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Colloque de la Franc-Maçonnerie Libérale Suisse – GLFS, DH, GOS, du 4 mars 2017. Le Transhumanisme, idéologie technologique qui nous enthousiasme avec son éclat de science-fiction, et son plein-les-yeux de promesses tournant l’homme en Dieu, gagne du terrain, rapidement. Ce grand projet passe déjà aux applications post industrielles, avec d’énormes conséquences pour notre avenir et pour celui de nos enfants.* Nul ne manque d’admirer les progrès époustouflants qui éclosent de la convergence actuelle des sciences et technologies réunies; des nanotechnologies, les biotechnologies, l'informatique et les sciences cognitives. Demain c’est peut-être l’Espace cosmique tout à nous, des environnements magnifiques, la jeunesse, la santé qui vainc la mort ! Tout ceci sera notre œuvre à nous, Prométhéenne! Ce qui laisse penseur pourtant est de voir les rêves envahir le réel, de voir comment une multitude de bienfaisantes et méritoires inventions devient menaçante; de constater combien peu notre société civile a réfléchi à ce qui est en train de devenir notre avenir. L’homme de la rue, c’est-à-dire nous tous, est lent à comprendre ce qui se passe. Comme un dinosaure surpris. L’Humanité – si telle abstraction existe (car on ne voit autour de nous que des hommes et femmes et enfants, des groupes, communautés, institutions, des multinationales de grosse affaire, enfin des nations loin d’être une seule Humanité – cette multitude bigarrée semble avoir de la peine à voir les choses venir. Comme d’habitude. Sommes-nous en train d’ouvrir – encore une fois – une Boite de Pandore ? Promesses technologiques révolutionnaires de santé, « wellness », perfection et longue vie pour quelques-uns, périls et surtout effets profonds, inattendus, sur la définition même de ce qui est un être humain et par conséquent les droits de l’Homme, sur ce qui pourrait arriver bientôt aux milliards d'habitants si imparfaits de la Planète Terra ! Comme il semble, cette chose vient inexorablement, il ne nous faut rien faire, il suffit d’attendre voir.
Ce n’est plus de la science-fiction, ni jeux vidéo; des industries de milliards de milliards, parties du Silicon Valley vers leur vocation planétaire, avancent ces projets maintenant, sans égard pour une délibération citoyenne, éthique, spirituelle ou démocratique. La déferlante «NBIC» de la biologie génétique, des nanotechnologies, de l'informatique, l’étude du cerveau et les sciences cognitives, l''intelligence artificielle, convergent maintenant. Leurs produits de masse sont déjà testés parmi nous. Et nous Franc-maçons en tout cela? Pourquoi ne pas nous tenir à l’écart de ce futurisme dans nos temples atemporels et quelque peu archaïques ? Tout simplement parce qu’il s’agit de la condition humaine, de la vie de l’homme sur terre, celle que nous promettons sans cesse d’améliorer et élever en rassemblant les valeurs les plus hautes de l’Humanité. Parce que l’enjeu est la définition même de ce qui est un être humain et par conséquent sa place dans la nature si une telle place garde encore un sens, imparfaits, tarés et nuisibles que nous sommes. Car devant le rêve scientiste, rationaliste et technologique du post humain augmenté, nous sommes de misérables mortels, logiquement impurs, maladifs, ravagés de passions. Devant telle proposition d’«Homme Nouveau» voir Surhomme, nous ne pouvons pas éviter de nous demander : Que reste-t-il de notre credo, l’Humanisme qu’on croyait avoir gagné la partie à l’époque des Lumières ? Quel respect pour l’homme de Picco de la Mirandola, pour la sacralité de la vie et de l’esprit, pour l’individu agent de Hannah Arendt, la personne civilisée de Montaigne, douée de conscience et de dignité inaliénables? Qu’arrive-t-il aux droits de l’Homme, ces vérités que nous avons choisies comme incontestables, devant l’homme en pièces détachées ? Persistera-t-il une Histoire des Humains, dans une mouvance qui rêve déjà du remplacement de l’homme par autre chose mieux conçue, des créatures mi-machines et des intelligences artificielles qui devraient décider l’avenir de leur créateur insuffisamment intelligent? … L’avenir de qui, en fait et pourquoi ? Avec quel but ? Des sur-robots et méga-systèmes (et méga-monopoles supranationaux régis par une abstraction étrange nommée profit d’argent) servis par quelques rarissimes surhumains élus, produits par ingénierie génétique, implantés d’électronique et de nanotechnologie, connectés aux nouveaux démiurges-machines d’un monde utopique? Que va-t-on faire du surplus des habitants du Globe, pour lesquels les implants high-tech, transplants et chromosomes copyright seront trop chers, incompréhensibles ou même inacceptables ? Ces 8-9 milliards qui expirent du CO2, qui rêvent vulgairement de pain, de paix, d’enfants et d’un brin de liberté? Qui croient à leur Dieu et à leur place dans une chaîne d’ancêtres ? Va-t-on distribuer des organes parfaits en échanges-standard, bonne nourriture éco et bio et des prothèse 8.000.000.000 humains en voie de développement ? Quel projet pour eux ? Voyez, on prend presque peur même à y penser, mais c’est pour cela que nous sommes Franc-maçons, n’est pas ? Pour les Franc-maçons, dont le principe directeur est l’Humanisme, les hautes valeurs de civilisation qui unissent les humains, la liberté et la fraternité, et pas moins la spiritualité, voici un sujet à approfondir d’urgence, de manière constructive, avec mesure et sagesse, bien entendu, mais aussi un domaine pour prendre position citoyenne. (* Avant-propos des CB par I.T.) Pour entamer cette réflexion, trois Ob:. de la Franc-Maçonnerie Libérale Suisse – DH, GOS, GLFS se sont réunies avec leurs Grands Maître en tête, le 4 mars 2017 à Morat. Le 9 juin, le 60e Déjeuner débat de Dialogue et Démocratie suisse dédié à la commémoration des trois siècles de la maçonnerie «spéculative» a connu un succès évident ; avec tant de participants, les discours ont eu lieu dans la grande salle du Temple. Les présents, FF, SS de toutes Ob:. et invités ont écouté avec grand intérêt des discours que nous avons envie de résumer par une idée simple et optimiste : Discours du F:. Alain Marti PGM GLSA prononcé le 9 juin 2017-06-13 A l’occasion du troisième centenaire de la création de la Grande Loge de Londres et Westminster en 1717 -.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.-.- La création d’une obédience de Maçonnerie spéculative en 1717 passe pour la première, alors qu’on sait que la Maçonnerie existait déjà en Écosse. Il faut remarquer le peu d’ambition des fondateurs de cette obédience : ils l’ont appelée Grande Loge de Londres et de Westminster. A cette époque, il y avait de la campagne entre ces deux localités. Malgré le caractère très restrictif de cette création, la Maçonnerie s’est propagée à une vitesse incroyable, non seulement en Angleterre, mais sur tout le continent européen et même dans les deux Amériques et en Inde en quelques années seulement. Comment l’expliquer ? C’est sans doute grâce à l’air du temps. Dans la société de l’Ancien Régime finissant, à une époque où la noblesse a commencé à douter du bien-fondé de ses privilèges et méprisait pourtant la bourgeoisie, qui, de son côté, respirait la contestation tout en jalousant la noblesse, la Maçonnerie a constitué un cadre unique de rencontre sur pied d’égalité de gens qui auraient dû rester perpétuellement séparés. C’est aussi l’époque où les Lumières ont mis en doute les religions traditionnelles, en sorte qu’il importait à nombres de personnes déçues de leurs Églises de trouver une nouvelle forme de spiritualité. Le cadre de la maçonnerie répondait à ce besoin. La multiplication rapide et anarchique des loges a provoqué un foisonnement d’organismes et de rituels, de doctrines et de courants d’opinion. La formule a en effet suscité des émules. Tous se réclamaient de la Franc-Maçonnerie. Mais étaient-ils tous véritablement maçons ? Poser cette question revient à tenter de définir ce qu’est la Maçonnerie. Dé-finir, c’est faire une séparation, exprimée par le préfixe de, au moyen d’une frontière, en latin fines. Une frontière implique qu’il y a deux camps : l’un à l’intérieur de la limite, l’autre au-delà d’elle. Un membre de la famille royale de Prusse a voulu faire de l’ordre et a convoqué le fameux convent de Wilhelmsbad. Il en est sorti un rituel unifié connu comme la Stricte Observance. Bien que répondant à un véritable besoin, ce convent n’a nullement résolu le problème, car en Prusse seulement, on ne comptait pas moins de trois obédiences et rien n’astreignait les loges à suivre ce rituel. Où chercher la définition de la Maçonnerie ? En tout cas pas à la Grande Loge Unie d’Angleterre ! Celle-ci n’est aucunement la continuation de la création de 1717. Il y a eu en effet deux obédiences en Angleterre, celle des Anciens et celle des Modernes. Les premiers suivaient une inspiration libérale, pas les seconds. Du temps de Napoléon, l’Angleterre a éprouvé le besoin de se rassembler autour de la monarchie et de son gouvernement et les deux grandes loges ont fusionné, d’où le mot unie dans le résultat de cette fusion. Cette dernière consacre la victoire des modernes sur les anciens, de l’esprit obtus sur la pensée libérale. Aurons-nous plus de succès en scrutant les Constitutions d’Anderson ? Lesquelles ? Car il y a eu trois versions successives, une première très libérale, une seconde restrictive et une troisième à mi-chemin entre les deux précédentes. Bien malin qui nous dira laquelle est la bonne ! D’ailleurs ces constitutions portent la marque de leur temps. Il n’est que de penser à ce passage impensable aujourd’hui que le maçon ne peut être « ni femme ni esclave ». Nées dans un contexte révolu, ces Constitutions sont aujourd’hui dépassées à plus d’un titre mais aussi, malheureusement irremplaçables parce qu’il n’y a personne pour les remplacer. C’est un fait incontournable que le monde a évolué ; la pensée, de même. Rien d’étonnant donc à ce que la compréhension des symboles ait changé elle aussi. Qui oserait aujourd’hui retracer l’histoire du genre humain comme l’a fait Anderson, en ne s’éclairant que des légendes de l’Ancien Testament, à part quelques attardés en Amérique ? Plus personne ne peut croire que le genre humain n’existait pas avant quatre mille ans avant J-C avant la date approximative selon les Constitutions d’Anderson. Quel crédit peut-on faire à cette introduction des Constitutions ? Vous me voyez évidemment venir ; nous devons les considérer largement comme des symboles. A partir du moment où nous adoptons des symboles, que faut-il penser, que dire du Grand Architecte de l’Univers ? D’aucuns le prennent encore pour un dieu révélé; d’autres l’interprètent comme un symbole. L’exigence que certains formulent, de croire en un Dieu révélé a pris un sérieux coup de vieux. Naturellement, nous sommes tentés de penser aux écrits des frères Bogdanov qui essaient avec beaucoup d’intelligence de trouver quelle était l’origine du monde. Pour ma part, je tiens pour acquis que les symboles de la Maçonnerie sont plus anciens que le Christianisme et partant étrangers à celui-ci. Je me permets de renvoyer à cet égard à la publication de mon étude sur l’âge des rituels qui a paru dans la revue Masonica. Sur des rites et des symboles anciens, on a ajouté des paroles imbibées de Christianisme, mais ce n’est qu’un habillage sur des usages plus anciens, dont la signification est en grande partie perdue. Devant tant d’incohérences, comment définir la Maçonnerie ? Il n’existe malheureusement aucun organe qui pourrait revoir le texte des constitutions d’Anderson. Il y a en tout cas une réalité commune à toutes les obédiences qui se réclament de la Maçonnerie, c’est l’initiation. L’ensemble de ceux qui ont vécu l’initiation constituent la Communauté des Initiés, terme que j’emprunte à notre président André Moser. Mais, il faut hélas constater que cette Communauté n’est pas organisée. Il y a pourtant un champ d’actions communes qui pourraient être entreprises par toute cette Communauté. En rassemblant des frères et des sœurs de toutes obédiences, la Maçonnerie pourrait faire entendre sa voix dans un monde en désarroi. N’est-elle pas une force morale, porteuses de valeurs ? Les mêmes ne pourraient-ils par réunir leurs forces pour des œuvres charitables ou des créations de grande envergure ? Et tout simplement au niveau de l’administration, des échanges d’informations permettraient de ne pas accepter dans une obédience un candidat refusé dans une autre. On le voit bien : il y a un énorme champ de possibilité de coopération ouvert, qui pourrait dépasser des querelles de clocher d’un autre âge. Où trouverons-nous le dynamisme capable de donner à la Maçonnerie un élan nouveau ? En tout cas ni à Londres, ni à Berne ! Cherchez-le plutôt en Italie. Dans aucun pays la Maçonnerie n’a été en butte à davantage de persécutions. Qu’on pense à la succession de malheurs qui s’est abattue sur le Grand Orient d’Italie : la persécution fasciste, le scandale de la P2, puis des procédures judiciaires et parlementaires interminables, le tout sur un fond d’hostilité traditionnelle de certains milieux influents. Le Grand Orient d’Italie, sous la conduite du frère Virgilio Gaito a résisté victorieusement. Je renvoie à son livre « Massoneria, un amore » (paru chez Pontecorboli, Firenze, 2017). On y lira une énumération de projets, dont certains sont grandioses, qui supposent des moyens considérables. En réunissant la Communauté des Initiés, il y aurait moyen de les réaliser. Et le Grand Orient d’Italie a mis sur pied des manifestations en commun avec d’autres obédiences en Italie. Si je puis donner un conseil, je suggérerais que les obédiences qualifiées de libérales prennent contact avec leurs pendants en Italie. S’il y a un pays où l’on peut dépasser les stupides querelles de clocher, c’est l’Italie. Que les plus ouverts et les plus dynamiques s’unissent ! Les traînards finiront bien par suivre. (Illustrations:
Granite chain, Walti Goehner CC0 Public Domain Pixabay Le temps Biblique: Adams' Illustrated Panorama of History Public Domain Pete Georgiev, Welcome to Acacia street 2009 CC BY-NC-ND 2.0 (Merci à l'auteur pour cette vraie œuvre d'art!) A l’occasion du jubilé, la R:.L:. Mozart et Voltaire a fêté, dans une belle Ten :. au Domaine de Chouly. En présence de nombreux FF:., SS:. et amis, de nos LL:. sœurs, d’une délégation du Conseil de l’Ordre du Grand Orient de Suisse avec en tête le Grand Maître et d’autres dignitaires, notre histoire - l'histoire d'une grande LL:. une des fondatrices du G:.O:.S:., a été évoquée. Un deuxième texte de référence dans la série dédiée au 50e anniversaire de la R :. L:. Mozart et Voltaire. Cette planche signée par notre F :. Claude Cavin (un des FF:. qui ont fortement marqué le climat de la Loge) semble une des meilleures déclarations de l’esprit « Mozart et Voltaire » Avec le vœu que ce bel esprit se perpétue, nous sommes heureux de pouvoir la garder dans notre trésor de MÉMOIRE VIVANTE. Voltaire ! Un nom qui claque comme une insolence !
Encore qu'en matière d'insolence il serait plus exact de parler d'ironie, voire d'effronterie pertinente dans la mesure où la légèreté Mozartienne de ses traits d'esprit s'appuyait sur de solides études et une mise à jour régulière de ses connaissances. A ce sujet on relèvera avec intérêt sa technique qui consistait à résumer les livres qui l'avaient intéressé, a une cinquantaine de pages au maximum, témoignant ainsi de sa volonté d'aller à l'essentiel. On pourrait certes sourire de son goût pour les honneurs, de sa flagornerie et du reniement de certains de ses ouvrages s'il ne convenait d'approcher la vie de cet homme qu'en se rappelant ce qu'était le XVIIIème siècle, avec le poids d'une Église toute puissante, d'une Noblesse privilégiée et d'un Tiers État peu favorise. Si la torture, en tant que mesure d'instruction, venait a peine d'être abolie, on brûlait encore les sorcières, le droit de cuissage subsistait, la liberté de presse était inexistante et le chevalier de la Barre pouvait être condamne a mort pour avoir manque de respect a une procession religieuse. On ne saurait donc entre équitable en jugeant les défauts de cet homme avec les yeux d'un homme du XXème siècle. Dans la série de textes (en préparation), qui marquent le 50e anniversaire de la R :. L:. Mozart et Voltaire, cette planche historique de Georges Kleinmann trouve sa place naturelle. Quelle chance de ne pas l’avoir perdue avec le F :. Passé à l’Or :. éternel, de la garder par le soin du Webmaster de notre L :. Frank Richard pour les générations qui n’ont pas connu nos fondateurs. Car une Loge qui n’a pas de mémoire n’a pas de passé ; et sans passé il n’y a pas d’avenir. |
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