisonnés dans notre quotidien. Tout d’abord, il ne faut pas sous-estimer les conséquences sociales et psychologiques d’un confinement de la population à long terme et la difficulté à le faire accepter
Après le confinement, retravaillerons-nous comme avant, redonnons un sens au travail ?
Se confiner peut permettre de repenser notre rapport au travail dans sa dimension existentielle et subjective. Et si le confinement était l'occasion de sortir du culte du chiffre et des injonctions managériales ?
Le confinement a ralenti la consommation, mais aussi mis en lumière l’importance d’autres activités que le travail rémunéré.
Cette crise pose la question des métiers utiles. La valeur travail, qu’on nous rabâche sans cesse, est mise à mal. On voit qu’elle est déconnectée de la réalité, car ce sont les boulots les plus mal considérés – et payés – qui sont les plus importants en ce moment : Les soignants, les profs, les égoutiers, éboueurs, les caissières, les policiers, toutes ces petites mains anonymes.
Comme dans une cathédrale, on voit la tour et sa flèche, et on oublie de regarder l'unique pierre taillée qui solidifie l'édifice, j'ai nommé la CLEF DE VOUTE. Toutes ces petites mains, indispensables, sont la clef de voute qui permette l’équilibre entre toutes les forces pour établir une unité. Les clefs de voûte semblent placées en dernier : elles expriment la fraternité, ou la solidarité, Ensemble, elles assurent la stabilité et la cohérence de l’édifice.
Mais tous les compagnons savent que sans clefs de voûte, pas de cathédrale, pas de solidarité. Tant qu’une seule manque, l’ouvrage demeure inachevé. Si une seule vient à manquer, tout l’édifice vacille et menace de s’effondrer.
Ce n’est pas le gouvernement qui nous a sauvés, mais la solidité de chacune des clefs de voûte.
Respect.
Peut-être est-il temps de reprendre possession de notre travail pour construire des rapports harmonieux avec les autres, avec nous-mêmes et avec la nature ? En retrouvant ses vertus médiatrices, socialisantes, et émancipatrices, cet « éco travail » contribuerait à faire advenir une société plus juste et plus viable : un« société écologique ».
Ne soyons pas dupe, il y aura un changement mais pas pour tous, et se sera dans la douleur
Nous avons renoncé sans broncher à certaines de nos libertés pour sauver nos vies, vies dont nous avons d’ores et déjà admis que l’essentiel du temps continuerait, «comme avant», d’être consacré au travail.
Les lobbies de tous poils sont aux aguets.
Ce «travail vain» signe-t-il pour autant l’avènement d’une nouvelle forme de travail qui, en rompant avec les mécanismes du capitalisme, permettrait d’en faire une expérience réinventée, à la fois plus juste et plus viable ?
Ce serait sans compter sur la capacité de rebond du capitalisme et de la finance qui a déjà su s’adapter à tant d’autres crises et qui, aidé des gouvernants qui prennent déjà des «mesures d’urgence» pour «assouplir» le code du travail (limitation des congés payés, allongement du temps de travail hebdomadaire, travail le dimanche, etc.) saura sans doute trouver les voies par lesquelles réussir à extraire à nouveau toute la valeur du travail .
Le monde demain, ne sera pas très éloigné du monde d'aujourd'hui, les nantis seront de plus en plus riches et les petites gens besogneux, les sacrifiés, partiront dans les oubliettes de l’histoire.
Le confinement peut nous aider à commencer une détoxification de notre mode de vie
Y aura-t-il un « jour d’après » ? L’expression est trop racoleuse pour être honnête. Depuis trente ans, les gouvernants ont tourné le dos à l’humanité, laissant la gouvernance financière et le cours des choses prendre le pas sur la politique. Nous sommes nombreux à l’avoir compris et dénoncé, bien avant cette pandémie si tragiquement mal contrée. Il ne faut pas que cet événement soit l’occasion, l’opportunité même, d’accélérer le saccage. L’histoire nous tend la main pour remettre les êtres au cœur de tout, et réarmer la politique.
Ayons-en la volonté ; comme pour la construction d'une cathédrale, ce ne sera pas l’œuvre d’un seul jour.
Covid et la « vérité » révélée
La moitié de l’humanité confinée, en tout égalité. Une initiation collective. Une opportunité unique dans son histoire, comme nous n’en avons pas vécue depuis la deuxième guerre mondiale qui donna naissance à la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme. Un coup de semonce à "moindre" frais. Une chance de la prise de conscience. L’humanité aura visité son intérieur. Aura-t-elle eu le temps de trouver sa pierre occulte? Elle a fait le premier voyage, de bruit et de fureur. Elle entrevoit le deuxième, celui du soutien et de la solidarité. Verra-t-elle les vertus du troisième, où on chemine libre et conscient, en fraternité et dans l’union?
Je n’ignore pas le court terme de la maladie et des affres de la distanciation sociale, mais je veux regarder au-delà. Dans le clair-obscur actuel, il est important pour moi d’utiliser ce moment de vérité comme levier pour chercher à faire progresser l’Homme et la société. Chaque crise est l’instant du jugement et du choix. Que les souffrances qu'elles provoquent servent au moins à quelque chose. On notera que les crises ont tendance à se rapprocher et être à chaque fois plus fortes.
Sommes-nous condamnés à ne progresser que par à-coups violents et leur cortège de souffrances, entre deux oublis?
Covid nous sort de la caverne de Platon et nous montre la réalité crue. Il est difficile de supporter la lumière et libérateur à la fois.
Le chemin a tant de fois était éclairé par de nombreux philosophes, en particulier ceux de la morale et de la vie en société, et par des milliers de FFMM, avec ou sans tablier, illustres ou anonymes.
Nous savons vers quoi aller. Quant au comment, ne pas reproduire les mêmes erreurs est déjà en soi une solution.
Deux pensées me viennent en particulier à l'esprit à propos de cette crise.
Thomas Jefferson et la Déclaration d’indépendance des États-Unis de 1776 sur le droit à la vie et la recherche du bonheur. Emile de Girardin en 1849: Gouverner c’est prévoir. Ne rien prévoir, c’est courir à sa perte.
Cela fait quoi d’Être accessoire et de ne plus Avoir l'essentiel?
Une nouvelle fois, la crise nous révèle que les choix ne sont pas binaires, noirs ou blancs. Ce n’est pas la santé ou l’économie, l’économie ou l’environnement, l’émotion ou la raison, l’avoir qui protège ou l’être qui vit. C’est bien l’union de l’un et l’autre.
Ne pas oublier. Réussir ou apprendre. Se protéger des excès. Et Gargantua d’ajouter : Aies suspect les abus du monde.
A l'opposé d'un monde qui comprend et s'améliore, un autre monde possible me préoccupe et nous appelle à rester vigilent, car cette crise pourrait bien encore une fois anéantir les faibles et renforcer les forts:
• Les dépenses d'aujourd'hui dépassent les investissements que nous aurions pu faire hier et, pour nécessaires qu'elles aient été rendues, risquent d’accroître les inégalités
• La privation des libertés sera-t-elle proportionnée et transitoire?
• Cui bono, à qui cela profite-t-il et cela pourrait-il réveiller les vieux démons?
Enfin, les jeunes tombent de haut. Après avoir découvert à peine nés que nos constructions nuisent à l'environnement, ils apprennent qu'elles ne protègent ni la santé, ni l'économie. Nul besoin de vivre sous les bombes pour recevoir des bombes mentales. A 14 ans, ma fille ne supporte plus les infos.
Heureusement, ils sont résilients et sont notre espoir. Il ne sera pas difficile de faire mieux que nous.
Et la FM dans tout cela?
Une crise peut être salutaire si on ne l’oublie pas. Je ne suis pas optimiste quant à ne pas oublier. Et c’est pourquoi je voudrais que la FM soit une mémoire, une vigie pour nous garder des excès, un phare éthique et moral pour cheminer dans le clair-obscur.
Bien sûr, c’est l’Homme en tant qu’individu qui établit les lois et fait progresser la société. La FM cherche donc à améliorer l'Homme.
Mais dans notre société actuelle, quel est le R0, le taux de contamination, du virus de l’éthique et des hautes valeurs morales?
Je suis Rousseauiste et ne peux ignorer l’influence de la société sur l’Homme. C’est notamment pour cela que la FM dans sa grande sagesse a créé des rituels pour régler le vivre ensemble qu’elle s’applique à elle-même. Sans ces rituels qui créent les conditions, pas d’égrégore.
Ne devrait-on pas faire progresser l'Homme et la société simultanément?
J’entends et respecte mes FF qui considèrent que la réflexion dans le temple est collective, mais l’action hors du temple devrait rester individuelle. Mais c’est pour moi paradoxal, car nous aspirons à l’union et nous savons qu’agir ensemble a plus d’effet qu’agir seul. La FM y gagnerait une meilleure société qui permettrait à l’Homme de progresser. Elle y gagnerait l’image d’éthique et de morale dont nous avons toutes raisons d’être fiers.
A être trop discrète, la FM et ses valeurs pourrait être ignorée. A être trop secrète, elle pourrait être rejetée. Quel équilibre peut-on trouver?
Je formule 3 vœux pour la FM :
• construction d’une bibliothèque publique de la mémoire des crises, sans chercher à donner des solutions, mais en les mettant en perspective sous l’angle de l’éthique et de la morale
• création de loges d’instruction dédiée à l’initiation de jeunes maillons, soutenue par des FF de tous âges qui contribuent par leur sagesse. Plus les nouveaux maillons seront jeunes, plus ils pourront profiter des outils et de la méthode pour eux-mêmes, et plus longtemps et au plus grand nombre ils pourront montrer l'exemple de leurs qualités et attirer de nouveaux maillons
• présence des obédiences et des loges dans le débat public, via leurs édifices intellectuels et matériels, en ne rompant bien sûr l’anonymat que sur base volontaire
Permettez-moi de citer Nelson Mandela pour conclure:
La vérité, c’est que nous ne sommes pas encore libres ; nous avons seulement atteint la liberté d’être libres.
Car être libre ce n’est pas seulement se débarrasser de ses chaînes ; c’est vivre d’une façon qui respecte et renforce la liberté des autres.
La véritable épreuve pour notre attachement à la liberté vient de commencer.
Illustrations et references
2. Vidéo: Candide, Covid, Platon: dialogue au bord de l'eau: https://youtu.be/IemqwDlNA8g
3. Merci à Laurent L. de m'avoir permis de mettre des mots sur des maux en me faisant découvrir Avoirou Être d'Erich Fromm (1978), http://www.philo5.com/Mes%20lectures/Fromm_AvoirOuEtre.htm
4. Déclaration d’indépendance des Etats-Unis, https://fr.wikipedia.org/wiki/D%C3%A9claration_d%27ind%C3%A9pendance_des_%C3%89tatsUnis#Influences
5. Bergon, Homo Faber et le supplément d’âme, https://www.philolog.fr/technique-et-supplement-dame-bergson/
6. La pollution de l’air tue deux fois plus que ce qui était estimé, Le Monde, 12 mars 2020, https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/03/12/la-pollution-de-l-air-tue-deux-fois-plus-queprevu_5435029_3244.html
7. Worldometers, 21 mai 2020, https://www.worldometers.info/coronavirus/
8. La Résistible Ascension d'Arturo Ui (satire de l'ascension d'Adolf Hitler) écrite par Bertolt Brecht en 1941, https://fr.wikipedia.org/wiki/La_R%C3%A9sistible_Ascension_d%27Arturo_Ui
9. Nelson Mandela, « Un long chemin vers la liberté », 2013, https://fr.wikipedia.org/wiki/Mandela_:_Un_long_chemin_vers_la_libert%C3%A9
Une observation impartiale de nos sociétés montre qu’il est impossible d’engager un changement fondateur si nos décisions et nos actions restent dépendantes des niveaux d’organisations sociétales qui, à charge d’inventaire, ont montré leur inefficacité. Les résultats obtenus sont parfois spectaculaires, mais généralement il ne s’agit nullement de véritables changements (si ce n’est quelques améliorations) dignes d’une humanité acceptant son interdépendance, non seulement avec ses pairs, mais aussi avec l’ensemble du Vivant, et s’alignant sur l’unité du Monde. Il n’y a pas de transformations authentiques sous l’impulsion de la peur, seule la compréhension et la connaissance de soi est révolutionnaire au sens où l’entendait Krisnamurti ; c’est-à-dire une re-naissance à l’essentiel qui passe par une prise de conscience des facteurs de dégradation, d’égocentrisme et d’irrationalité emprisonnant la totalité de l’être psychosomatique que nous sommes dans des postures intellectuelles, affectives et comportementales qui compromettent toute aptitude de vision holistique. Ces postures ont le caractère d’une rigidité ré-active, c’est-à-dire totalement conditionnée par le « moi » limité ; celui-ci est une déviation mentale étendue à la quasi-totalité du genre humain car il exclut de la sphère existentielle le « Moi » véritable, conscient de sa formation holistique et de l’unité conciliatrice de la Conscience.
Seul l’avènement du « Moi » véritable en l’humain peut amener à une transformation efficiente de nos systèmes d’organisation politique, économique, éducationnelle, culturelle, etc., à l’image du « Moi » présent à sa nature essentielle. Au même titre que le monde actuel est à l’image du « moi » ignorant de sa nature profonde, et écarté du sens de la Totalité, ou de l’Unicité, ou de la Conscience, qui sont des synonymes de « ce qui est » dans l’éternel Présent. En conséquence, une transformation radicale, ou un changement de cap innovateur et salutaire en vue de surmonter les maux manifestes de nos sociétés, doit s’aligner sur une mutation psychologique au sein de notre mentalité dégradée. Nous le savons, et nous le répétons, aucun des mécanismes politiques, économiques, scientifiques, religieux, intellectuelles, etc., bien que ces dispositifs aient une utilité relative, ne pourront résoudre l’insatisfaction fondamentale et la peur de l’inconnu qui imprègnent nos esprits agités et abasourdis, c’est le lègue de la prison de l’ignorance.
L’être humain doit impérativement cesser d’être instrumentalisé par ses propres créations dont le « moi » limité est un des produits prioritaires ; pour cela, un changement intérieur, fondé sur la connaissance de soi, est nécessaire ; c’est la seule issue vers une humanité durable, accomplie tant sur les plans matériels que spirituels, élargie à l’unité relationnelle cosmique, planétaire et humaine. La compréhension alignée sur l’intelligence de soi met en avant que le caractère fragmentaire, ou partiel, du « moi » limité au seul versant individualiste de sa constitution psychosomatique est la source et la condition d’entretien des conflits individuels et collectifs. Mais cette connaissance de soi, personne ne peut la faire à notre place, elle s’éveille dès l’instant où nous ressentons douloureusement l’inertie psychologique d’une identité imaginaire bouclée sur elle-même, ignorante du Tout planétaire et cosmique et de la Source primordiale. « Se connaître soi-même » ne fait partie d’aucun enseignement officiel, c’est dommage, notre monde est construit sur base de cette ignorance et selon le modèle de cet « espace clos », ou « moi » limité. De la personne individuelle à la nation, aussi grande ou petite soit-elle, l’idée de repliement sur soi-même persiste. « On » parle d’une économie mondiale, rien n’est plus faux, puisqu’elle ne profite qu’à une minorité ; c’est le partage intelligent des ressources planétaires qui pourrait s’affubler du qualificatif « mondial », c’est-à-dire accessible à tous. Partage intelligent des ressources, disons-nous, eh bien oui : équitable, utile, écoresponsable, proportionnel à notre besoin de bien-être psychosomatique ; communion spontanée des ressources économiques, des ressources naturelles, des ressources du savoir, des ressources des sentiments et des ententes, des ressources des participations constructives, etc.
L’esprit en éveil, la lucidité plénière, le dépassement du « moi » égotiste, procèdent de la connaissance de soi qui pénètre, dans les profondeurs de l’être, jusqu’à l’ultime Volonté conciliatrice. Cette Présence en chacun de nous augure la possibilité du seul changement qui mérite le qualificatif de « Novateur » ; c’est un monde nouveau grâce à la naissance de l’Humain véritable dont l’intelligence holistique s’approprie les niveaux d’organisations sociétales pour le service de la Terre vivante et de tous ses Habitants. Cela ne procède pas d’une vision farfelue à propos d’une possibilité qui ne serait que chimère, c’est raisonnablement possible ! Pour autant que nous acceptons de voir que la nature de la Réalité en nous coïncide avec la nature de la Réalité en toutes choses. L’Intelligence du « Moi » véritable utilise le mental et ses produits matériels (les objets) et immatériels (les niveaux d’organisations sociétales) pour servir l’Unité dans la Diversité : un Monde meilleur. Les « diversités », procédant de la Diversité, n’ont pas de prix économique car elles nourrissent, par l’action intelligente, une filiation commune entre toutes les créatures ; la Diversité aime l’Unité et réciproquement : c’est l’Intelligence-Amour. Paracelse dit : « L’univers est un, et son origine ne peut être que l’éternelle unité. C’est un vaste organisme dans lequel les choses s’harmonisent et sympathisent réciproquement.
On n’en croit pas ses yeux de voir comme notre monde a tourné à un échec insupportable ; demain c’est l’apocalypse climatique et tout le monde continue comme si de rien n’était. Ou avons-nous la tête, ou plutôt l’intelligence de ne pas voir que nous passons à côté d’une possibilité unique dans l’histoire humaine : nous avons le choix entre périr dans les valeurs étroites et embrouillées d’un consumérisme irrationnel qui, sachons-le, renforce le pouvoir matériel d’une minorité ; ou bien nous commençons la reconstruction du monde, non plus selon les tyrannies de l’avoir, mais selon les valeurs essentielles de l’être. Il nous faut envisager la possibilité d’une « révolution » spirituelle. Nous n’allons pas descendre dans les rues, mais l’intelligence holistique va descendre dans la rigidité de nos dictatures matérialistes dont nous croyons faussement être les bénéficiaires, puisque nous semblons ignorés que nous courons à notre perte totale et irréversible. Nous nous devons d’entreprendre une connaissance de soi positivement constructive ; une consommation positivement modérée ; une attention à l’autre, à soi et à l’environnement positivement attentionnée ; l’alimentation végétarienne n’est plus une option, mais une nécessité. Pour notre malheur nous pensons que tout est loin : Dieu est loin, très loin ; la nourriture est loin (elle vient par avions, par bateaux !) ; les loisirs sont loin ; bien entendu, le bonheur est loin. Donc, d’une façon ou d’une autre, il nous faut aller loin d’ici et de maintenant, et nous finissons par nous égarer au point d’en « perdre la boule » jusqu’à la folie dévastatrice. Nous allons trop loin…
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J-Cl.B 2020
Le Monde ... demain ...
Bonne question, ce demain mot qui devrait être suivi d'un point d'interrogation, vaste et angoissant sujet, ce sera à mon sens, compte tenu des facilités d'interpénétration et de communication entre les cultures par tous moyens aussi bien physiques, informatiques que culturels; ce sera le Monde de la communication tous azimuts et brassage des populations, un grand village.
Il me semble qu'il y a deux façons d’appréhender le métissage qui en résultera inévitablement. Dans le sens technique (celui des sciences naturelles), ce que l'on appelle hybridation ou métissage est le mélange des origines, de variétés différentes au sein d’une même espèce en l'occurrence humaine, et dans " civilisationnel " (succinctement il s'agit de l'interpénétration très complexe des mentalités rationalistes et mystiques). Mais, dans l’acception courante, on tient plus communément pour métis l’homme dont le père et la mère ne sont pas de même ascendance, c’est-à-dire sont de constitutions génétiques différentes, dans le monde contemporain, ces grandes migrations d'actualité favorisent cette mixité ethnique.
Et ces transferts de populations, quelle qu'en soit la raison mais notamment économique, mais aussi prosélytique iront croissants
L'augmentation impressionnante de la population mondiale de 1,2 % l'an soit environ 250 000 personnes par jour ne fait qu'accentuer ce phénomène qui a pour conséquence l'interpénétration des idées, des concepts des sentiments.. Et sur le plan biologique, le mélange des ethnies humaines n’est qu’un cas particulier de croisement entre variétés d’êtres vivants. Ce phénomène n'est pas nouveau de tout temps, les hommes ont été conscients des différences mentalités et physiques qui les séparaient (l’art pictural est révélateur à cet égard) et que cette conscience n’a jamais fait obstacle aux croisements ce qui ont créé l'histoire de l'ethnie humaine.
Autrefois, l’absorption des envahisseurs ou l’assimilation des conquis finissait par prévaloir. Les distinctions de classes, de langues, de coutumes qui sont, elles, purement sociales, se substituaient aux distinctions physiques ou l’emportaient sur elles.
Aussi est-il de notoriété reconnue que la reconstitution des origines raciales d’une population, qu’elle soit asiatique, africaine ou européenne, se heurte en général à d’insurmontables difficultés.
Sur tous les continents où s’est exercée la domination de l'Europe occidentale, planteurs européens, esclaves noirs, coolies d’Asie, populations autochtones ont vécu pêle-mêle côte à côte et se sont mélangés.. Ces mouvements des Européens exercèrent une influence profonde sur les populations des autres continents. Dans les régions d’immigration, ils ont provoqué le déplacement des populations autochtones.
En conclusion, on estime en général que 2,5 p. 100 au moins de la population du globe est aujourd’hui métissée; pour l’hémisphère occidental seul, les métis représentent un sixième de la population totale.
En fait, ces chiffres sont vraisemblablement inférieurs à la réalité. Si les mélanges de couleurs étaient universellement acceptés, les produits de ces mélanges finiraient par être absorbés par la société. Il se formerait rapidement, dans les pays où les populations de couleurs différentes se trouvent en présence, une population homogène..Le continent américain, est la partie du monde où le métissage a été de loin le plus intense, peut être prise comme exemple de l’organisation sociale fondée sur la gradation des couleurs (l’Afrique apparaît, à cet égard, comme un cas plus particulier), encore que cette organisation n’obéisse pas partout aux mêmes principes. En Amérique du Nord, comme en Amérique du Sud, la hiérarchie des couleurs correspond à celle des richesses et à celle des classes.
Les classes supérieures sont blanches, les classes inférieures noires; entre les deux, la classe moyenne des métis, aux positions économiques et sociales intermédiaires.
Aujourd’hui, le métissage ne concerne plus seulement les pays où il s’était initialement produit: les territoires de l’Ancien et du Nouveau Monde soumis, à partir de la Renaissance, à la pénétration coloniale; du temps de la colonisation, les Blancs s’expatriaient vers les colonies; ils y amenaient – ou y attiraient – la main-d’œuvre, noire ou jaune, qu’ils mettaient au travail sur leurs plantations: d’où les mélanges que l’on sait, et qui ne se produisaient que dans les colonies.
Or, tel n’est plus exactement le cas aujourd’hui: les pays autrefois colonisés ont acquis leur indépendance; un nouvel ordre s’y consolide dans lequel Blancs, gens de couleur et métis occupent, respectivement, des positions définies; l’immigration, donc le renouvellement du métissage ne s’y exerce plus comme avant. En revanche, fait nouveau, des mouvements de population se produisent en sens inverse, c’est-à-dire des anciennes colonies vers les ex-métropoles. Celles-ci connaissent, à leur tour, le mélange des «races» de couleur. On retrouve dans une population métissée humaine les mêmes gènes que dans les deux populations parentes, mais avec des fréquences caractéristiques intermédiaires qui sont directement proportionnelles à l’importance de l’apport de chaque groupe parent.
Le stock génétique d’un métis est donc plus riche que celui de chacun des groupes dont il est issu. Cette situation peut paraître hautement avantageuse dans les conditions du monde moderne pour autant que, doté désormais de moyens technologiques, informatiques, de communication d’une exceptionnelle puissance, l’homme bouleverse constamment son environnement et doit donc à chaque instant, s’y réadapter.
Dans un environnement en permanente mutation, tel gène jusque-là défavorable ou indifférent peut brusquement s’avérer favorable. La plus grande variété de gènes que provoque le métissage, autrement dit un certain bouleversement génétique important sur le fond, , garantit donc, chez les individus qui en bénéficient, des possibilités d’adaptation elles aussi plus variées par rapport aux sujets d’une origine moins composite. On s’est plu à dire que l’hybridation assure aux hommes une réserve inépuisable de variétés de types génétiques et produit, par conséquent et en quelque sorte, un plus grand nombre d’individus «préadaptés» à de multiples situations d’environnement, donc susceptibles d’assurer à l’humanité de meilleures chances de survie.
Il n’est cependant pas certain que la condition difficile qui est présentement la leur, doive être à jamais défavorable aux métis. Cette facette la question posée, que sera le monde de demain reste à cet égard inconnu. Tout ce que l'on peut dire c'est que, grâce à la richesse accrue de sa constitution génétique et à la diversité de ses appartenances culturelles, une humanité mélangée disposerait sans doute d’une meilleure chance de survie. Si, repliées sur elles-mêmes, les races se fragilisent et s’éteignent, devenant victimes du milieu en fonction duquel elles se sont abusivement spécialisées, les sociétés fermées, dont les frontières se maintiennent, ne tardent pas elles aussi à se fossiliser et à disparaître.
Les grandes civilisations résultent toujours du croisement des hommes, donc aussi des cultures. Étendue aujourd’hui aux dimensions d’un «métissage» universel, le brassage des populations peut tracer sa voie à la civilisation de demain. Biologiquement mieux préparée à dominer un environnement en transformation constante, une humanité qui résulterait d’une fusion des peuples qui la composent serait peut-être, du même coup, mieux apte aussi à s’accommoder des bouleversements que, sur le plan social, l’époque lui réserve, voire à les susciter. Par leur situation à l’écart des cadres établis, les groupes issus des mélanges ont toutes les chances d’être à la pointe des grandes mutation, car on peut y voir une constante de l’histoire, c’est toujours des groupes marginaux que dépend le renouvellement des sociétés
JCl Gen.'. Genève le 22 mai 6020
Je ne crois pas à la possibilité d'un changement du pouvoir politique ou de mon comportement à long terme. Pas de Philosophe-roi et pas de philosophe-citoyen. Le monde demain sera tel qu'il pourra, mais pour la paix de mon âme je rejoins modestement et seulement par instant, le petit vent soulevé par le colibri de Pierre Rhabi, faire ce que l'on doit.
Est-ce que mes actions sont bonnes et vont aboutir à un bon résultat ou tout au moins ne pas causer de tort à mes semblables?
Si chacune de mes actions pouvait d'écouler d'un questionnement quant au résultat probable de celle-ci ce serait grandiose, mais je dois m'avouer que ce sont d'abord des primo-réactions qui sont générées à l'insu de mon plein gré.
Cependant, j'essaye de m'appliquer quelques trucs pour obtenir une distanciation qui ne se calcule pas en années lumières, mais en fraction de seconde.
Par exemple de commencer, si j'en ai la volonté, par une petite méditation matinale en m'imprégnant de belles émotions. Je pourrais poursuivre par quelques lignes du Banquet de Platon au petit-coin et troquer les infos matinales par ClassiqueRadio.
Je continuerai en anagrammant "le monde, demain" et en réfléchissant sur: "le démon démina"
Est-ce que le diable peut m'éviter des écueils?
Aller au travail à pied et respirer l'air chargé de particules qui me rappellent que mon odorat est intact.
Partager ma journée avec des patients Post-Covid qui jurent que l'on ne les reprendra plus à sortir démasqués.
Puis me demander dans combien de jours je vais oublier de me masquer le visage et depuis combien d'heures j'ai déjà masqué mon esprit et oublié de me poser de bonnes questions sur mes actions.
Il sera alors temps de rentrer chez moi de m'arrêter dans un parc et feuilleter un livre, courir pour retrouver ma famille, courir pour les commis, avaler un repas tout en démarrant l'ordinateur, retrouver les codes et dans une belle pagaille et vous retrouver en m'étant un peu perdu et déçu de ne pas avoir pris le temps, entre autre, de préparer mon entrée.
P-O B MAI 2020
LE MONDE, DEMAIN Thème annuel du GOS
Ce qui s’est passé ce printemps a eu des impacts indélébiles sur nous tous. Quand je dis « nous », c’est nous-mêmes, nos familles, nos proches, notre société, notre ville, notre région, notre pays, notre humanité.
Pour moi, il y a eu un retour forcé sur soi-même.
Nous avons tous passé plus de temps avec nos familles, nos foyers, nos appartements.
Nous nous sommes rapprochés de l’essentiel.
Toute l’agitation de l’extérieure a été mise en sourdine, et cela n’était pas un choix. C’était une obligation. Si cela avait été un choix, nous ne l’aurions pas fait.
Cela a été dur et brutal.
Je ne vous refais pas mon laïus sur la culture….dont nous avons parlé lors d’une précédente séance.
Il y a eu un retour passager dans le Cabinet de Réflexion, pour nous tous, du moins pour moi-même.
Un retour salutaire sans doute, ou alors c’est comme cela, que j’ai envie de le voir.
Un répit, forcé. Mais salutaire à bien des égards. Environnementaux, notamment.
A présent, il va falloir donner des réponses et reconstruire différemment, avec tous les outils que nous avons et que nous avons l’habitude d’utiliser.
Les dérives possibles sont grandes et il ne faut pas fuir nos responsabilités.
Je ne parlerai pas de la gestion politique qui a été faite, ni des récupérations. Elles sont nombreuses, parfois intéressantes, ou inquiétantes, parfois exagérées et le rôle des médias n’a pas toujours été d’une transparence immaculée.
Les dérives sont effectivement très dangereuses et bien existantes.
Mais je demeure persuadé que les réponses vont dès à présent venir de l’individu. De nous-mêmes qui sommes tous (profanes et franc-maçons) repassé par la case « Cabinet de Réflexion».
Pour ma part, je me suis rappelé le film « Demain, Genève ». Je vous le conseille ou re-conseille. Il aborde selon moi des questions et des réponses qui sont tout à fait pertinentes et d’une actualité brûlante. Et si des profanes locaux montraient la voie à suivre ? A nous de nous positionner également ! « Philosophie d’action » disait un F :. en début de séance.
Enfin, et même si je sais que la cause fait débat, le cycliste que je suis a eu une très bonne surprise en voyant éclore de nouvelles pistes cyclables à Genève. Un signe de renouveau, ou un pur hasard ?
C.S., mai 2020
...
Le monde, demain (thème 6020-21 du GOS)
Deux pistes de réflexion
Globalement, Boris Cyrulnik disait au début de la pandémie qu'il croyait plus y voir une catastrophe qu'une crise. En effet, selon lui, une crise se résout pour on revient à l'état antérieur. Rien ou presque n'a changé. En revanche, il y a lieu de parler de catastrophe quand l'après est significativement différent de l'avant.
Pour ma part, je pense que sur le plan global, on est dans une crise, alors que sur le plan local (personne, groupe, ville), on pourrait bien être dans une catastrophe. En occident du moins, car ailleurs, les conditions sont très différentes.
Sur le plan global – macroscopique –, les structures établies (politiques, économiques et sociales) sont à ce point implantées et intégrées que je ne vois pas vraiment en quoi une pandémie somme toute modeste à ce stade – même si chaque mort est infiniment regrettable – aurait tant déstabilisé et remis le monde en question qu'elle pousse à des changements profonds. Je ne vois pas ce qui amènerait tout ou partie de l'humanité à se remettre en question dans la pratique de la planète qui l'abrite. L'idée serait de croiser une vision de type vertical (Etats – population, organisations internationales – Etats, etc.) avec une vision de type collaboratif transversal (inter-personnel, inter-villes, inter-associations, etc.). Une telle organisation porte le nom de matrice, elle bien connue de certaines entreprises. Un fonctionnement matriciel offrirait de réunir ce qui est épars en profitant du meilleur des deux visions constitutives.
En revanche, sur un plan plus local – microscopique –, il y a une chance que la prise de conscience soit assez forte pour instiller des changements durables. Des changements de points de vue, d'habitudes, de relations. Ce qui est intéressant, c'est que ce sont des moyens de communications globaux (Internet au premier rang) qui aideront à la propagation de nouvelles idées et comportements locaux. Ici, l'idée réside dans une troisième voie. La pratique des stocks a prévalu presque tout au long de l'histoire. Celle des flux a pris le relai avec de réels avantages et une faiblesse majeure: la rupture d'un maillon de la chaîne interrompt le flux. La troisième voie s'appellerait redondance.1 Avec une pensée redondante, avec un approvisionnement redondant, avec des processus redondants, nous serions plus équipés en meilleures solutions de rechange et nous pallierions donc le risque de la rupture du maillon le plus faible.
LH., R L Mozart et Voltaire, Or:. de Genève – Mai 6020
Notes:
1 Haïm Korsia, actuel Grand Rabbin de France, propose aussi cette piste de réflexion.
Solitude
Solitude. L’homme moderne, celui façonné par ce siècle, est devenu une sorte de pantin suractif qui se nourrit de bruit, de foule, de masse, de mass-médias, de tourisme de masse et même de tenues maçonniques de masse. Il a perdu l’habitude d’habiter le silence. Puis survint l’épidémie, pire, une pandémie qui nous oblige au confinement. Et nous voilà déboussolés, irritables, délaissés, dépressifs, seuls.
Seuls... comme solitude. La solitude. Peut-être l’avez-vous voulue, pratiquée à quelques occasions. Je me souviens d’elle au milieu du Sahara, seul au sommet d’une dune, au crépuscule, dans un silence que seul le vent glissant sur le sable vient perturber.
Je me souviens d’elle, enfermé dans la clôture d’un monastère cistercien, à la recherche de Dieu, à la recherche de ce que je suis, à la recherche de ce que je veux être. La solitude. Et voici qu’elle réapparaît à la faveur de l’éloignement du monde qui nous est prescrit. Et elle peut paraître douce, parce qu’on la croit éphémère. Et elle parait bonne parce qu’elle permet de se retrouver, de s’arrêter, de méditer.
La solitude. En vidant l’esprit elle ouvre un champ vaste, profond, capable d’accueillir ce qui est, ce que je suis.
La solitude. Paradoxalement, elle nous permet de nous rencontrer vraiment. Elle nous conduit à nous rapprocher les uns des autres, dont les visages défilent, les sentiments s’exaltent, les mots retentissent, les manies s’illustrent.
La solitude. Et subitement elle apparaît lourde car elle nous rappelle que nous sommes tous uniques, irremplaçables, indispensables et que sans toi mon F.´. , sans moi, l’humanité serait pauvre.
La solitude. Une amie véritable, nécessaire afin de mieux se retrouver, de mieux s’aimer, de mieux fraterniser. La solitude. L’amie de demain, du monde d’après, de sa fin du monde.
MS, Mai 2020
Le Monde, demain...
Je voudrais partager avec vous quelques réflexions, pour nourrir les débats sur Le Monde, demain, que nous aurons ce vendredi 22 mai.
EN GUISE D’INTRODUCTION
Pour mieux penser le futur, il me parait essentiel de bien appréhender le présent. En d’autres termes, savoir d’où l’on vient permet d’aller vers un point déterminé.
Sans la prétention d’être exhaustif dans l’analyse, je crois que notre époque se caractérise par l’empire du capitalisme financier, la surproduction et surconsommation des biens matériels, la rivalité géopolitique entre la Chine et les Etats Unis, l’emprise de la technologie sur les consciences, la dissolution du lien social, les inégalités socio-économiques au sein et entre les nations, l’exploitation excessive des matières premières et des pays producteurs, la croissance de la population dans les pays de l’hémisphère sud et son redéploiement au niveau mondial, l’insécurité liée au terrorisme, aux guerre et à la pauvreté.
Pour tenter d’apporter quelques réponses, je voudrais m’inspirer des réflexions du philosophe et politologue Achille Mbembe qu’il livre dans son ouvrage Politique de l’inimité, paru aux éditions la Découverte. Trois axes peuvent permettre d’articuler la réflexion, par une approche holistique, c’est- à-dire prenant en compte les interactions dialectiques entre les différentes problématiques :
ECHAPPER A LA POLARISATION ET RENFORCER LA SOLIDARITE PLANETAIRE
Sous le couvert d’une générosité trompeuse, d’une solidarité factice s’appuyant sur l’idéologie « gagnant gagnant », la Chine avance inexorablement ses tentacules impériaux. Son gigantesque projet de construction d’infrastructures logistiques sur tous les continents doit consolider son expansion tandis que l’immigration de ses populations, notamment en Afrique, complète cette dynamique. En fait, la manière d’opérer de la Chine n’est pas différente de celles des empires qui l’on précédé, que ce soient les empire Ottoman, russe, coloniaux européens et américain, dont le but est l’exploitation des territoires et des peuples dominés au profit de la métropole. L’enfer étant pavé de bonne intention, chaque empire en son temps prétendait apporter le progrès aux populations conquises, que se soit par le biais de « la mission civilisatrice », le Jihad, le libéralisme et la démocratie et maintenant l’idéologie « gagnant-gagnant ». Face à elle les Etats Unis oppose une résistance farouche dont la guerre économique est une des dimensions importantes. Peut-on sortir de cette rivalité pour penser un monde réellement solidaire ou somme nous condamner à nous aligner sur l’une ou l’autre puissance?
Cela ne peut se faire que par le changement de paradigme ou la recherche de la puissance au dépend d’autres acteur socio-politiques n’est plus le moteur de l’action. A cet égard, la Chine a peut-être une longueur d’avance sur bien des pays car elle ouverte au multilatéralisme et pose des actes de solidarité réelle en faveur d’autre pays comme on le voit en Afrique et comme on a pu le voir en Italie, pour lutter contre le COVID-19. Mais, l’usage de sa puissance économique et financière pour contrôler des petits pays comme Djibouti, le Soudan du Sud et le Mozambique fait entrevoir une main de fer cachée dans un gant de velours et prêt à étouffer les adversaires. C’est d’ailleurs le cas pour les populations tibétaines et ouighour qui refusent de se soumettre au joug de Pékin. Le mode de gestion autoritaire de la société que pratique la Chine en faisant fi des droits de l’homme, n’est pas forcément le model auquel aspire l’humanité.
En face, le repli des Etats Unis et la mise en cause du multilatéralisme n’est pas fait pour faciliter le choix d’un modèle. L’accent excessif mis sur l’économie et la promotion forcenée de l’individualisme ne semblent pas être des réponses adaptées aux défis du futur. La mauvaise réponse des autorités américaine à la pandémie du Coronavirus, semble mettre en évidence les déficiences du model américain.
En réalité, tout a été pensé. Dans le cadre de l’ONU, en 2015 tous les états de la planète se sont accordés pour choisir un développement respectueux de la personne humaine et de l’environnement en adoptant 17 objectifs du développement durables à atteindre en 2090. Il s’agit :
(1) d’éliminer la pauvreté ;
(2) d’éliminer la faim ;
(3) de promouvoir la bonne santé et le bien-être pour tous ;
4) de mettre à la disposition des population un éducation de qualité ;
(5) de parvenir à l’égalité des sexes ;
(6) de fournir de l’eau propre et un assainissement adéquat à tous ;
(7) de fournir une énergie propre et à des couts abordables aux populations ;
(8) offrir un travail décent et une croissance économique raisonnable ;
(9) créer des industries innovantes et des infrastructures ;
(10) réduire les inégalités ;
(11) construire des villes et communautés durables ;
(12) Promouvoir une consommation et production responsables ;
(13) Adopter des mesures pour la protection de la nature et contre le changement climatique ; (14) Adopter des mesures spécifiques pour la protection de la vie aquatique ;
(15) Adopter des mesures spécifique pour protéger la vie terrestre ;
(16) Promouvoir la paix, la justices soutenues par des institutions efficaces ;
(17) Construire des partenariats pour la réalisation de ces objectifs.
Cela représente la base pour une rupture de paradigme. Mais sans l’abandon réel du paradigme de la puissance pour celui de la solidarité agissante, ces objectifs resteront des veux pieux. C’est à ce stade que le role de citoyens éclairés est déterminant. Connaitre et diffuser ces objectifs est essentiel pour provoquer le changement et ne pas demeurer impuissant en assistant aux rivalités géopolitiques et économiques qui veulent mettre entre parenthèses les aspirations d’une majorité de l’humanité.
SORTIR DE LA GLOBALISATION POUR REPLACER L’HUMAIN ET L’ENVIRONNEMENT AU CENTRE DE L’ECONOMIE
Le modèle économique dominant soutenu par un système financier vorace et qui ne profite qu’a une infime minorité, 5% dit-on, n’est plus viable. La production massive de biens inutiles et la manipulation des consciences par le marketing, pour induire la consommation n’est plus viable. D’autant plus qu’on se rend compte que les délocalisations pour produire à moindre cout des biens essentiels n’est pas la meilleure solution. Retourner à une économie de proximité qui paye aux travailleurs des salaires décents au lieu d’accroitre les profits et soutenir la spéculation financière s’avère nécessaire. La globalisation est en elle porteuse d’oppression et d’inégalités. Tous ceux qui s’opposent à ce model sont éliminés. Faut-il continuer à vivre au rythme des fluctuations des bourses de valeurs ? Les systèmes bancaires sont-ils au service du bien-être des populations ou bien sont-ils là pour enrichir quelque uns en soutenant des activités économiques préjudiciables à l’humanité, comme l’exploitation effrénée du pétrole, notamment le pétrole de schiste aux Etats Unis, l’exploitation des métaux rares au Congo fondée sur l’exploitation des enfants, la production de médicaments inutiles voire nuisibles à la santé., les industries polluantes, l’agriculture polluante et destructrice de la nature et qui produit en excès.
La globalisation entraine aussi une mobilisation continue de moyen logistique pour transporter d’un bout à l’autre de la planète des biens et produits divers. Elle a bouleversé des modes de production et de consommation ancestraux et accru la pollution et les maladies. La consommation excessive de viande, de sucres, de céréales exogènes et de soja sont des conséquences de la globalisation. A cela est venu s’ajouter les manipulations génétiques des plantes, soit disant pour les rendre plus résistantes et accroitre leur rendement.
Le modèle économique actuel a-t-il encore un sens lorsque dans les pays industrialisés la vie est si chère qu’il n’y a aucun plaisir à fonder une famille ? Lorsque le crédit immobilier est si cher que c’est se condamner à l’esclavage que d’en contracter un ?
Et puis, à l’horizon pointent les robots pour remplacer les êtres humains dans des travaux qui ont perdus leurs sens et ne permettent plus l’épanouissement personnel.
Il faudra être vigilant et veiller à ce que le développement de l’intelligence artificielle n’aboutisse pas à l’exclusion de l’être humain sinon à son asservissement.
La globalisation est aussi à l’origine des guerres et du déplacement des populations. On veut fondre tout le monde dans le même moule. Pour cela, on détruit des pays on incite les des populations unes contre d’autres et quand des réfugiés viennent frapper à nos portes on joue les vierges effarouchés.
La globalisation est aussi fondée sur la solidarité entre les élites dominantes des pays riches et des pays dit pauvres. On le voit bien dans le cas de l’Afrique ou des siècles de prédation se traduise aujourd’hui par la paupérisation et le désespoir des jeune qui veulent tenter leur chance, coute que coute en Europe. Au lieu faire des sorties racistes sur l’explosion démographique sur ce continent comme les présidents Sarkozy et Macron ainsi que Bill Gates, on devrait se demander quelles en sont les causes. Notamment qui pillent les ressources du continent sans contribution notoire à son développement. On est surpris d’entendre le président français s’inquiéter de ce qu’au Niger les femmes ont une moyenne de huit enfants alors que les entreprises françaises y exploitent l’uranium dans ce pays sans qu’on ait pensé à le doter d’une centrale nucléaire qui aurait permis d’éclairer une grande partie du pays. Peut-être avec un peu plus de lumière les nigériens se coucheraient plus tard et consacreraient plus de temps à autre chose qu’à faire des enfants. La clé de la réduction démographique réside dans le développement et non dans des spéculations racistes sur la manière de contrôler l’explosion démographique en Afrique.
C’est par l’émergence d’une conscience planétaire permettant de penser des solutions sectorielles mais bénéfiques à tous que l’on évitera d’opter pour des solutions discrétoires et mortifères.
De son côté, l’individu, en contrôlant sa consommation, pourrait un tant soit peu limiter les effets pervers de l’économie, notamment l’automatisation. L’installation des caisses automatiques dans les magasins est-elle une bonne chose ou bien faut-il militer contre cela en refusant de les utiliser? Puis-je limiter ma consommation de viande pour influer sur la destruction de la végétation résultante des élevages intensifs de bovidés ? Puis-je manger les fruits de saison de mon terroir pour limiter l’importation de fruits venant d’ailleurs? Puis-je rejeter systématique ment les organismes génétiquement modifiés pour mettre fin à cette pratique ? Puis-je passer mes vacances souvent dans un bel endroit de mon pays plutôt que de parcourir des kilomètres en contribuant à polluer la planète? Dois-je changer mon téléphone mobile tous les ans pour être à la mode ou céder aux séductions de la publicité ?
Il y a bien des actions individuelles à mener à petite échelle mais avec une grande résonance. Cela passe par une prise de conscience individuelle.
RECONSTRUIRE LE LIEN SOCIAL
La dissolution du lien social est le pendant du système économique dans lequel nous vivons. Le culte de la croissance, de la performance, de la compétition et du succès personnel obligent les individus à s’isoler. Pour perdurer, le capitalisme a besoin d’individus isolés socialement et angoissés, qui se valorisent par l’accumulation de biens matériels et croient pouvoir surmonter leur angoisse par la consommation effrénée de biens et services. Comment alors refonder des sociétés qui valorisent le vivre ensemble ? Ici, le rôle de la culture et de l’éducation est primordial pour faire des personnes équilibrées dont les différentes dimensions sont en harmonie. L’accentuation du coté rationnel de l’être l’a rendu étranger à lui-même et aux autres. Réveiller les émotions chez chacun permettra de mieux se rapprocher de l’autre. Ré enchanter le monde reste un grand défi pour surmonter le pessimisme ambiant.
Comment guérir de nos excès pour préserver notre liberté ?
La crise du Covid n’est pas juste sanitaire, même si c’est déjà terrible en soi, elle est socio-économique et va produire ses effets plus longtemps. Elle expose la fragilité de notre système et ses profondes inégalités. Une crise et son cortège de souffrance a une seule vertu : elle réveille, expose les excès et incite à plus de tempérance. Il en est des crises de foie comme de celle du coronavirus. Le corps, la nature, la planète ou le corps social et son système de gouvernance politique, peuvent envoyer des signaux pour nous inciter à être davantage en équilibre. Un équilibre qui ne devrait pas confiner à l’immobilisme, puisque d’ailleurs l’immobilisme n’existe pas dans la nature, mais un équilibre en mouvement davantage mesuré. Nous irons peut-être moins vite, mais nous arriverons ensemble.
La nature elle-même génère des crises pour s’équilibrer. On appelle cela des catastrophes naturelles. Elles portent bien leur nom : naturelles. Je ne parlerai ici que des crises que l’humain provoque.
Un responsable économique genevois me disait il y a une semaine que nous devions nous préparer à absorber les crises, car il y en aura de plus en plus. Est-ce une fatalité ? Cela rappelle les moteurs à essence qui, pour faire avancer une voiture, ont besoin d’explosion. Le système que nous avons bâti ne peut-il avancer que par explosion ?
Si les crises sont le signal d’un équilibre rompu, ne peut-on chercher à les éviter par davantage de tempérance ?
Et comment y arriver sans y sacrifier la liberté ? Liberté de ceux qui ont envie d’aller vers l’excès, liberté de ceux qui préfèrent s’en garder et liberté de ceux qui en subissent les effets bien malgré eux ?
Je ne peux dissocier la crise du Covid des mouvements de protestation aux Etats-Unis qui ont gagné l’Europe. Ces protestations auraient-elles eu lieu sans la crise du Covid ? Peut-être. Auraient-elles versé autant dans l’excès violent ? Peut-être pas ? Les crises ont ceci de terrible que leurs conséquences sont incalculables et rarement maîtrisables. Le printemps arabe a été déclenché par un commerçant s’immolant par le feu. Quand une population est à bout, il suffit de peu pour qu’elle s’enflamme. Il est alors difficile de distinguer les pompiers des pyromanes et les sauveurs des bourreaux.
Notre acclamation Liberté Egalité Fraternité, sur le mode ternaire, a été mûrement réfléchie.
La liberté a actuellement un coût : les inégalités. Ces inégalités portent en elles le germe de la violence et du populisme politique qui attisent la haine et l’intolérance et nous mènent vers des révoltes, des révolutions, des actes terroristes, des guerres civiles, des guerres tout court, des régimes dictatoriaux, ou bien vers davantage de propagande et manipulation sociales visant à préserver l’ordre social et à calmer les foules, nous privant de la liberté de penser, d’être conscient et de choisir. Violence ou minage de la démocratie donc. Dans les deux cas, perte des libertés fondamentales.
Etrange paradoxe que la liberté puisse nous entraîner vers sa privation.
Si le coût de la liberté ce sont les inégalités qui conduisent à la violence et ultimement à la privation de liberté, cela signifie que la liberté a un prix : l’égalité. Pas juste l’égalité entre les êtres humains, mais l’égalité entre tous les éléments d’un système en équilibre dont nous faisons partie, qui inclut la nature et la biodiversité.
Il nous faut guérir et reconstruire ce qui a été détruit, nous n’avons pas le choix. Notre seul choix est de construire à l’identique ou différemment. Sera-t-on guéris des excès ? Saura-t-on bâtir un monde plus équilibré, moins sujet aux crises, en tout cas celles que l’on provoque ? Après la « crise de foie », comment rétablir la foi en un système plus juste, qui, bien loin de sacrifier nos libertés, les protège ?
La véritable épreuve pour notre attachement à la liberté vient de commencer (Nelson Mandela)
J-C, MV, 3 juin 2020
Le monde, demain.
La pandémie en cours nous laisse entrevoir ce qu’il y a de pire dans le monde actuel, mais aussi ce qu'il y a de meilleur.
Le pire, c’est ce virus qui nous montre à quel point les hommes sont devenus suffisants et imbus. A quel point nous sommes arrogants et incapables d’apprendre du passé. Le pire c’est cette course effrénée à l’économie qui se voit stoppée net avec un bon nombre d’êtres humains tellement aveuglés par l’argent qu’ils ne comprennent pas le scénario en train de se jouer. Le pire qui montre à quel point la mondialisation irraisonnée est stupide et mortifère.
Le meilleur, c’est la solidarité et l’entraide, le repositionnement de l’être humain et la force avec laquelle nous avons montré à nos anciens à quel point ils ont de la valeur et que même dans les mouroirs, nous ne voulons pas les laisser tomber. A quel point les hommes peuvent être solidaires à applaudir à cette solidarité tous les soirs.
Pour autant, le monde de demain sera-t-il différent d’aujourd’hui ? Un désinfectant hydro alcoolique va faire son apparition dans le temple pour être utilisé après la chaine d’union. Le V :.M :. devra porter un masque quand il s’adressera au FF :. Et le F :. Grand Exp :. Egalement lors de la chaine d’union… Nous avons vu à quel point l’informatique est indispensable pour garder un lien social. Les réseaux sociaux qui isolent n’ont jamais autant rapproché. C’est pourquoi, la visioconférence doit trouver une place dans les temples. Nos ainés qui ne peuvent plus se déplacer mais qui ont tant à nous apporter, les FF :. qui sont en déplacement ou malades pourraient ainsi garder cette fraternité de notre devise sans dénaturer les tenues à l’exception d’évènements particuliers (bandeau, init., augmentation…), en gardant à l’esprit que l’assiduité au temple reste de mise.
Dans le monde profane, c’est le modèle économique qui est à repenser. On n’a de cesse de constater que l’ONU est incapable d’influer sur les nations les plus puissantes qui usent de leur droit de véto à chaque résolution qui les dérange. L’OMS incapable d’anticiper les crises sanitaires et encore moins de les gérer, il faudra donc une meilleure écoute des sachants avec des processus de décision plus opérants.
Le monde demain est un monde où la mondialisation ne pourra se faire que si les échanges sont équilibrés avec une obligation de favoriser les circuits courts.
Le monde demain, c’est celui des loisirs remis en question. Le tourisme a pris une grande place et l’impact sur son industrie a des répercussions dans toutes les branches d’activités industrielles et commerciales. La démocratisation des vols « commerciaux » qui sont majoritairement des charters à touristes est à revoir car les commerciaux ont continué leur business avec zoom, tandis que les hôtels attendaient leurs clients.
Le tourisme et les autres filières économiques devront intégrer le changement climatique dans leurs programmes en privilégiant le tourisme local plutôt que les vols low cost à l’autre bout de la planète.
Enfin le monde demain verra des F :. Et des S :. Fiers de leur appartenance et prêts à fédérer de nouveaux maillons sans avoir peur de se dévoiler pour poursuivre la quête Maç :.
J’ai dit.
LE MONDE, DEMAIN
A l’heure où j’écris ce texte, l’arbitre a sifflé la fin de la « récré », la fin du confinement. Bientôt, cette crise ne sera plus qu’un chapitre de notre histoire contemporaine et la page sera tournée, comme elle l’a été lors d’autres événements tragiques du passé. Quoique ! Vu l’évolution incertaine, « le monde, demain » pourrait encore longtemps ressembler à celui d’aujourd’hui. Même si les gens oublient vite, le virus est toujours bien présent et tous les voyants restent au rouge. Difficile dès lors de stopper le rouleau compresseur qui suit implacablement son tracé.
Qu’elle que soit l’issue de cette funeste période, les leçons à tirer seront à bien des égards édifiantes.
Permettez-moi de paraphraser un F∴ du G∴O∴D∴F∴ qui souligne que le Covid 19 a aplati la pyramide de Maslow en mettant le monde entier sur un pied d’égalité en nous ramenant à nos besoins basiques et vitaux, privilégiant les mesures de sécurité à celles de la liberté.
Partant de cette constatation, il est une maxime qui vient corroborer les propos de notre F∴ parisien, proverbe qui édicte que « à quelque chose, malheur est bon ».
Le virus couronné a en effet fourni durant cette période stressante l’opportunité à notre société d’avoir massivement privilégié l’Etre au détriment de l’Avoir. C’est sans nul doute l’effet positif de cette pandémie qui nous permet de rêver au monde d’après, avec peut-être moins de biens, mais plus de liens.
Ce qui donne du baume au cœur provient essentiellement du sacrifice, de la générosité et de la solidarité de tous les gens qui ont lutté et qui se battent encore pour préserver cette chose sacrée qu’est la vie, la vie de son prochain.
On ne naît pas citoyen, mais on le devient. Une éducation et une instruction fondées sur la dignité humaine et le respect de l’autre nous amènent à combattre l’individualisme et à favoriser le respect de l’humanité.
La citoyenneté demeure le rempart de l’humanité contre les comportements égotiques. N’est-ce pas dans ce contexte que le Franc-maçon doit travailler avec zèle nonobstant les doutes et les incertitudes ? L’égrégore doit se manifester tant dans la souffrance physique que morale que dans la victoire dans la lutte contre le mal et les ténèbres. Le Franc-maçon se doit de garder une place pour « l’Autre » dans son esprit et dans sa vie. Il doit, autrement dit, se comporter en dehors comme en Loge. Le premier geste citoyen, à mon avis, demeure cependant le respect strict des directives énoncées par nos Autorités afin de protéger les autres et soi-même du virus.
Outre un renforcement des valeurs morales, à l’instar de la solidarité, de la générosité, de l’humilité ou de la prudence, le monde de demain verra sans doute un essor encore plus marqué de la numérisation, une des conséquences de cette pandémie (télétravail, internet, réseaux sociaux, etc).
La nature a repris ses droits et cette mutation salutaire verra certainement une amplification exponentielle de la vague écologique et un retour à des comportements plus en adéquation avec une vie saine, équilibrée et respectueuse de l’environnement.
Au « monde d’avant », véritable course à la vie organisée et sans emprise sur le temps, s’est installé en cette période confuse un temps de suspend et de questionnement. Suivra « le monde, après », avec son lot d’inconnues et d’incertitudes ou l’espace-temps devrait graduellement reprendre sa place.
En corollaire à l’évolution temporelle de cette pandémie – l’avant, le pendant et l’après – pourraient surgir les questions fondamentales telles que : « d’où viens-je ? », « qui suis-je ? », « où vais-je ? ». L’opportunité pour chacun d’entre nous de se questionner et de méditer sur la manière dont nous avons appréhendé, appréhendons et appréhenderons cette situation insolite.
Aussi paradoxal que cela puisse paraître et au risque de voir verdir de rage les écologistes, je me réjouis de revoir voler les avions, signe que la vie sociale et économique reprend ses droits et que les ponts reliant « L’Autre » peuvent à nouveau être franchis.
A contrario, les fines particules de kérosène striant le ciel ne manqueront pas de susciter l’ire de la militante Greta Thunberg qui a son tour volera, de ses propres ailes s’entend, au secours des défenseurs du réchauffement climatique …
J’ai dit
J.-P. G.12-08-2020
SYNTHESE THEME DU GOS 6020. le 5 mars 2021
LE MONDE, DEMAIN
A quoi ressemblera notre monde demain ?
Pour certains FF⸫, ce monde ne pourra se bâtir que sur les ruines de notre civilisation actuelle.
Pour les générations futures, ce fardeau s’avère ingérable, tant l’économie est sinistrée et tant les conditions sanitaires sont encore incertaines.
Pour d’autres FF⸫, le monde de demain ne sera pas très différent de celui d’aujourd’hui, même si, en dépit de légitimes craintes économiques et d'angoisses sanitaires, des pans de notre existences seront modifiés et perturbés en raison de l’éloignement de la vie sociale ou associative.
Certains rêvent d’une société plus équitable et libre de toute contrainte, évoquant ainsi la libre détermination de chacun quant au choix de décider seul et d’être écouté, rappelant le principe de la responsabilité de chacun prévalant sur le conditionnement répressif et forgé par la peur et les dérives nos Autorités.
Et cette autre déclaration d’un F⸫ qui, à juste titre, déclare que nous ne savons rien sur le passé lointain et que nous en savons encore moins de ce qui va se passer demain !
Une autre crainte légitime est la préoccupation que ce fléau sanitaire et économique (confinement, déconfinement, reconfinement …) affecte le mental de certaines personnes sensibles et vulnérables, ces dernières étant confrontées aux réalités de la vie entre le doute et l’espoir.
Un autre F⸫, qui a une représentation plus philosophique du thème, mérite d’être cité quand il affirme qu’il voit l’avenir des êtres humains dans l’Amour, la Création et dans la Lumière que nous ont laissés les Anciens, précisant que c’est par la tragédie que l’Homme apprend. Et ce dernier de citer Hippocrate : « Tout savoir va de l’obscurité à la lumière ».
Permettez-moi encore de paraphraser un F∴ du G∴O∴D∴F∴ qui souligne que le Covid 19 a aplati la pyramide de Maslow en mettant le monde entier sur un pied d’égalité en nous ramenant à nos besoins basiques et vitaux, privilégiant les mesures de sécurité à celles de la liberté.
Le virus couronné a en effet fourni durant cette période stressante l’opportunité à notre société d’avoir massivement privilégié l’Etre au détriment de l’Avoir. C’est sans nul doute l’effet positif de cette pandémie qui nous permet de rêver au monde d’après, avec peut-être moins de biens, mais plus de liens.
Partant de ces constatations, il est une maxime qui édicte que « à quelque chose, malheur est bon ».
En exergue sont stigmatisés les médias. Le déferlement quotidien d’infos, de désinfos, devient à tel point insupportable qu’il « fiche la nausée » à tout un chacun. Le journalisme sensationnel plombe le citoyen lambda qui cherche plus à comprendre qu’à se plonger dans un climat anxiogène. Il est vrai que les médias sont une loupe grossissante des événements et ont une malsaine faculté, de par leurs messages chocs, alarmistes et émotionnels, de plonger la population dans la psychose. A défaut d’informer objectivement, le journaliste se complaît souvent à entretenir le désarroi des lecteurs ou auditeurs.
Quelles perspectives offre la Franc-Maçonnerie pour atténuer les effets dévastateurs de ce grand événement ? Sur cet engagement, les avis divergent. Pour l’un, si l’humanité ne veut pas passer rapidement à la ruine, elle doit se séparer d’une tendance égoïste et avoir les mains jointes par des actes délibérés et altruistes. Pour un autre F⸫ en revanche, les nobles idéaux maçonniques ont-ils encore des chances de se réaliser dans un monde plus légaliste que jamais et ne sont-ils pas à ce jour qu’une survivance d’un temps dépassé ?
Travailler sur soi-même pour rayonner ensuite deviendra plus nécessaire que jamais. Se recentrer sur notre environnement direct (famille, travail) et sur notre Ordre doit permettre de nous améliorer, comme nous nous sommes engagés à le faire. Aspirer à un monde plus équitable en développant la solidarité demeure une nos priorités.
Et de conclure cette synthèse par les propos d’un F⸫
Quoi qu’il en soit, l’objectif ultime demeure la lumière, fondement même d’une vie utile. La construction de l’édifice doit être l’apanage de toute personne éprise de lumière. Travailler la pierre brute en est le minimum vital. Travailler à l’aide du compas, de l’équerre, du fil à plomb est encore mieux, l’essence même de notre association étant d’arriver à une issue heureuse de tout ce qui se fait dans ce monde. La vision humaine peut diverger d’un pays à un autre, d’une culture à une autre, d’une position politique, socio-économique à une autre. Toujours est-il que le but ultime demeure l’union (chaîne d’union). La bonne combinaison de cultures différentes doit nous amener vers une clarté lumineuse, voire rayonnante.
C’est à travers la faiblesse humaine et sa fragilité que l’Homme se doit de rechercher plus de lumière.
A mon humble avis, ce qui me donne encore du baume au cœur, provient essentiellement du sacrifice, de la générosité et de tous les gens de bonne volonté.
Maçons ou pas, qui ont lutté et se battent encore pour préserver cette chose sacrée qu’est la vie, la vie de son prochain et la nôtre.
J’ai dit.
Au nom de la J⸫ et P⸫ Loge Apollonius de Tyane
Le V⸫M⸫
J.-P. G:. Synthèse du 5 mars 2021
Le monde après le covid...
Vous m’avez appelé au travail sur le thème du monde de demain.
Nous nous interrogeons tous sur notre avenir en particulier et celui de l’humanité en général. Les croyances des Hommes ont été en perpétuelles évolutions.
L’humanité a été hier :
• Animiste
• Polythéiste
• Monothéiste
Et malgré ces divers courant de pensé, le divin à travers un concept créateur, interconnectant toutes formes de vie et matières dans notre univers, est resté un fil conducteur, pendant toute l’histoire de l’humanité.
Elle a confié son avenir à la politique
Elle a créé la démocratie et la république pour organiser sa vie en société. Et ceci a perduré durant des millénaires.
Mais récemment, elle a découvert de nouveaux courants de pensés. Voyant se généraliser l’athéisme, l’agnosticisme et s’écarter de son lien avec le divin.
Le constat de l’apparition de plus en plus fréquemment des révolutions envers les pouvoir en place ou le taux d’absentéisme lors des élections, semble également montrer qu’elle ne croit plus en la politique.
L’Homme aujourd’hui, ne semble même plus croire que son avenir passe par sa propre élévation, comme ceci a toujours été le cas, où il essayait d’être meilleurs qu’hier, que cela soit sur le plan organisationnel, spirituel, ou sur le plan de ses connaissances.
Son seul salut lui semble désormais venir de sa foi en la Technologie.
Car l’intelligence dont il fait preuve aujourd’hui, le hisse enfin au rang du créateur.
Il est maintenant capable de créer des machines conscientes, capable d’apprendre par l’écoute, l’observation et l’analyse : Comme le fait un apprenti, et ce grâce à des algorithmes complexes.
Ces machines conscientes d’elle-même, sans programmation initiale pour réaliser des tâches prédéfinies, apprennent par elle-même, cours plus vite que nous sur des terrains accidentés, réalise des roulades et des sauts périlleux plus haut que nous, calcule plus vite que nous, et on une mémoire plus importante que nous.
L’espoir renait enfin, à travers leurs incroyable efficacité, qui permet de répondre aux difficultés d’aujourd’hui, économique, écologique, et même éthique car la machine n’est pas corruptible et pourra nous remplacer sur certains choix ou seule la logique est la règle.
Mais demain…
L’I.A. nous permettra-t-elle de nous élever intérieurement ?
Nous permettra-t-elle de renforcer les racines et les fondements de ce qui définit tout simplement l’humanité ? Ce qui nous caractérise en temps Homme ?
• Notre sociabilité
• Le travail
• Le respect de soi, des autres et de la vie qui nous entoure
• Notre capacité à apprendre et nous émerveiller de chaque nouvelle connaissance acquise
• Notre merveilleuse capacité à imaginer, jouer, rêver, croire.
Le plus grand défi que l’humanité aura certainement à réaliser demain sera sans doute celui de se reconnecter à ses racines, pour continuer son évolution sur le plan spirituel qui nous caractérise en tant qu’être vivant, et de refaire le lien avec le vivant en générale, qui nous loge.
L’humanité construira son nouveau temple demain, en n’oubliant rien d’hier, ses traditions ainsi que ses erreurs.
Un frère m’a dit pendant le confinement, « j’ai bien ralenti, et j’ai pris le temps de repenser à nos valeurs qui sont essentielles en observant grandir le printemps … j’ai pris plaisir à revoir à quel point, le monde et la vie qui nous entoure, est magique ».
J’ai dit Vénérable Maitre.
Je vous présente ce soir, première tenue post confinement, mon travail sur le silence. Un travail sur le silence, essentiel en tant qu’apprenti et au combien important pour engranger des connaissances, une extraordinaire façon de façonner notre pierre.
Je commencerais par parler du silence avec cette citation de Pythagore :
« Apprends à faire silence, que ton esprit en paix écoute et absorbe »
Le silence n’est pas une absence de bruit mais uniquement une absence de mots et ne rompt donc pas la communication.
Souvent, le silence fait peur car il Est assimilé au vide, au néant.
On peut Mourir en silence, ce qui signifie mourir seul, mourir tristement.
Cependant, le silence a beaucoup d’atouts, il peut être une vertu, une arme, un art, mais aussi un vecteur d’émotion incroyable.
Pour commencer, recentrons-nous sur notre contexte actuel, nous sommes au cœur du plus gros boom technologique jamais connu, avec l’apparition d’une explosion du nombre de canaux et de supports de communication notamment, qui nous envoie sans cesse des signaux incitants à consommer.
Les affichages publicitaires, la radio en voiture, les notifications sur les téléphones même le soir dans notre lit avent de fermer nos yeux.
Toutes ces sollicitations sont multiples et ne laissent au final que trop peu de temps à l’esprit de se reposer.
Parlons du temps, car le silence peut aussi être assimilé à une perte de temps, un vide à combler, au final un temps inutile. Mais tout ceci est des idées préconçues et totalement fausses.
Ces moments de silence, aussi courts soient-ils, sont les seuls moments que nous pouvons offrir à notre esprit pour faire le point, pour nous recentrer sur nous-mêmes, et au final pour marquer un arrêt dans notre quotidien si stressant.
Le silence est une vertu qui nous permet de lire en nous-mêmes, de nous remettre en question, d’ouvrir notre esprit.
A ce sujet, le dalaï-lama a dit « C’est dans le silence que l’on entend les plus grandes vérités ».
Je trouve cette citation très forte dans la mesure où il nous explique qu’au final toute vérité est en nous-mêmes et que nous avons déjà la clé pour répondre de toutes les questions que nous nous posons, encore faut-il prendre le temps de la chercher.
La seule façon de la trouver est de réfléchir, en silence, et donc de méditer. Le silence, c’est donc s’écouter, s’intérioriser les moments de silence que nous utilisons tous sont souvent utilisés lors ce que nous venons de connaître une passe difficile, comme pour passer d’un état à l’autre.
Lors du décès d’un proche par exemple, le silence est le maître mot, et il est là un vecteur d’émotions et de réconfort incroyable.
Enlacer un proche pour le réconforter en parlant de sa journée n’aura jamais le même impact que de l’enlacer, en silence.
Plus communément, après une grosse journée, nous aimons tous rentrer chez nous et nous poser dans le canapé, dans le silence.
« Celui qui parle beaucoup ne manque pas de pécher, Mais celui qui retient ses lèvres est un homme prudent. » La Bible
Le silence est donc Sage et Prudent.
A l’école ou en loge, les élèves, ou apprentis, écoutent et apprennent, en silence. Il permet donc d’apprendre avant de parler, un bébé apprend de ses parents, sans parler, et parle ensuite lorsqu’il est prêt.
Il permet aussi de ne pas se ridiculiser ou se tromper, on risque moins de se faire du tort en parlant peu qu’en parlant beaucoup.
Le silence peut être aussi utilisé comme une arme, lors d’un échange tumultueux avec une autre personne par exemple, où il peut permettre d’exercer une pression, et même accroître la dureté des mots qui ont précédés, mais aussi ceux qui arrivent.
Le silence est un organe de communication qui fait partie intégrante du non-verbal, qui est, presque plus important que la parole elle- même.
Le silence peut aussi être un art, comme nous l’explique Georges Clémenceau :
« Manier le silence est plus difficile que manier la parole »
Lorsque l’on écoute une personne qui est en faute, par exemple, on ne dit rien, on écoute. Il permet donc aussi de laisser le temps à l’autre de réfléchir, et permet de s’assurer que la personne en face de nous a bien assimiler ce qu’on venait de dire. Elle a donc deux vérités, intérieure et extérieure.
Le silence est primordial au cours d’une négociation, par exemple, se taire permet d’écouter, et écouter permet de rebondir et de répondre avec précision. Il peut déstabiliser à ce moment-là l’interlocuteur qui doit alors reprendre le cours de la discussion et donc de se découvrir.
Pour ma part, c’est une technique que je mets en exergue depuis quelques temps et qui s’avère redoutable. Il est donc aussi interrogateur.
Pour parler d’une expérience proche et bien réelle que nous avons tous connus de Silence, j’ai choisi de parler de ce terrible virus Covid-19, qui nous a tous obligés à stopper notre vie effrénée et vivre différemment.
Ces mois de confinements et donc de Silence avec un grand S ont été réellement très bénéfique pour ma femme et moi-même. Il nous ont permis de nous recentrer sur nous même, et nous ont permis de comprendre la vraie valeur des choses simple.
Dans ma jeune vie, j’ai toujours voulu tout tout de suite, être le meilleur, briller en quelque sorte et je suis heureux de m’être rendu compte que ce n’est pas le principal. Que le bonheur passait uniquement par l’Amour de ses proches et que c’était la seule chose qui ne s’achetait pas.
Au final, le confinement a offert au monde deux mois de temps pour nous recentrer, réapprendre à vivre ensemble, en harmonie (et pour certains redécouvrir leur conjoints, aussi).
Alors au début que ce fut compliqué, Télé, PlayStation, télé, PlayStation...
Et puis les jours passent et dans la mesure où on ne connaît pas la date butoir, celle du déconfinement, on perd cette notion anxiogène et horrible qu’est le temps, et on le prend.
Je l’ai expliqué tout à l’heure mais la notion de temps et pour moi étroitement liée à celle du Silence car le silence est un temps que nous ne prenons pas assez.
Et alors nous avions le temps et l’hyperactif que je suis à réussi à rester des heures sur une chaise, à se reposer, à réfléchir, à regarder les étoiles ou la lune, et au final à se poser une multitude de questions que je n’ai pas assez le temps de me poser. Des questions sur mon travail, sur mon avenir, sur la vie en général.
Vous l’aurez compris, Le silence est d’or et est un grand moyen de communication. Je finirai avec la même citation qu’au début de mon travail: « Apprend à faire silence, que ton esprit en paix écoute et absorbe » il nous permet donc aussi d’écouter et donc d’apprendre, ce qui sera bénéfique pour nous, apprentis.
Je profite de ces derniers instants de paroles pour vous remercier tous de m’avoir permis de vous rejoindre et plus particulièrement mon très cher frère Henri, et me replonge, à la place, dans mon Silence.
J'ai dit , VM.
E&T_BV_2020 synthèse le monde de demain
Le monde de demain
« Un peuple qui oublie son passé se condamne à le revivre »
Winston Churchill
Demain, c’est quand? C’est bien sûr le jour qui suit celui où l'on est. Mais c’est aussi un jour indéterminé dans un avenir plus ou moins proche. Dans les deux cas, demain laisse hier derrière lui, dans une relation quasi œdipienne, mélange de dédain et de respect. Une relation qui invite à lui rappeler que « le futur appartient à celui qui a la plus longue mémoire » (Friedrich Nietzsche).
Que ce soit par amnésie, plus ou moins consciente, ou plus simplement, par désintérêt pour le « déjà vu », nous préférons nous tourner vers un demain, que nous voulons porteur de tous les espoirs. Mais pourquoi demain serait-il meilleur qu’hier ou aujourd’hui? « À toujours attendre demain pour commencer à vivre, on finit par se retrouver après-demain et l'on s'aperçoit que vivre se conjugue désormais au passé » (François Cavanna).
Serait-ce une forme d’échappatoire? Il est vrai que repousser l’action, la décision à demain nous exonère d’agir aujourd’hui. Mais c’est malheureusement un cercle vicieux, un cercle où aucune révolution n’apportera jamais satisfaction car, « remettre à demain ce que tu peux faire aujourd'hui, c'est repousser l'avenir dans un futur lointain. » (Jean Eber Novembre).
« Ce n’est pas ce que vous ne savez pas qui vous pose des problèmes, mais c’est ce que vous savez avec certitude et qui n’est pas vrai »
Mark Twain
Dis-moi ce que tu cherches et je te dirai qui tu es, pourrait être un aphorisme Google-éen. Il nous inviterait à considérer que si le nombre de recherches sur l’incertitude a été divisé par 5 ces 15 dernières années, en ce début de décennie, le thème revient en force. Nous sommes revenus dans un monde d’incertitudes. Incertitudes liées à la santé: les épidémies redeviennent mondiales; incertitudes économiques: les bastions que l’on croyait inexpugnables s’effondrent. Incertitudes sociales: ce monde retrouve les affres de l’isolation. Incertitudes politiques: les contre-pouvoirs se révèlent impuissants devant l’effondrement des valeurs morales.
Il n’est pas le seul vecteur de cette pandémie d’incertitude, mais un virus mortel est venu nous rappeler notre extrême fragilité. Il est venu nous rappeler que la nature nous a fait et non l’inverse. Il nous renvoie dans un passé lointain comme pour nous montrer l’étendue de notre ignorance. Un passé qui remonte, au moins, jusqu’à la renaissance. Période charnière qui a vu l’homme se considérer comme omniscient, s’autoproclamer un peu trop vite le maître et sauveur du monde ; une omnipotence qui n’avait plus besoin de valeurs transcendantales.
Un virus qui a infecté irrémédiablement l’omnipotence humaine et dont le nom de code et le chiffre qui le baptisent resteront dans les mémoires aussi sûrement que le 9/11. Est-ce vraiment un hasard si dans le Tarot, la carte du Soleil avec son chiffre 19, porte en elle le début et la fin du cycle perpétuel de l’homme. Une fin de cycle symbolisant l’atteinte d’une forme de connaissance et de compréhension des grands principes qui régissent les lois de la vie et de l’Univers. Une carte, et un nombre, dont le message intrinsèque est que le bonheur est passager suivant la règle de l’impermanence. Un virus et un nombre qui nous rappellent que rien n’est jamais définitif, et qu’il faut donc profiter de ce moment avant d’entamer un nouveau cycle. Un principe millénaire selon les bouddhistes pour qui « ce ne sont pas nos préférences qui créent des problèmes, mais notre attachement à ces préférence » (Buddha).
S’il est vrai que « rien n'est permanent, sauf le changement » (Héraclite d'Ephèse), notre capacité à accepter l’incertitude du lendemain est mise à rude épreuve aujourd’hui. Réaliserait-on qu’il n’y a pas qu’en mécanique quantique que le principe d'incertitude, dit d’Heisenberg, affirmant qu'il existe une limite fondamentale à la précision avec laquelle il est possible de connaître simultanément deux propriétés physiques, reflète également notre situation d’aujourd’hui. Un principe aux consonances alchimique et hermétique nous rappelant que « ce qui est en bas est comme ce qui est en haut, et ce qui est en haut est comme ce qui est en bas » (Hermès Trismégiste). Dans l’infini petit comme dans l’infini grand, demain est, et restera, pétri d’incertitudes.
« Notre vie est une longue et pénible quête de la Vérité » Gandhi
Si aujourd’hui est, à la fois, le fruit du passé, et la graine du futur, peut-être est-il déjà trop tard de vouloir changer aujourd’hui la moisson de demain. Mais peut-être pouvons-nous rêver et envisager un après-demain, car il est d’usage de croire que « la meilleure façon de prédire l'avenir, c'est de le créer » (Peter Drucker).
Beaucoup de francs-maçons assimilent leur démarche fraternelle à une quête d’un au-delà meilleur, une quête ou désir de vérité. La franc-maçonnerie est pour beaucoup une eschatologie individuelle et universelle, portée sur l’étude des fins dernières de l'homme et du monde. L’eschatologie individuelle de l’espèce croit en un lendemain: l’homme après la mort, et son espèce est porteur d’un mouvement de progrès continu. La religion a également offert un secours séculaire, une eschatologie collective. Une vision d’un monde qui était mieux avant, un monde qui allait mal du fait de l’humanité, mais un monde porteur d’espoir, un monde qui pouvait changer le cours de son histoire.
La franc-maçonnerie a de tout temps porté un projet universel, un projet qui résonne tout particulièrement dans ce monde en quête de valeurs, un projet qui depuis des siècles vise à remettre l’être humain au centre de la société en remettant la société au cœur de l’humain. Un modèle qui propose une voie pour adresser ce problème millénaire qui veut que « la nature fait les hommes semblables, mais la vie les rend différents » (Confucius).
« L’homme est mortel par ses craintes, immortel par ses désirs » Pythagore
Notre vie personnelle et notre vie ensemble sont une totalité: La fin du rituel maçonnique appelle à ce que la lumière qui a éclairé nos travaux continue de briller en nous pour que nous achevions au dehors l'œuvre commencée dans le temple.
La franc-maçonnerie est une voie métaphysique pour parfaire notre désir de demain dans toutes ses relations, ses actions, ses problèmes, une voie pour rendre notre vie en tant qu’individus et en société, pleine et riche de tous ses potentiels.
Nous sommes tout à la fois les héritiers du passé, et les géniteurs de l’avenir, co-créateurs du monde. Une parole, une intention, peuvent changer le monde aussi sûrement qu’un battement d’ailes de papillon à Aigle peut apporter la lumière à Évian. Soyons des hommes de désir. Soyons désireux d’un avenir lumineux.
« Au début fut la parole » Jean
Le BAF rapporteur
B.V.
Planchettes sur le thème 2021-21 donné par le GOS.’.
…
L’art divinatoire me semble chose plus dangereuse que ce que l’on peut croire au premier abord. Et cela, du fait de son impact potentiel sur celui qui consulte. L’individu, en s’arrêtant un instant pour se poser les questions existentielles, y trouvera dans un premier temps, un moment de recul dans une vie souvent hyperactive. Néanmoins au sortir de sa séance, celui-ci bien souvent questionné si ce n’est convaincu par les « révélations », mettra alors en place plus ou moins consciemment les ressorts pour valider l’avenir proposé. Les prophéties deviennent ainsi auto-réalisatrice. En prédisant l’avenir à quelqu’un, on prend insidieusement du pouvoir sur cette personne et on lui ôte son libre arbitre. Son cerveau enregistre et influera sur son comportement et destinée.
Auparavant pour prédire l’avenir on avait besoin d’une action positive, c’est-à-dire que nous décidions volontairement d’aller consulter son mage ou son astrologue. On avait alors le plaisir de côtoyer le mystère dans l’analyse des viscères ou des étoiles. De nos jours, les médias et autres algorithmiques complètent la liste des prédicateurs. Mais ceux-ci s’invitent plus insidieusement dans notre quotidien et façonnent ainsi notre vision du monde. Autrement dit nos pensées et donc à terme nos actes et probablement nos votes. La difficulté de garder son libre arbitre me semble donc de plus en plus difficile.
Alors, ce monde de demain ?
Forcément, après vous avoir dit cela, je ne vais pas jouer aux oracles et vous faire de grandes prédictions. Je suppose simplement, qu’il sera à la fois bon et mauvais, soit à l’image de l’homme. Je suis néanmoins serein car j’ai toujours cru en la force supérieure des idéaux. Sans doute parce que ce qui me tient à cœur est difficilement quantifiable par un algorithme. Quoi que... me diront certains... Selon moi donc, « Quoi qu’il advienne, le monde de demain nous appartient* ». Il sera ce qu’il sera, ou plutôt ce que nous en ferons. Je suis d’accord avec Saint Exupéry lorsqu’il nous dit que « L’avenir, tu n’as pas à le prévoir, mais à le permettre ». Utilisons le moment présent pour faire du mieux que l’on peut. Faisons bouger les lignes, faisons swinguer les idées, de sorte à faire danser joyeusement ce monde. Et n’oublions pas que nous venons en loge pour cela. « Nous n’aspirons pas au repos ... et faisons mieux que ce que nous avons fait *».
J’ai dit.
Christophe
*parole du groupe de Rap NTM
* Rituel Labyrinthe
L’aventure humaine débute il y a quelques millénaires lorsque se dressant sur ses membres postérieurs, l’Homme permet à son cerveau de trouver une place à la conscience, terme générique englobant le présent, le passé, l’avenir, le goût et la recherche du plaisir, la crainte et la protection de la douleur, la finitude donc la mort, le besoin d’améliorer son sort et sa condition de vie, la recherche et la compréhension de ce qui anime la vie et bien au-delà de celle-ci, la représentation de toute chose y compris imaginaire, donc l’art.
En parallèle, au fil des siècles, aucune génération n’a probablement évité cette antinomie qui oppose celui qui croit que demain sera pire parce que cela va changer, à celui qui croit que demain ne peut être que meilleur du fait des progrès visibles ou espérés.
Une idée communément admise est que la jeune génération pense que demain sera meilleur car elle ne commettra pas les erreurs du passé, et que la génération qui s’efface s’horrifie de ce que les nouveaux décideurs génèreront du fait de leurs mutations en cours ou projetées.
Selon les périodes de l’Histoire (avec un grand H), et selon l’histoire en cours, cela peut être l’inverse.
La génération qui s’efface s’enthousiasme pour les progrès de l’Humanité, pour les affres qui ne seront plus connus grâce aux innombrables progrès de la Science et de la Morale, et imagine donc que la vie d’après ne pourra qu’être globalement meilleure. A cela s’oppose alors ceux de la jeune génération qui entretiennent l’idée que tout ce qui fut réalisé ne l’a été qu’en irrespect des équilibres naturels et nécessaires à la survie de la planète, en conséquence de quoi demain ne peut être que pire.
En fin de compte, il n’y a pas de vérité absolue ni de raison certaine.
Certes bien des horreurs auraient pu être évitées pour « le Monde d’après », mais inversement quelle certitude que « le Monde d’après » aurait été meilleur sans ce qui fut ?
De nous placer à différentes étapes de l’Histoire de l’Humanité nous permet ce jeu de la pensée et de l’imagination en nous interrogeant sur cette opposition récurrente au fil des siècles et des siècles :
La maitrise du feu, et « le monde d’après »
La découverte de la roue, et « le monde d’après »
La fin de l’esclavage et « le monde d’après »
La guérison des maladies (naturelles) et « le monde d’après »
La guerre et les destructions et « le monde d’après »
L’expansion de la technologie et « le monde d’après
Le doute qui s’oppose à la certitude et « le monde d’après »
Et d’une manière un peu plus provocatrice, pour secouer quelques poncifs en libre circulation dans de nombreux micro et macrocosmes, juste « pour être dans le coup » :
Celui qui pense que les religions sont causes de tous les maux… scotomise que sans elles nous aurions un monde exempt de toutes les œuvres d’art d’inspiration aux spiritualités sous-jacentes à ces religions … un monde sans art, un monde sans âme.
Celui qui pense que l’exploitation des ressources est cause de la destruction absolument inévitable de tous les équilibres, induit la culpabilité d’avoir accompli des progrès inestimables dont il bénéficie bien souvent en consommateur dans le déni et, enferme le progrès de l’humanité dans une voie unique qui est un retour aux sources… mais quelles sources ?
Celui qui pense qu’un Virus détruira l’espèce humaine, ou que l’opportunisme politique serait de surfer sur ce virus pour enfermer les libertés, néglige la capacité et la force, individuelles et collectives, de la recherche vers les progrès scientifiques, et des progrès de l’Humanité pour toujours plus de Justice et d’équité entre les Hommes.
Bien entendu nous traversons – et bientôt nous pourrons probablement dire nous avons traversé – une période difficile. Toute période difficile de la vie est un passage ardu, à finalité improbable et inconnue, … c’est une traversée de tunnelS (au pluriel), souvent courbes, qui ne permet pas d’amblée de percevoir la Lumière, et donc l’espoir de sortie de crise.
Bien entendu encore, à très longue perspective, la finitude l’emportera… la planète comme toute chose du vivant, est vouée à disparaître. Mais quelques milliers de générations sont encore programmées avant que cela n’arrive. Ce sera le Monde de demain.
La réflexion sur « le Monde d’après » demandée par le GOS (vous aurez remarqué que ce n’est pas une question), ne peut se contenter d’être un débat entre des courants de pensées. Ce ne sont pas des générations qui s’opposent, mais bien des manières d’interpréter le Monde et d’appréhender la Vie qui s’opposent symétriquement. Cette réflexion est utile, nécessaire et porteur d’options pour le futur pour autant qu’elle reste ouverte aux idées contraires ou complémentaires et qui parfois peuvent s’opposer.
Mais à mon sens bien au-delà, et peut être même en amont de ce débat, il s’agit d’une réflexion que d’aucun nous devrions nous poser à titre individuel, et qui est relative à « l’attitude » face à l’avenir.
Le Monde d’après sera différent…. CERTES
Horreur ou Bonheur ? …. Qui peut affirmer l’un de leur absolu ?
Sera-t-il meilleur, sera-t-il pire ? … qui peut en avoir une certitude ?
Face à l’inconnu et devant tant de prédictible et tant d’imprédictible, j’aime me recentrer sur les symboles de notre Ordre, parfois simultanément, parfois isolément, que sont les 3 piliers : FORCE, SAGESSE et BEAUTE
La Force de vaincre le mal et de construire le bien
La Sagesse de croire en un avenir meilleur
La Beauté du vivant et de ce que les hommes en ont exprimés.
L’espoir comme attitude est donc aussi un outil… et nous le connaissons bien en F. :M. :
GB, 18/05/2021
…Le monde de l’ « après » a toujours fasciné et entraîné les rêves les plus fous et les
utopies les plus débridées. Et s’il est entendu que la réalité dépasse la fiction, il n’en
reste pas moins que l’avenir ne répond pas toujours à ce que l’on attendait, en bien
comme en mal, d’ailleurs. Il est donc prudent de rester modestes lorsque nous nous
risquons à faire de la « prospective ». Il est également sage de garder une certaine
considération pour le passé qui a souvent plus de mérites que certains le croient.
Oui, le passé est fameux et terrible à la fois mais sa connaissance est indispensable
et la politique de la table rase n’a abouti, le plus souvent, qu’à des tyrannies, à
l’ignorance ou à la déformation de l’histoire, à l’oubli de la culture, à moins que ce ne
soit la culture de l’oubli. Certes, la pandémie actuelle est une première, eu égard à
sa rapidité et à sa médiatisation ainsi qu’à l’importance des moyens médicaux que
nous pouvons mettre en œuvre pour la contrer. Toutefois, en termes de souffrance et
de mort, elle ne soutiendrait sans doute pas la comparaison, et c’est heureux, avec
la peste ou même la grippe espagnole. Et je ne pense pas que ce soit la grippe
espagnole qui ait profondément changé nos sociétés. L’histoire regorge de
bouleversements bien plus grands... Les guerres mondiales et les révolutions en
sont des exemples éclatants. L’ « avant » et l’ « après » sont d’ailleurs de toutes les
époques et de tous les instants et l’ancien monde accouche en permanence du
nouveau.
Malgré l’impact évident de cette pandémie sur nos vies et sur nos mentalités, malgré
notre prise en compte de cette nouvelle et douloureuse expérience, malgré l’utile et
salutaire renouvellement de notre réflexion, il y aurait, me semble-t-il, quelque
naïveté à imaginer que quelques mois de confinement et quelques restrictions vont,
radicalement et comme par miracle, changer le monde dans la perspective de
« lendemains qui chantent ». Nous aimerions, bien sûr, que les choses aillent mieux
« après ». N’oublions tout de même pas qu’elles peuvent aussi être pires et qu’il est
de notre devoir de l’éviter si nous voulons continuer notre combat pour le progrès.
2
Et à ce titre, il serait utile de garder à l’esprit cette belle et généreuse idée de progrès
que les derniers siècles du monde d’ « avant » nous ont apportée. Je dis bien l’idée
de progrès qui est un invariant, et plus encore pour la franc-maçonnerie, et non pas
les modalités de ce progrès qui, elles, sont variables et toujours en évolution et en
adaptation. Ne nous berçons donc pas d’illusions mais gardons nos espoirs ainsi que
l’optimisme raisonnable et raisonné de nos « maîtres vénérés » d’hier. Transmettons
à notre tour aux générations futures les valeurs essentielles et universelles de paix,
de liberté et de fraternité qu’ils nous ont léguées, envers et contre tout, comme des
gages indispensables à la reconstruction perpétuelle du Temple de l’humanité.
J’ai dit, VM.
Le F. Michel G
(Réflexion proposée conjointement et indépendamment par le VM du Labyrinthe et le TFPM de Loyauté en préparation de la reprise des Travaux après la pandémie de Covid 19)
Parmi les mille dégâts que la catastrophe sanitaire puis sociale et économique a provoqué dans le monde, il y a par exemple la fracture qui divise les humains, entre ceux qui font pencher le nombre des morts du côté de la pandémie et ceux qui font pencher le nombre des morts du côté des décisions sanitaires et politiques. Cette sinistre comptabilité toujours en cours, va s’étaler encore longtemps, soumise à toutes les interprétations, mensonges, bidouillages, anathèmes, vérités assénées et contre-vérités brandies pour tenter d’infléchir la balance du « bon » côté. Comme à Hiroshima : il y aura eu les morts foudroyés et ceux qui seront mort des séquelles s’étalant sur des décennies. L’issue de secours unique de l’Humanité qu’on nous impose en forme de goulet d’étranglement est la vaccination. Assurément, la vaccination en passera aussi par cette sinistre comptabilité : combien seront mort avant, combien après. Telles sont les perspectives pour le monde qui vient. En attendant, tous se bercent de la douce illusion du « souffle de la liberté », les vaccinés et les non vaccinés. Les passeports vaccinaux auront tôt fait de séparer le bon grain de l’ivraie, comme l’étoile jaune sur les poitrines juives il y a 80 ans. Aujourd’hui, le progrès a supplanté l’étoile jaune des impurs par le Q-R-code des purs dans leur smartphone.
Face au déferlement d’incohérences que nous subissons depuis une année, il est un point commun entre tous les humains : le besoin vital de cohérence, faute de quoi, nous sommes piégés par ce qu’on appelle la « dissonance cognitive » dont les effets toxiques sont dévastateurs sur les psychismes. Dès lors, il est naturel que chacun cherche désespérément pour lui-même de la cohérence face à la catastrophe, comme il peut. Et tout naturellement, la majorité trouvera la cohérence là où c’est le moins inconfortable intellectuellement et émotionnellement. Et c’est ainsi que la liberté de penser, le sens critique et l’indépendance de l’esprit auront été englouti par le tsunami de la doxa officielle relayée par les médias officiels en perdition.
Bien sûr, l’analyse de la catastrophe planétaire est d’une extrême complexité avec des paramètres multiples. Alors pour l’appréhender, il ne nous reste plus que nos convictions et nos croyance personnelles, comme s’il s’agissait de convictions politiques ou de croyances religieuses. La Franc-maçonnerie, dans sa grande sagesse, recommande à ses membres d’éviter d’aborder les sujets politiques et religieux. Je ne dirai donc rien des miennes, s’agissant la catastrophe qui nous accable.
Comment se relever, en tant qu’hommes et en tant que Maçons ? C’est la question qui nous est posée quand on nous suggère de réfléchir au monde d’après. Je vous propose trois pistes de réflexion.
1) Une indispensable hygiène mentale
En même temps que la pandémie, nous avons été contaminés par une terreur généralisée qui a foutu par terre toutes les formes du « vivre ensemble ». La maçonnerie, qui pratique et professe une coopération symbolique bienveillante par et pour l’enrichissement de ses membres a été balayée comme toutes autres associations d’humains. En automne dernier j’essayais bien naïvement de nous encourager à ne pas avoir peur… C’était comme de se munir d’une cuillère à café pour faire rempart contre le tsunami qui nous tombait dessus : c’était ridicule et parfaitement inefficace.
Aujourd’hui, les levées tant attendues des restrictions et privations de libertés par nos gouvernements ne suffiront pas à effacer le poison de la peur de l’autre. Nous allons tous devoir pratiquer, à titre individuel, une hygiène mentale rigoureuse pour réapprendre à ne pas avoir peur de nos frères humains, Réapprendre la convivialité, l’enrichissement personnel au contact de l’autre, sans peur, quitte à adapter quelques gestes et comportements. Ca mettra du temps ; à nous de raccourcir le temps de la convalescence.
2) L’impératif d’humilité
La résilience est devenue le bon sentiment à la mode brandie à toutes les sauces. Ça me fait penser au pilote invitant les passagers à réciter le Notre père pendant le crash de l’avion. J’ai tant voulu, moi, entrer en Résistance plutôt qu’en Résilience ! Au début du déferlement d’Incohérence, j’ai eu la tentation d’inviter mes frères Maçons à resserrer les rangs en une chaîne de conscience et de résistance contre l’ennemi d’Incohérence ! Evidemment, c’était tout à fait illusoire et présomptueux. Il eût fallu que tous les maçons me ressemblassent, et ça, fort heureusement, c’est impossible. L’humilité si nécessaire s’est rappelée à moi.
Mais je crois que l’impératif d’humilité est peut-être aussi nécessaire pour la Franc-maçonnerie en tant qu’institution. Il y a une année, la noble et ancestrale institution de la Maçonnerie a été balayée comme le moindre club de pétanque, reléguant ses symboles et ses décors au rang de colifichets au fond des armoire et ses belles pensées et bons sentiments au rang de souvenir d’un autre temps. Alors il me revient une idée que je partage secrètement avec quelques Frères, c’est la noble et ancestrale INUTILITÉ de la Franc-maçonnerie. La Franc maçonnerie est inutile au sens où l’Ermite méditant seul sur la montagne face au soleil ne sert à rien si ce n’est à lui-même. Il a de la sagesse, il est la Sagesse mais il n’a aucun pouvoir, et j’aime cette idée. La Franc-maçonnerie est inutile au sens où la vague qui vient se fracasser sur les rochers de la Côte sauvage ne sert à rien. Elle a de la force, elle est la Force mais n’a aucun pouvoir, et j’aime cette idée. La Franc-maçonnerie est inutile au sens où une œuvre de Bach, de Van-Gogh ou de Prévert n’ont aucune fonction utilitaire. Elles ont de la beauté, elles sont la Beauté mais n’ont que peu de pouvoir, et j’aime cette idée.
Que la noble et ancestrale institution de la Franc-maçonnerie soit comme le parfum d’une fleur, humble, évanescente et inutile. Et s’il y a un nez qui passe par là, il en sentir peut-être la Sagesse, la Force et la Beauté. Mais de grâce, que la Franc-Maçonnerie n’essaie pas de ressembler à la gare centrale de Milan, monument à la grandeur écrasante à la gloire d’un sinistre dictateur. Que La Franc-maçonnerie ne serve à rien, c’est là qu’elle acquerra une vraie noblesse !
3) La nécessité d’adaptation
Avec la pandémie et les réactions sanitaires et politiques en cascade, nous avons senti le vent du boulet passer tout prêt. Or depuis 300 ans, plusieurs fois la maçonnerie a dû s’adapter aux circonstances. Pour faire Loge, 3 la dirige, 5 l’éclaire, 7 la rendent juste et parfaite. Le reste n’est que détails d’intendance. Des quantités de profanes frappent aujourd’hui à la porte du Temple, espérant y trouver refuge et cohérence dans les temps troublés que nous vivons. Sachons nous montrer digne de leur attente, mais sachons surtout nous adapter au temps d’aujourd’hui. Dans un tremblement de terre, la gare de Milan s’effondrera, mais entre les dalles de béton le germe de la vie trouvera son chemin pour se faufiler entre les interstices et s’élancer vers le la lumière sous forme d’une humble plante verte. Et s’il faut adapter des parties du rituel, s’il faut modifier quelques signes, quelques attouchements, s’il faut changer le lieu de nos réunions ou quelques objets symboliques, alors faisons-le. Adaptons-nous ou disparaissons.
p.k. avril 2021
Juliette Greco chantait « Il n’y a plus d’après à Saint Germain des Prés » en précisant
« il n’y a plus qu’aujourd’hui ». Seul compte donc l’instant présent, c’est-à-dire l’ici et le maintenant.
Mais, d’une part, l’intérêt que nous portons à l’histoire et, d’autre part, les interrogations qui nous titillent quant à l’avenir, suffisent à justifier que nous élargissons notre champ d’investigation largement au-delà des bornes étriquées du moment présent.
Quand le monde présent se couvre de noirceur, le monde d’après ne peut être que meilleur. C’est une sorte de constance qui surgit de manière récurrente dans l’histoire de l’Occident et dont témoignent tout particulièrement l’esprit de la Renaissance au 16e siècle et celui des Lumières au 18e. Mais on retrouve aussi cet état d’esprit dans des séquences plus courtes de l’Histoire. Ainsi, entre autres, la grande joie de la Libération au lendemain de la Deuxième Guerre Mondiale, surgissant comme une déferlante d’optimisme assaisonnée d’une confiance parfois naïve, souvent déçue, du monde d’après.
A l’inverse, et c’est là tout le paradoxe, il arrive souvent à l’espèce humaine d’enjoliver le temps passé, et d’évoquer à tout propos ce fameux âge d’or qui n’a jamais existé. Au point que l’on a qualifié rétrospectivement de « Belle Epoque » la quarantaine d’années qui ont précédé la Guerre de 14-18, en gros de la fin du règne de Napoléon III jusqu’à l’attentat de Sarajevo.
Et beaucoup d’entre nous, lors de l’alunissage de 1969, avons ressenti cet enthousiasme étonnant à la lecture de cet événement que nous considérons aujourd’hui comme relativement banal, et qui, en ce moment précis, cristallisait notre foi en un monde meilleur parce qu’emblématique d’autres promesses et d’autres progrès à venir.
Bien au-delà de ces considérations historiques, nous constatons qu’à la minuscule échelle de la vie d’un être humain, à mesure que la jeunesse s’éloigne, le monde d’avant se pare d’innombrables avantages qui passaient pour la plupart inaperçus avant même que de vieillir. On enjolive le passé comme on décore un sapin de Noël.
En tant que Francs-Maçons, nous sommes tous sensibles aux valeurs fondamentales du Siècle des Lumières, en dépit de l’écart important qui sépare l’Aufklärung germanique, l’Enlightenment britannique et les Lumières françaises. Ce qui rapproche ces trois aspects très différents d’un même courant, outre le combat contre l’obscurantisme, la confiance dans la raison, la foi dans le cosmopolitisme, et toutes les valeurs qui se cristalliseront bientôt dans les Droits de l’Homme et du Citoyen, c’est aussi la confiance en la marche inexorable de l’humanité vers un monde d’après, forcément meilleur que le monde d’avant et d’autant meilleur que les privilèges seront abolis et que la raison sera triomphante. Aucun des beaux esprits éclairés du 18e siècle, si nombreux au sein des Loges maçonniques, n’aurait pu
concevoir que, deux siècles plus tard, surgiraient Auschwitz ou Hiroshima, la bestialité des conflits armés, ou la pieuvre de l’obscurantisme islamiste et son cortège d’attentats.
Mais ce n’est pas en nous référant à des désillusions qu’il nous faut renoncer à nous réclamer de l’idéal des Lumières. En effet, l’histoire contemporaine nous place devant la même problématique que celle qui caractérisait le 18e siècle: il nous appartient donc, à nous aussi, à nous encore, de choisir, en vue de ce fameux « monde d’après », entre l’obscurantisme mortifère et la raison éclairée, entre le magma visqueux des dogmes et la lumière surgie de la liberté absolue de conscience.
Jacques Herman
Il y a plusieurs réponses pertinentes.
Il y a celle factuelle, qui représentera ce que nous allons vivre au jour le jour en ayant changé
ce que nous acceptions comme acquis, puis il y aura le monde que l'on appelle de nos vœux
maçonniques ou la tolérance règnera en maître et ou les frères et sœurs œuvreront un peu
plus pour que les symboles transforment en matière concrète nos pensées humanistes.
La crise sanitaire que nous venons de vivre n'a rien d'exceptionnel en soi, ce qui est
intéressant c'est surtout la propagation ultra rapide de l’information sur la crise du
coronavirus et cette instantanéité qui sème panique et force nos gouvernements à prendre
des décisions autant dans l'intérêt des citoyens que dans les perspectives de réélection
prochaine.
Il faudra rester vigilant car contrairement à notre travail maçonnique ou la réflexion prime
sur la réactivité sanguine et primaire, le monde d'après continuera à être dirigé par l'opinion
publique, les médias, et des gouvernements qui tels des girouettes oscillent selon le sens des
sondages.
La défiance envers les vaccins par exemple sera encore renforcée, dans le passé il était
normal d'accepter cette avancée médicale comme un moyen de préserver la vie et d’arrêter
les épidémies, dans le monde d'après nous y verrons forcément des complots pour gagner
de l'argent, des machinations folles dans je ne sais quel but, et pire que tout, l'adhésion de la
population et la perte de confiance envers les élites dirigeantes.
Quels changements attendre ? Je crains que la mémoire collective ne soit trop courte mes
Frères, que les petits plaisirs que nous avions oubliés et que nous redécouvrons avec délice
aujourd'hui comme aller au restaurant, regarder les gens sourire, s'embrasser, se tenir dans
les bras, se faire un cinéma en famille, assister au concert de son groupe préféré, participer à
des événements sportifs et surtout voyager loin et souvent soient de nouveaux des acquis
de notre société riche et moderne.
Enfin, mon monde d’après ce sera enlever le masque et révéler l’humain….
Et tout cela redeviendra banal très vite.
Je l’espère.
…
La crise sanitaire que nous traversons actuellement pourrait s’avérer positive à certains égards.
C’est un bon terrain d’expérimentation ou, comme l’a dit le Président de la République allemande, un « test de notre humanité «
Comme tout événement de grande ampleur, ses conséquences ne se révèleront qu’à long terme. Mais on voit déjà, ici ou là, des capacités de résilience se développer. Il faut entendre par résilience notre capacité individuelle ou collective de surmonter de grandes difficultés et, surtout, de croître, de progresser dans la vie. La vie de Nelson Mandela ou d’Anne Frank sont des exemples connus de résilience. S’agissant de l’actuelle pandémie, notre capacité de résilience peut nous conduire dorénavant, forts de notre actuel mal-être, de nos souffrances, de nos deuils vers quelque chose de positif, de plus humain, de plus solidaire. L’empathie, qui agit en profondeur et nourrit la sympathie, le respect, la bienveillance, pourrait se développer dans notre société et nous extraire de l’isolement et de l’indifférence.
Cette possible évolution spirituelle de notre société, que les francs-maçons doivent appeler de leurs vœux, ne doit pas occulter une autre problématique, celle qui amplifie les inégalités qui gangrenaient déjà notre société. L’actuelle crise sanitaire va certainement creuser davantage l’abîme entre les plus riches et les plus pauvres. C’est là un autre défi que nous devrons relever.
Ainsi que notre rituel le rappelle, le temps du repos n’est pas arrivé.
MS - 18.05.2021
Le monde d’après...
La nature n’aime pas le vide et les êtres humains n’aiment pas le changement.
Cette fois c’est la nature qui a imposé à l’homme un changement tellement profond dans ses habitudes comportementales que le monde d’après ne sera plus comme le monde d’avant Covid.
Faut-il y voir une punition pour des comportements irresponsables ou plutôt une opportunité de se questionner sur le sens que l’on veut donner à sa vie.
Chacun aura sa lecture personnelle mais l’humanité à l’occasion de tirer des leçons de cette crise sanitaire. Elle rappelle la fragilité de notre écosystème et le fait que nous sommes un des multiples locataires de la planète Terre qui nous a fait l’honneur de nous accueillir. Avec le temps nous avons pris nos aises, nous nous sommes accaparer le bien d’autrui et avons refusé de le partager. Pire nous l’avons consommé au-delà de ce qui était tolérable.
Cette période de grande souffrance, de solitude, de mort devrait nous amener à nous questionner. D’aucuns diront qu’il faut vite tourner la page et reprendre nos bonnes vieilles habitudes… vraiment ? Serions-nous sourd au point de ne pas entendre l’avertissement qui nous est fait ?
1900 milliards de dollars (juste pour les américains) voilà un plan de relance ambitieux et certainement nécessaire pour limiter la casse mais pour faire quoi et surtout comment et pourquoi ?
Le monde doit changer ou plutôt l’être humain doit changer. Changer ses habitudes, ses priorités, son monde de vie pour en faire quelque chose de plus durable et plus respectueux.
Alors oui mes frères je pense que nous vivons une crise majeure synonyme de menaces mais également d’opportunités. C’est à l’homme de choisir son destin, il est entre ses mains et la nature nous a rappelé à l’ordre avec une certaine bienveillance. Peut-être que ce ne sera pas le cas la prochaine fois.
Soyons donc positif et innovant. Retrouvons le goût de la simplicité et de l’échange pour le bien du plus grand nombre et surtout n’oublions jamais que nous sommes des invités sur la planète Terre.
…
... Saint Augustin, dans "Les Confessions", considérait que le passé n'étant plus, et le futur n'étant pas encore, ni l'un, ni l'autre n'avait de réalité. Le jour de ma naissance n'a eu une certaine réalité que lorsqu'il s'est conjugué au présent, aujourd'hui c'est du néant. Ma mort, pour aussi certaine qu'elle soit (seule certitude absolue que je puisse avoir dans ma vie), n'aura de réalité que lorsque je serai en train d'agoniser.
Ce que je veux dire avec ce point de départ mes FF:. c'est que penser l'après depuis un avant, n'est qu'une projection aventureuse, un exercice de l'esprit, une représentation qui n'a qu'une valeur conceptuelle ou imaginative.
La crise du Covid nous l'a bien montré. Qui aurait pu prédire la chute du mur de Berlin il y a plus de 30 ans en arrière? Qui aurait pu prédire en souhaitant la bonne année le 1er janvier 2020 ce qui allait se passer dans les mois qui suivraient?
L'homme cherche à être "maître et possesseur de la nature" comme le rappelait Descartes. Il cherche aussi à être maître et possesseur de son chemin de vie.
Mais en vérité, il n'en est rien. Et la destinée humaine, qu'elle soit prédéterminée, ou bien qu'elle soit le fruit de concours de circonstance, échappe à l'homme en lui rappelant la fragilité de sa condition.
Nous nous le rappelons régulièrement, nous maçons, en sacralisant à chaque tenue une brèche spatio-temporelle empreinte de spiritualité.
Seul le présent compte, seule la présence de l'autre donne du sens à la tragédie de la destinée humaine, en faisant d'un instant fugitif - une tenue- , le symbole d'une.existence contingente évanescente qui se volatilise presque aussitôt qu'elle est apparue.
Hélas, la pandémie a éclipsé la conscience du réchauffement climatique, hélas la pandémie a éclipsé les menaces dues au fanatisme et à l'obscurantisme, hélas la pandémie a éclipsé la misère humaine des réfugiés qui se meurent aux portes de l'Europe. Chacun a pensé à soi, s'est barricadé dans son petit chez soi, et a vécu dans l'angoisse de disparaître. Peu importe si l'humanité crève, pourvu que mon égo survive!
Quel antidote trouver à cette mesquinerie, profondément humaine certes, mais tellement superficielle, qu'elle fait de l'homme un albatros? Oui, un albatros, ce roi de l'azur, conté par Baudelaire,
cet oiseau aussi majestueux que maladroit et honteux,
Laissant piteusement ses grandes ailes blanches
Comme des avirons traîner à ses côtés...
Heureusement, l'expérience du confinement s'est aussi transformée, en expérience ontologique, comme un F:. enfermé dans un Temple l'espace d'une tenue. A la maison nous avons eu l'opportunité de méditer et d'apprendre. Apprendre à discerner l'essentiel du dérisoire, apprendre la valeur de la liberté, apprendre que la vie est un miracle sans cesse renouvelé, apprendre à évaluer la place de la science ou de l'économie dans la société.
Chaque épreuve ou crise est une école en soi. Et chaque tenue aussi, car chaque tenue ravive les idéaux qui nous animent.
Apprendre à être soi, apprendre à s'aimer, apprendre à reconnaître l'autre comme un frère, passer de soi à l'autre et de l'autre au tout, en prenant conscience du bien universel, voilà le singulier chemin que nous propose la méthode maçonnique!
En toute confidence mes FF:., donner du sens à cette pitoyable existence ne peut attendre l'après! Le monde a besoin de notre soif d'idéal dès maintenant!
Parce que nous ressentons en nous l'urgence de vivre, l'urgence de donner du sens à l'éphémère, l'urgence de ne pas rester les bras croisés devant un monde bien plus malade que chaque individu qui le compose.
Le monde d'après?
Après, il sera trop tard!
Alexandre Rauzy