D. Bolens: J’ai frappé à la porte du Temple en 1983. Cette porte était celle de la J&P Loge Espérance et Cordialité à l’Or:. De Lausanne, membre de la Grande Loge Suisse Alpina. J’y ai fait mes premières armes, avec un grand plaisir d’ailleurs, puis, après quelques années, je crois quatre ans, j’ai été un des membres fondateurs d’une Loge nommée Trismégiste, toujours dans le cadre d’Alpina, et je suis resté finalement, encore une quinzaine d’années dans cette Loge. J’ai été VM de Trismégiste et puis, parallèlement j’ai été membre de différents Ateliers de Hauts Grades relevant du Suprême Conseil pour la Suisse. En 2002 ou, du fait de certaines circonstances, j’ai décidé de recommencer une autre expérience, et j’ai quitté la GLS Alpina pour être affilié à l’Ordre Maçonnique Mixte International Le Droit Humain, Fédération Suisse.
Je suis très heureux d’avoir fait cette expérience à l’Alpina, ce fut une expérience très riche. J’ai beaucoup apprécié le travail de certaines Loges, fait avec beaucoup de rigueur et de sérieux. Je suis très heureux aussi d’avoir commencé en 2002 cette nouvelle expérience au Droit Humain, qui m’a apporté quelque chose de très diffèrent et de parfaitement complémentaire. Donc, je suis un Maçon heureux.
BP ; Tu étais donc dans une Loge lausannoise du Droit Humain ?
DB : Je suis membre la L :. Connaissance et Vie qui travaille maintenant près de Lausanne mais dont l’Orient est Morges.
BP : Comment as-tu vécu l’évolution de la Franc-Maçonnerie depuis ton entrée dans l’Ordre en 1983 jusqu’à nos jours ? Constates-tu une grande différence dans la manière de pratiquer notre Art ?
DB : Oui, je vois une certaine différence; peut-être pas tant dans la manière de pratiquer, parce qu’un rituel reste un rituel si on le respecte… Il y a deux aspects, un négatif et un positif. L’aspect positif est que sur le plan du fond, il n’y a pas eu une évolution perturbante, les choses suivent leur cours, les Maçons sérieux comprennent que la tradition initiatique n’a pas à évoluer en fonction des modes du moment. Je n’ai pas vu une rupture dans le domaine initiatique. En revanche, sur un autre plan, en une trentaine d’années, on a assisté à une nucléarisation de la Maçonnerie.
On assiste ainsi à la création de mini - pour ne pas dire nano-obédiences qui prétendent détenir une connaissance initiatique particulière – forcément plus authentique que celle des autres ! Je pense que tout cela aboutit à brouiller l’image de la Franc-Maçonnerie aussi bien à l’interne que vis-à-vis du public profane. Ces dérives ont quelque chose d’assez déstabilisant, elles sont déplorables et dangereuses.
Il me semble, en plus, que nous assistons à une perte de culture maçonnique parmi les franc-maçons. On comprend de moins en moins ce que signifie la notion d’Initiation traditionnelle. On comprend mal la notion de sacré qu’on évoque en Maçonnerie. Les rituels ne sont plus compris dans leurs fondamentaux. D’ailleurs, quand on ne comprend pas un rituel, qu’est-ce qu’on fait ? On le modifie! En fait, on aboutit à les affadir et à en faire des pièces de théâtre qui perdent une bonne part de leur sens initiatique.
La Maçonnerie souffre de cette perte de substance. Avec cela, bien de franc-maçons tombent dans une sorte de consumérisme : ce qu’on comprend tout de suite, on prend ; ce qu’on ne comprend pas tout de suite, ce qui nécessite un certain effort, on a tendance à le remettre sur l’étal. Nos Apprentis et Compagnons ne comprennent pas que la Maçonnerie est une sorte d’homéopathie : c’est quelque chose qui agit avec le temps, avec la durée… ce n’est pas un médicament-miracle qui agit tout de suite. L’effort ne correspond plus tellement à la mentalité actuelle. C’est dans cet ordre-là que je vois des changements.
DB : Ça me paraît tellement évident que la question ne se pose même pas pour moi. J’ai beaucoup aimé mon expérience à l’Alpina; elle m’a apporté beaucoup et je ne la regrette absolument pas, au contraire ; c’était un apport décisif. Mais, un moment donné, on ne peut pas se confiner (le mot est d'actualité...) et rester dans un milieu masculin. J’ai fait toute ma carrière professionnelle dans un milieu éminemment masculin avec quelques éléments féminins égarés de ci de là : j’étais militaire de carrière. Donc, le milieu masculin, je le connais un peu ! 😊
B.P. : Le Droit Humain travaille avec un seul Rite, n’est-ce pas ?
DB : Oui et non… Il faut évoquer l’histoire du Droit Humain pour comprendre cela. Le Droit Humain a été créé en 1893 à Paris, par deux personnages : Georges Martin et surtout Maria Deraismes, tous deux des militants très engagés dans la vie sociale et politique et dans le combat en faveur de la justice sociale et l’égalité des droits entre hommes et femmes. Le Droit Humain a été créé d’emblée comme une obédience mixte. Le Droit Humain est donc l’obédience historique de la mixité en Maçonnerie et c’est aussi l’obédience historique de l’Initiation féminine. C’est en effet la première obédience qui a offert aux femmes une Initiation dans les formes régulières, c’est-à-dire avec un rituel reconnu et pas dans le sens d’une Loge d’Adoption, ce qui est tout-à fait autre chose. Le Droit Humain a très rapidement dépassé les frontières françaises et la première Loge établie en dehors de France l'a été en 1896, à Zurich. C’était la Loge numéro 9 du Droit Humain ainsi nommée avant de prendre un peu plus tard le nom "Zu den Eidgenossen" .
Donc si la majorité des Frères et Sœurs du Droit Humain travaillent au Rite Écossais Ancien et Accepté, cet autre courant, certes minoritaire,est quand même bien present. Ce n’est pas toujours simple de faire en sorte que les uns comprennent ce que font les autres! Un esprit positiviste, universaliste, fortement attaché à la laïcité, aura un peu de difficulté de comprendre cet autre rituel, mais c’est ça qui fait la richesse du Droit Humain!
C’est un exemple de la très vaste diversité du Droit Humain qui est présent dans une soixantaine de pays sur tous les continents. Il y a donc bien naturellement des différences culturelles et de conceptions maçonniques, nous l'avons vu. Pourtant, quand on rencontre une Sœur ou un Frère du Chili, du Sénégal ou d'ailleurs, on ne se pose pas de question; il existe un lien commun entre nous tous, quelque chose de fort qui nous unit au-delà des cultures et des langues.
Donc, pour répondre enfin à la question posée: officiellement, le Droit Humain est mono-rite et travaille au REAA, avec pourtant une part non négligeable des Loges travaillent avec le rituel dit de Lauderdale introduit par Annie Besant.
B.P. : Est-ce qu’on y trouve par conséquent aussi les side degrees comme la Marque et le Royal Arche ?
DB : Oui, bien sûr. Mais ils sont pratiqués dans les pays ou des Loges travaillent au rituel de Lauderdale, au Royaume Uni, Australie, Etats Unis, Scandinavie, Pays Bas ainsi que quelques pays d'Amérique du Sud etc. Ce n’est pas une tradition européenne Continentale.
B.P. : J’ai toujours eu l’impression que le DH en Suisse était extrêmement discret. Est-ce que je me trompe ?
DB : Il est assez discret. L’explication en est assez simple. D’abord, en Suisse les effectifs sont modestes ; on arrive à env. 200 membres, répartis dans huit Loges dont une binationale, Franco-Suisse, travaillant en alternance à Vallorbe et Pontarlier. Mais la Federation Suisse du Droit Humain est membre de la FM Libérale (FMLS) et à ce titre collabore assez étroitement avec la Grande Loge Féminine de Suisse et bien sûr avec le Grand Orient de Suisse. La Federation suisse est co-organisatrice du Colloque de Morat. Donc une présence et une collaboration bien réelles.
B.P. : Chez nous non plus… Ioan tu reprends le flambeau ?
Cahiers Bleus : Je vous écoutais avec tant d’intérêt, j’oubliais que je dois aussi travailler 😊… Je continue donc notre entretien à trois :
Est-ce que la FM devrait évoluer avec son temps, s’adapter aux grands moments que vit l’Humanité ?
DB : Je pense que plus que le devoir, elle le fait spontanément. Le Franc-maçons, hommes et femmes, sont évidemment de leur époque, intégrés dans une société dont ils ne peuvent s’abstraire, dans laquelle ils vivent et travaillent et agissent, avec laquelle ils partagent les préoccupations et les attentes. Leurs conceptions personnelles évoluent donc avec la société qui est la leur. A chaque époque, problèmes et soucis différents. Sur ce plan-là il y a évolution mais les fondements de l’initiation maçonnique sont intangibles. La forme peut évoluer, et nous savons combien elle a elle a évolué depuis trois siècles mais le fond ne doit pas changer, il est celui de la Tradition.
Il y a une vision de la société qui ne peut plus à l’archétype imposé par les utopies du XVIIIe siècle et les espoirs du siècle suivant. La notion de progrès s'est effondrée dans les conflits, les guerres, les champs de bataille, les camps de concentration et autres Goulags…
Le fond maçonnique, l’initiation, est quelque chose de fondamentalement individuel, qui s’adresse à l’individu dans ce qu’il a de plus intime. « Réunir ce qui est épars » veut dire d’abord établir de la cohésion "en soi", comprendre qui l’on est, quelle est sa place dans la communauté humaine, quel rapport doit s'établir avec l’autre …
DB : La situation que nous vivons actuellement n’est pas appelée à durer au-delà de quelques mois. Elle pourra revenir éventuellement plus tard, mais je crois que la cohésion associative n’est pas mise en danger même par six mois de vacance. On a différentes possibilités de maintenir des liens. Les instances dirigeantes de toutes les obédiences, les collèges de grands officiers, ont un rôle à jouer de même que tous les Vénérables. C’est à eux que revient le soin de maintenir les contacts. Il y a le téléphone, Skype, les messages par internet, on peut retrouver les vertus de la correspondance écrite et du timbre-poste. Mais le contact est d’une autre nature, on ne peut pas avoir une Tenue par Skype. Le rituel exige la présence physique. La transmission initiatique ne peut être virtuelle.
CB : Pour continuer par un autre exemple; on s’isole mais nous avons l’habitude d’être isolés – ensemble - dans un lieu et un temps sacrés. Est-ce que le maçon peut faire la même chose seul? Et comment le faire? Je suis confiné, dans un lieu protégé, mais de quelle manière je peux pratiquer ma maçonnerie ?
DB : Le confinement que nous vivons, est évidemment aussi une expérience personnelle assez intéressante. Le franc-maçon qui est un être positif, un optimiste indécrottable, peut trouver beaucoup de profit à cela. L’isolement, même relatif, nous met dans une situation de confrontation directe avec nous-mêmes. Au cours de certaines cérémonies, on nous présente un miroir. Face au miroir, c'est un peu cela que nous vivons, contraints à un repli sur notre microcosme, renvoyés dans un cabinet de réflexion... Occasion pour se poser bien de questions essentielles. Si notre environnement physique et social se rétrécit, il me semble que notre monde personnel, lui, gagne en intensité. L’essentiel ressort parce qu’il n’y a plus de distraction, on est livré à soi-même. Cela s'approche d'une veritable expérience initiatique. Je cite de mémoire, Carlos Castaneda qui dans son ouvrage « Voyage à Ixtlan », raconte une expérience chamanique affirmant que pour « voir », il faut « stopper le Monde », c’est-à-dire se trouver dans un état de conscience qui permet d’appréhender autrement la réalité de la vie quotidienne. J’ai l’impression que l’occasion nous est donnée de stopper notre monde et de prendre le temps d’une réflexion très fondamentale.
CB : Je retiens de ceci, de m’offrir d’un temps à l’autre, une heure dans mon cabinet de réflexion intérieur. C’est un exercice spirituel que chacun d’entre nous peut faire… Ne pourrait-on pas dire que pratiquer le silence dans notre Cabinet de Réflexion personnel est une partie du rituel que nous pouvons pratiquer, un rituel pour Maçon seul ?
DB : 😊 Eh bien, un maçon seul, je ne sais pas … par définition un rituel n’est jamais quelque chose d’individuel … mais on peut profiter de relire des rituels avec un peu de distance et de mieux comprendre toutes les phases et le symbolisme. On lit dix fois et on trouve toujours des aspects qu’on avait négligés précédemment.
BP : On peut méditer.
CB : J’élargis mon compas et je pense à la Franc-Maçonnerie universelle : nous travaillons à réunir ce qui est épars, à s’élever par notre spiritualité et à nous améliorer, nous-mêmes mais aussi l’humanité tout entière. Pouvons-nous aussi réaliser cela à travers le monde virtuel ou devons-nous absolument être ensemble, physiquement, dans une Tenue ?
J’ai appartenu à la régularité au sens de la Grande Loge Unie d’Angleterre, j’appartiens maintenant a une Obédience libérale et je ne vois pas de différence fondamentale à l’échelon des individus, sœurs et des frères. Il faut comprendre, c’est une réalité qu’il existe deux niveaux de la Maçonnerie. Je le vois dans presque tous les pays que je visite. Il y a d'une part la maçonnerie des obédiences ou l’on signe des traités d'amitié, celle aussi ou l’on se jette des anathèmes, ou l’on s’exclut, ou l’on s’excommunie réciproquement, ou au mieux on s’ignore. Et puis il y a la réalité, heureusement, celle de ce que j’appelle la franc-maçonnerie de proximité, celle des Orients; quand vous allez dans une petite ville, quelque part en Afrique, en Amérique du Sud, en Europe même, et que vous vous retrouvez dans une tenue d’une Loge, quelle qu’elle soit, vous constatez que des visiteurs de toutes les obédiences se retrouvent, au-delà des notions de régularité et de reconnaissance. Car, à ce niveau-là, la vision que l’on peut avoir est autre, certainement plus saine et conforme à nos idéaux partagés. C’est là que s’ébauche une Franc-maçonnerie véritablement universelle.
CB : Absolument ! Rêvons! Est-ce que ce malheur actuel serait une occasion exceptionnelle pour rapprocher la réalité des Proximités sinon la Maçonnerie des Obédiences ?
DB : Je vais être un peu malveillant mais assez réaliste quand-même. Ce ne sont pas le Droit Humain ni la plupart des Ob :. dites libérales qui sont opposés à cela. Nous avons entre Obédiences libérales des contacts pas toujours très étroits ni très suivis mais on se parle. Sur tous les continents. Les seuls avec lesquels il n’est pas possible d’avoir des contacts même informels, ce sont bien les francs-maçons de la sphère de la GLUA, c’est-à-dire ceux qui se proclament « réguliers ». C’est donc à ces obédiences de faire un effort. Je suis par exemple – je l’étais déjà avant lorsque j’étais membre de l’Alpina - membre correspondent du Groupe de Recherche d’Alpina. Je dois dire que ça fonctionne bien ; il y a des conférences, par exemple, où tous les membres du GRA sont invités quelle que soit leur obédience. C’est un très bon exemple parce qu’il ne s’agit pas d’un cadre rituélique. Le GRA est une excellente institution, ne serait-ce que pour ça, sans parler de la qualité des travaux. On pourrait peut-être étendre ces activités à d’autres domaines et, pourquoi pas, organiser des colloques de réflexion sur des thèmes philosophiques, historiques, etc.
Je peux citer l’exemple des rencontres internationales annuelles des juridictions libérales travaillant au REAA. Celles-ci n’ont de loin pas toute la même conception du travail maçonnique. Il existe de grandes différences même, aussi bien pour ce qui concerne l’invocation au GADLU que pour la mixité et la maçonnerie féminine. Mais malgré cela, on se rencontre. Mais au moins on se rencontre et on se connait. Et on commence à se comprendre.
CB : Il y a aussi une autre idée par rapport à ce rapprochement. Serait-il possible de mieux travailler ensemble dans le monde profane ? Il y a des exemples connus, comme les cuisines scolaires à Genève.
DB : Oui, mais là, tu prêches à un convaincu. Dans la première moitié du 20e siècle il y avait une collaboration de la GLSA et le Droit Humain, par exemple au temps de l’affaire Fonjalaz, on se reconnaissait réciproquement comme Maçons. Ensuite, il y a eu une certaine radicalisation de la part de la GLSA, mais tout autant du côté de ses dissidents – je me souviens avoir lu des pamphlets réciproques bien peu fraternels datant de l’époque de la création de la GLS et de nature à provoquer un fossé durable.
Je ne jette pas la pierre à la GLSA loin de là, mais un signe d’ouverture de sa part aurait été à l’occasion de la création du Musée de la Maçonnerie Suisse, de faire une place même très modeste aux autres obédiences suisses, en particulier au Droit Humain, deuxième plus ancienne obédience en ce pays.
CB : Je crois que ce musée n’est pas fermé, je me souviens que GLSA nous y a invités, je ne crois pas que le Droit Humain serait exclu.
DB : Alors, si un responsable d’Alpina m’entend, sans prétendre nullement remettre en question les statuts des uns et des autres… On aurait envers la société, une image à défendre. Ceci est une chose qu’on pourrait faire en commun...
Je me sens si humble, non par vertu d’humilité mais tout simplement parce que la réalité impose cette humilité.
Considérons que la pandémie et son confinement noua donnent la chance de vivre une rupture. Cette rupture dans nos existences, à tous les niveaux de la société, nous offre une occasion d’essayer de faire quelque chose d’autre. Faut-il renouer sans autre avec cette mondialisation heureuse qu’on nous présentait jadis, qu’on nous présente toujours, est-ce qui il y a pas quelque chose à refaire, à revoir, des liens sociaux à développer ? On a vu se développer une immense solidarité spontanée entre des gens qui ne se connaissaient pas mais qui étaient là, nos voisins, comme le besoin de partager quelque chose de rassembleur. Comment profiter de cet élan? Nous devons apporter notre part de réflexion. Récemment, dans un article, un journaliste a rappelé Charles Ferdinand Ramuz qui dans un de ses romans met en dialogue deux personnages : « Crois-tu que c’est la fin du monde ? » et l’autre éclate de rire et répond « C’est le recommencement du monde ! » Si on a la chance d’un un possible recommencement, à refaire comme avant, à refaire comme avant, on aurait manqué une belle occasion ! Travaillons plutôt à un véritable renouveau. Je pense que c’est à ça que nous devons contribuer, dans nos loges et ateliers, toute Obédience confondue. C’est une occasion de re-dynamiser nos valeurs et nos idéaux maçonniques. Une occasion aussi pour les francs-maçons de se rapprocher.
CB : BAF Silvio, as-tu d’autres questions, veux-tu clore notre entretien à trois ?
BP : Est-ce que tu aimerais ajouter quelque chose à cette interview, mon très cher Frère Daniel? As-tu un message à faire passer ?
DB : Le message que je pourrais faire passer est de dire que nous sommes tous franc-maçons ; au delà des césures, des scissions, des différences entre obédiences en générale et les notre en particulier, car nous en représentons trois, on pourrait déjà en Suisse (qui n’est pas directement sous ma responsabilité) commencer à se rencontrer. Sans parler de rituel, sans parler de landmarks, profitons-en pour que ce ne soit pas comme avant. C’est une invitation que je lance bien volontiers au grand Orient de Suisse avec lequel on a déjà pas mal de contacts d’ailleurs et à la GLS Alpina pour laquelle j’ai toujours beaucoup d’admiration et un immense plaisir pour en avoir fait partie pendant dix-neuf ans. Portons ensemble dans ce pays les valeurs maçonniques qui nous sont communes!
i Cette Loge a cessé ses activités en 1905, mais fut rallumée en 2010 sous l’appellation Neue Neunte (NN9) : https://ledroithumain.ch/nos-loges/neue-neunte/
ii Le terme suffragettes désigne, en son sens strict, les militantes de la Women's Social and Political Union, une organisation créée en 1903 pour revendiquer le droit de vote des femmes au Royaume-Uni. (Wikipédia)